Yves Philippe de Francqueville
Pirate des mots
et Philanalyste en herbe
vous propose en ligne
L'affaire du papyrus berbère
première partie : Tomas
chapitre quatre :
Oncle Issan
un récit initiatique
chapitre par chapitre…
à découvrir chaque semaine
ou dans sa continuité, selon l'espace-temps !
Pirate des mots
et Philanalyste en herbe
vous propose en ligne
L'affaire du papyrus berbère
première partie : Tomas
chapitre quatre :
Oncle Issan
un récit initiatique
chapitre par chapitre…
à découvrir chaque semaine
ou dans sa continuité, selon l'espace-temps !
Un récit
autour et au-delà
du Cycle de l’Austrel :
Le Cycle de Thulé
Épisode 1
L’affaire
du papyrus berbère
Les amours
d’un autre monde
première partie
© Saint-Aël 2019
Traduit de l’américain
par Olam Salomon P.
Seconde version supervisée
par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE,
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
autour et au-delà
du Cycle de l’Austrel :
Le Cycle de Thulé
Épisode 1
L’affaire
du papyrus berbère
Les amours
d’un autre monde
première partie
© Saint-Aël 2019
Traduit de l’américain
par Olam Salomon P.
Seconde version supervisée
par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE,
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
à Montpellier, mmxix.
Imprimé pour le plaisir,
aux dépens de l'auteur,
sans l'approbation, ni les privilèges…
de ceux qui pensent être dépositaires
de la vérité et, donc, des pouvoirs…
D’après HÉRACLITE,
En relecture libérée de toute gravité :
« La dispute est mère de toute rencontre et de toute création »
Imprimé pour le plaisir,
aux dépens de l'auteur,
sans l'approbation, ni les privilèges…
de ceux qui pensent être dépositaires
de la vérité et, donc, des pouvoirs…
D’après HÉRACLITE,
En relecture libérée de toute gravité :
« La dispute est mère de toute rencontre et de toute création »
Suite de la première partie
Chapitre quatre
Oncle Issan
Dans la suite de l’hôtel, les discussions reprennent dans le jacuzzi comme sous la douche !
Un repas tardif leur a été proposé ; ils grignotent sans avoir vraiment envie d’aller se coucher, malgré la fatigue d’une très longue journée.
Pour rassurer Yidir, Nancy et Tomas acceptent d’effacer toutes les photos montrant la grotte ou la moindre trace de l’écriture inconnue… non sans les avoir auparavant envoyées codées, sur leurs boîtes mails privées…
Ils en ferment les accès, au cas où demain, cela tournait au vinaigre.
Yidir exige que les ordinateurs, téléphones et tablettes n’aient pas de photos ou de textes compromettants.
Sa peur est compréhensible : si, par miracle, le secteur archéologie de la faculté les autorise à faire des recherches sur le papyrus, cela devra se réaliser en bonne entente avec les us et coutumes du pays.
La tension est forte en ces jours où les attentats se multiplient dans le monde, en crise politique et religieuse.
S’il n’y avait pas l’histoire des cylindres, ce serait plus simple.
Nancy évite de créer un stress supplémentaire, en ne révélant pas qu’elle possède les images nettes de tout un papyrus et qu’elles sont déjà envoyées à deux collègues en qui elle a toute confiance.
Il est deux heures passées à la montre de Yidir, lorsqu’il éteint sa lampe de chevet.
Les autres dorment depuis peu…
Son oncle les attend le lendemain matin pour dix heures, sans en connaître la principale raison.
Officiellement, c’est une démarche familiale : lui rendre visite et présenter ses amis, dont Nancy, passionnée comme lui des langues anciennes.
Dans la suite de l’hôtel, les discussions reprennent dans le jacuzzi comme sous la douche !
Un repas tardif leur a été proposé ; ils grignotent sans avoir vraiment envie d’aller se coucher, malgré la fatigue d’une très longue journée.
Pour rassurer Yidir, Nancy et Tomas acceptent d’effacer toutes les photos montrant la grotte ou la moindre trace de l’écriture inconnue… non sans les avoir auparavant envoyées codées, sur leurs boîtes mails privées…
Ils en ferment les accès, au cas où demain, cela tournait au vinaigre.
Yidir exige que les ordinateurs, téléphones et tablettes n’aient pas de photos ou de textes compromettants.
Sa peur est compréhensible : si, par miracle, le secteur archéologie de la faculté les autorise à faire des recherches sur le papyrus, cela devra se réaliser en bonne entente avec les us et coutumes du pays.
La tension est forte en ces jours où les attentats se multiplient dans le monde, en crise politique et religieuse.
S’il n’y avait pas l’histoire des cylindres, ce serait plus simple.
Nancy évite de créer un stress supplémentaire, en ne révélant pas qu’elle possède les images nettes de tout un papyrus et qu’elles sont déjà envoyées à deux collègues en qui elle a toute confiance.
Il est deux heures passées à la montre de Yidir, lorsqu’il éteint sa lampe de chevet.
Les autres dorment depuis peu…
Son oncle les attend le lendemain matin pour dix heures, sans en connaître la principale raison.
Officiellement, c’est une démarche familiale : lui rendre visite et présenter ses amis, dont Nancy, passionnée comme lui des langues anciennes.
* * * * *
Deux gardes armés veillent à la porte de la faculté.
Les papiers d’identité sont longuement vérifiés et enregistrés. Après une fouille méthodique (par une femme, pour Nancy), ils sont priés d’attendre dans un sas, debout, que le professeur Issan Aït Oukaci — l’oncle de Yidir — vienne les chercher.
Encore un quart d’heure de patience.
Le voici enfin, accompagné d’une secrétaire voilée, présente davantage pour le surveiller que pour l’assister.
C’est dans une salle de cours qu’ils s’installent, afin d’organiser la rencontre.
Dans un français soutenu, le dialogue est plaisant, avec des questions multiples sur les passions de chacun, puis principalement sur les connaissances linguistiques de Nancy.
Personne des trois ne souhaite, ou ne sait comment parler du papyrus à l’oncle Issan, devant la secrétaire…
Yidir ose enfin, tout en finesse.
Il se lance tout d’abord sur un sujet familial qui sonne peut-être un peu faux. C’est un prétexte afin de dévier vers le berbère. Il montre avec humour à son oncle, que même s’il est en France depuis plus de quinze ans, il n’a pas oublié ses racines.
Oui, il se souvient bien de cette belle langue qui est toujours parlée par plus de soixante millions d’habitants à travers le monde, principalement des côtes marocaines jusqu’en Égypte…
Pour légitimer sa mémoire, il commence alors une diatribe en berbère, semblant très drôle à l’oncle, mais qui reste incompréhensible tant à ses amis, qu’à la secrétaire arabe.
Cela lui permet d’y glisser avec habileté l’information de la mystérieuse découverte, priant le professeur de garder son calme… d’éviter de créer un prétexte à dévoiler l’existence de leur secret.
L’oncle Issan est subtil.
Il écoute attentivement Yidir, en ne laissant aucune possibilité de suspicion chez la secrétaire.
Déjà passionné par la découverte, sans avoir encore vu quoi que ce soit, il propose une rencontre en des lieux plus sûrs. Après avoir fait diversion.
D’un commun accord, et discutant dorénavant dans un français compréhensible pour tous, ils décident d’aller visiter le souk et de déjeuner ensemble dans un petit restaurant berbère où l’on trouve encore du vin… du très bon, marocain de surcroît.
La secrétaire, invitée bien entendu, préfère poliment décliner l’offre… et les abandonne, à la fois furieuse et rassurée.
L’idée d’Issan était excellente : ils sont enfin débarrassés de cette agente du système, qui ne peut s’imaginer déjeuner avec des personnes étrangères, de plus, buvant de l’alcool.
Elle se rendrait aussi complice en étant à la table de marocains ne respectant pas les lois coraniques.
L’oncle Issan sera dénoncé une nouvelle fois comme rebelle berbère hostile aux principes du royaume chérifien.
La sortie de la faculté se fait sans encombre.
Ils ne semblent pas suivis.
Le tour dans le souk est maintenu ; il leur offre une promenade plaisante, qui détend les esprits.
Le repas est délicieux. Un privilège de partager quelques mets typiques de la région avec un connaisseur. Des petites portions… chacun découvre ou redécouvre ! C’est un abbadaz : original couscous au poisson accompagné de légumes frais, qui fait l’unanimité. Les Aghroum s'levsel : des pains à l’oignon, à l’huile d'olive et à l'anis sont aussi très appréciés.
Pour la culture et le plaisir de ses invités, le professeur leur offre à savourer de grands vins du Maroc. Un premier cru classé AOC Coteaux-de-l’Atlas : une bouteille de Château Roslane 2009 — assemblage de Cabernet Sauvignon, Merlot & Syrah — met tout le monde d’accord : il y a vraiment d’excellents vins au Maroc.
L’après-midi est déjà fort avancé lorsque les quatre arrivent à l’hôtel, après ce déjeuner à la découverte des spécialités locales.
Dans la suite, Yidir ôte du plaid le papyrus et le déroule en partie sur la table du salon, sous le regard ébahi du professeur.
— Alors mon oncle, tu en penses quoi ?
Comment est-ce possible, un papyrus au Maroc ?
— Ah, Magnifique !
Magnifique !
Cela me conforte dans mon questionnement sur notre histoire ; cela me trouble grandement.
C’est une découverte que je n’osais pas imaginer faire de mon vivant.
-- Vous n’êtes pas vraiment surpris ?
— Non…
Pas du tout, en fait !
En archéologie préislamique, nous avons beaucoup de trésors cachés, dont on parle surtout…
Alors, en voir un comme celui-là, c’est exceptionnel.
Hum…
-- Il y a donc des légendes qui seraient plus proches de la réalité que certains ne veulent l’admettre ?
— Vous voulez parler de quoi en particulier, Professeur ?
— Tout n’est pas à dire, les enfants !
Écoutez : ce sont bien des signes d’écriture qui doivent être des lettres, j’en suis sûr.
Il y a donc tout un alphabet à saisir.
Sachez que cela ne m’est pas inconnu.
Je ne peux pas rester indifférent devant un tel trésor.
Mon grand-père me parlait parfois de mystérieux signes tracés dans la montagne. Sa mère lui racontait qu’ils étaient le lien de notre peuple avec nos dieux primitifs, qui veillaient toujours sur nous, malgré les envahisseurs.
Surtout, qu’il ne fallait pas en parler… à quiconque.
Ne jamais rien révéler, sous peine de mort.
Vous m’apportez la solide preuve matérielle qui me manquait.
Je me trouve peut-être enfin devant la source de notre civilisation berbère, au carrefour des mondes anciens.
Voici probablement le document qui nous conte, avec son écriture originelle, nos réelles racines : « l’historique » de notre passé oublié !
Le professeur commence alors un exposé sur les peuples nomades — ceux qui maîtrisaient les écritures avec des alphabets de la Côte Atlantique jusqu’à la Mer Rouge — et ceux qui, comme les Égyptiens, avaient régressé en s’enfermant dans le sédentarisme. Ces derniers optèrent alors pour l’usage des hiéroglyphes, réduisant leur moyen de communiquer, créant des frontières et des propriétés privées, sources de combats, de guerres…
Nancy acquiesce le plus souvent et, parfois, complète les dires.
Yidir jubile à l’écoute de ces révélations sur l’histoire de son peuple.
— Mon père me racontait qu’à Volubilis, c’était déjà la terre des Berbères, avant d’être celle de Pharaon !
Tomas tente de suivre, sans toujours saisir certains propos savants.
Il souhaite régulièrement revenir au concret :
— Alors, alors, « Monsieur le Professeur » ?
— Appelez-moi Issan !
— Bien, « professeur Issan », pourriez-vous… devant cette écriture étrange, dater avec précision ce papyrus, sans être obligé d’utiliser le carbone14 ?
Est-il vraiment ancien ?
— Ce n’est pas si simple, jeune homme…
Comme l’a expliqué mademoiselle Nancy, nous sommes, non pas devant du proto-libyque, mais bien en présence d’une écriture achevée, complète et stabilisée, appartenant à une culture nécessairement développée.
C’est bouleversant : cela remet en question toutes les certitudes, toutes les vérités figées des chercheurs actuels.
Le professeur, soutenu par Nancy, reprend son exposé, avec le papyrus pour preuve, en démontrant que le Libyque serait bien postérieur à cet « alphabet poissons », et n’en dévoilerait qu’une écriture intermédiaire, annonçant les autres alphabets subsistant actuellement, comme le berbère, mais aussi le tamazight ou le tifinagh.
— Cette écriture révèlerait donc, avec certitude, l’existence d’un peuple hautement évolué ?
— Oui !
Absolument.
J’en suis vraiment convaincu.
Si nous pouvons dater le Libyque, au plus lointain des traces écrites retrouvées en Algérie, vers cinq ou peut-être six mille ans avant notre ère, il ne fait pas de doute que ce papyrus est beaucoup plus ancien encore.
Aux premières constatations, son état de conservation laisse perplexe. Il est comme… neuf…
L’écriture est si régulière !
Dans quelles conditions l’avez-vous vraiment trouvé ?
Les trois amis étaient bien décidés à ne parler du cylindre à quiconque… et de la grotte non plus.
Devant le scepticisme du professeur, à l’idée d’une toile cirée sous un rocher… Tomas, toujours prolixe à raconter de belles histoires, affirme que ce trésor fut découvert, alors qu’il déplaçait quelques grosses pierres pour préparer un feu, dans une toute petite grotte sans intérêt touristique, notifiée sur la carte… à bien deux heures de marche en réalité de la sienne…
L’oncle acquiesce, satisfait par cette nouvelle hypothèse.
Il comprend mieux pourquoi ces jeunes amis étaient restés discrets sur l’emplacement : afin de ne pas lui attirer d’ennuis, si trop de questions fusaient de la part des autorités, lorsque le papyrus serait apporté à la faculté !
Oui, que la grotte et les alentours ne soient pas non plus envahis de curieux de tous poils, qui saccagent la montagne, à la recherche de trésors archéologiques.
Parce qu’il n’y a pas d’autre solution que d’annoncer l’existence de ce papyrus aux autorités !
La discussion est maintenant tendue.
Comment s’y prendre au mieux ?
Le dépôt doit être réalisé dans les plus brefs délais, afin de ne pas risquer une accusation de recel d’antiquités découvertes sur le territoire marocain.
La situation politico-religieuse du Maroc exige d’user de la meilleure tactique, surtout pour ne pas voir disparaître à jamais un document apportant un autre regard sur le passé !
Même si Tomas déteste les journalistes — d’une manière globale — il lui arrive d’en admettre l’utilité… surtout pour dévoiler ce que d’autres aimeraient laisser au secret !
À la demande du professeur, Nancy prend quelques belles photos du papyrus, avec des plans larges et précis révélant l’écriture à « l’alphabet poissons ».
Elle se plie avec Yidir et Tomas, enchantés, à une séquence selfies devant le trésor tenu par le trio !
Le tout est enregistré sur deux micro-clés, afin de les remettre au plus vite à quelques journalistes avides de scoops !
Des appels sont donnés, l’un à la presse locale d’Agadir, pour Slyman Bassaïne, un journaliste berbère, ami et solidaire de la cause ; l’autre, à une chaîne de télévision qui traite beaucoup avec l’étranger, afin que l’info puisse vite se propager.
Les papiers d’identité sont longuement vérifiés et enregistrés. Après une fouille méthodique (par une femme, pour Nancy), ils sont priés d’attendre dans un sas, debout, que le professeur Issan Aït Oukaci — l’oncle de Yidir — vienne les chercher.
Encore un quart d’heure de patience.
Le voici enfin, accompagné d’une secrétaire voilée, présente davantage pour le surveiller que pour l’assister.
C’est dans une salle de cours qu’ils s’installent, afin d’organiser la rencontre.
Dans un français soutenu, le dialogue est plaisant, avec des questions multiples sur les passions de chacun, puis principalement sur les connaissances linguistiques de Nancy.
Personne des trois ne souhaite, ou ne sait comment parler du papyrus à l’oncle Issan, devant la secrétaire…
Yidir ose enfin, tout en finesse.
Il se lance tout d’abord sur un sujet familial qui sonne peut-être un peu faux. C’est un prétexte afin de dévier vers le berbère. Il montre avec humour à son oncle, que même s’il est en France depuis plus de quinze ans, il n’a pas oublié ses racines.
Oui, il se souvient bien de cette belle langue qui est toujours parlée par plus de soixante millions d’habitants à travers le monde, principalement des côtes marocaines jusqu’en Égypte…
Pour légitimer sa mémoire, il commence alors une diatribe en berbère, semblant très drôle à l’oncle, mais qui reste incompréhensible tant à ses amis, qu’à la secrétaire arabe.
Cela lui permet d’y glisser avec habileté l’information de la mystérieuse découverte, priant le professeur de garder son calme… d’éviter de créer un prétexte à dévoiler l’existence de leur secret.
L’oncle Issan est subtil.
Il écoute attentivement Yidir, en ne laissant aucune possibilité de suspicion chez la secrétaire.
Déjà passionné par la découverte, sans avoir encore vu quoi que ce soit, il propose une rencontre en des lieux plus sûrs. Après avoir fait diversion.
D’un commun accord, et discutant dorénavant dans un français compréhensible pour tous, ils décident d’aller visiter le souk et de déjeuner ensemble dans un petit restaurant berbère où l’on trouve encore du vin… du très bon, marocain de surcroît.
La secrétaire, invitée bien entendu, préfère poliment décliner l’offre… et les abandonne, à la fois furieuse et rassurée.
L’idée d’Issan était excellente : ils sont enfin débarrassés de cette agente du système, qui ne peut s’imaginer déjeuner avec des personnes étrangères, de plus, buvant de l’alcool.
Elle se rendrait aussi complice en étant à la table de marocains ne respectant pas les lois coraniques.
L’oncle Issan sera dénoncé une nouvelle fois comme rebelle berbère hostile aux principes du royaume chérifien.
La sortie de la faculté se fait sans encombre.
Ils ne semblent pas suivis.
Le tour dans le souk est maintenu ; il leur offre une promenade plaisante, qui détend les esprits.
Le repas est délicieux. Un privilège de partager quelques mets typiques de la région avec un connaisseur. Des petites portions… chacun découvre ou redécouvre ! C’est un abbadaz : original couscous au poisson accompagné de légumes frais, qui fait l’unanimité. Les Aghroum s'levsel : des pains à l’oignon, à l’huile d'olive et à l'anis sont aussi très appréciés.
Pour la culture et le plaisir de ses invités, le professeur leur offre à savourer de grands vins du Maroc. Un premier cru classé AOC Coteaux-de-l’Atlas : une bouteille de Château Roslane 2009 — assemblage de Cabernet Sauvignon, Merlot & Syrah — met tout le monde d’accord : il y a vraiment d’excellents vins au Maroc.
L’après-midi est déjà fort avancé lorsque les quatre arrivent à l’hôtel, après ce déjeuner à la découverte des spécialités locales.
Dans la suite, Yidir ôte du plaid le papyrus et le déroule en partie sur la table du salon, sous le regard ébahi du professeur.
— Alors mon oncle, tu en penses quoi ?
Comment est-ce possible, un papyrus au Maroc ?
— Ah, Magnifique !
Magnifique !
Cela me conforte dans mon questionnement sur notre histoire ; cela me trouble grandement.
C’est une découverte que je n’osais pas imaginer faire de mon vivant.
-- Vous n’êtes pas vraiment surpris ?
— Non…
Pas du tout, en fait !
En archéologie préislamique, nous avons beaucoup de trésors cachés, dont on parle surtout…
Alors, en voir un comme celui-là, c’est exceptionnel.
Hum…
-- Il y a donc des légendes qui seraient plus proches de la réalité que certains ne veulent l’admettre ?
— Vous voulez parler de quoi en particulier, Professeur ?
— Tout n’est pas à dire, les enfants !
Écoutez : ce sont bien des signes d’écriture qui doivent être des lettres, j’en suis sûr.
Il y a donc tout un alphabet à saisir.
Sachez que cela ne m’est pas inconnu.
Je ne peux pas rester indifférent devant un tel trésor.
Mon grand-père me parlait parfois de mystérieux signes tracés dans la montagne. Sa mère lui racontait qu’ils étaient le lien de notre peuple avec nos dieux primitifs, qui veillaient toujours sur nous, malgré les envahisseurs.
Surtout, qu’il ne fallait pas en parler… à quiconque.
Ne jamais rien révéler, sous peine de mort.
Vous m’apportez la solide preuve matérielle qui me manquait.
Je me trouve peut-être enfin devant la source de notre civilisation berbère, au carrefour des mondes anciens.
Voici probablement le document qui nous conte, avec son écriture originelle, nos réelles racines : « l’historique » de notre passé oublié !
Le professeur commence alors un exposé sur les peuples nomades — ceux qui maîtrisaient les écritures avec des alphabets de la Côte Atlantique jusqu’à la Mer Rouge — et ceux qui, comme les Égyptiens, avaient régressé en s’enfermant dans le sédentarisme. Ces derniers optèrent alors pour l’usage des hiéroglyphes, réduisant leur moyen de communiquer, créant des frontières et des propriétés privées, sources de combats, de guerres…
Nancy acquiesce le plus souvent et, parfois, complète les dires.
Yidir jubile à l’écoute de ces révélations sur l’histoire de son peuple.
— Mon père me racontait qu’à Volubilis, c’était déjà la terre des Berbères, avant d’être celle de Pharaon !
Tomas tente de suivre, sans toujours saisir certains propos savants.
Il souhaite régulièrement revenir au concret :
— Alors, alors, « Monsieur le Professeur » ?
— Appelez-moi Issan !
— Bien, « professeur Issan », pourriez-vous… devant cette écriture étrange, dater avec précision ce papyrus, sans être obligé d’utiliser le carbone14 ?
Est-il vraiment ancien ?
— Ce n’est pas si simple, jeune homme…
Comme l’a expliqué mademoiselle Nancy, nous sommes, non pas devant du proto-libyque, mais bien en présence d’une écriture achevée, complète et stabilisée, appartenant à une culture nécessairement développée.
C’est bouleversant : cela remet en question toutes les certitudes, toutes les vérités figées des chercheurs actuels.
Le professeur, soutenu par Nancy, reprend son exposé, avec le papyrus pour preuve, en démontrant que le Libyque serait bien postérieur à cet « alphabet poissons », et n’en dévoilerait qu’une écriture intermédiaire, annonçant les autres alphabets subsistant actuellement, comme le berbère, mais aussi le tamazight ou le tifinagh.
— Cette écriture révèlerait donc, avec certitude, l’existence d’un peuple hautement évolué ?
— Oui !
Absolument.
J’en suis vraiment convaincu.
Si nous pouvons dater le Libyque, au plus lointain des traces écrites retrouvées en Algérie, vers cinq ou peut-être six mille ans avant notre ère, il ne fait pas de doute que ce papyrus est beaucoup plus ancien encore.
Aux premières constatations, son état de conservation laisse perplexe. Il est comme… neuf…
L’écriture est si régulière !
Dans quelles conditions l’avez-vous vraiment trouvé ?
Les trois amis étaient bien décidés à ne parler du cylindre à quiconque… et de la grotte non plus.
Devant le scepticisme du professeur, à l’idée d’une toile cirée sous un rocher… Tomas, toujours prolixe à raconter de belles histoires, affirme que ce trésor fut découvert, alors qu’il déplaçait quelques grosses pierres pour préparer un feu, dans une toute petite grotte sans intérêt touristique, notifiée sur la carte… à bien deux heures de marche en réalité de la sienne…
L’oncle acquiesce, satisfait par cette nouvelle hypothèse.
Il comprend mieux pourquoi ces jeunes amis étaient restés discrets sur l’emplacement : afin de ne pas lui attirer d’ennuis, si trop de questions fusaient de la part des autorités, lorsque le papyrus serait apporté à la faculté !
Oui, que la grotte et les alentours ne soient pas non plus envahis de curieux de tous poils, qui saccagent la montagne, à la recherche de trésors archéologiques.
Parce qu’il n’y a pas d’autre solution que d’annoncer l’existence de ce papyrus aux autorités !
La discussion est maintenant tendue.
Comment s’y prendre au mieux ?
Le dépôt doit être réalisé dans les plus brefs délais, afin de ne pas risquer une accusation de recel d’antiquités découvertes sur le territoire marocain.
La situation politico-religieuse du Maroc exige d’user de la meilleure tactique, surtout pour ne pas voir disparaître à jamais un document apportant un autre regard sur le passé !
Même si Tomas déteste les journalistes — d’une manière globale — il lui arrive d’en admettre l’utilité… surtout pour dévoiler ce que d’autres aimeraient laisser au secret !
À la demande du professeur, Nancy prend quelques belles photos du papyrus, avec des plans larges et précis révélant l’écriture à « l’alphabet poissons ».
Elle se plie avec Yidir et Tomas, enchantés, à une séquence selfies devant le trésor tenu par le trio !
Le tout est enregistré sur deux micro-clés, afin de les remettre au plus vite à quelques journalistes avides de scoops !
Des appels sont donnés, l’un à la presse locale d’Agadir, pour Slyman Bassaïne, un journaliste berbère, ami et solidaire de la cause ; l’autre, à une chaîne de télévision qui traite beaucoup avec l’étranger, afin que l’info puisse vite se propager.
* * * * *
Slyman est déjà présent devant la faculté, avec un autre journaliste et son caméraman, lorsque le quatuor arrive, chargé du papyrus.
Les gardes ne peuvent empêcher les photos et quelques rapides prises de vues.
Les micro-clés sont remises discrètement.
L’équipe s’apprête à entrer dans la faculté.
Après le passage dans le sas, c’est une nouvelle vérification des papiers, la fouille… et, bien entendu, la présentation du papyrus, qui implique pour les gardes quelques appels au directeur et davantage aux services de sécurité.
Il faut attendre…
L’accueil est glacial.
Le directeur —d’un caractère plutôt bon enfant — semble en colère. C’est plus encore l’inquiétude qu’il fait ressentir. Il est accompagné de la secrétaire voilée.
Furieuse de s’être fait dupée, elle se retient d’exploser. Elle s’efforce de sourire, affichant une bienveillance relative.
Elle veut soulager Issan du fardeau que représente le papyrus… il l’en remercie, tout en le gardant précieusement contre lui.
Alors qu’ils arpentent les couloirs vers le bureau du directeur, élèves comme professeurs se rapprochent du groupe ; les questions fusent de toute part.
La faculté est en émoi.
En effet, les journalistes à l’entrée ont déjà agi — comme ils savent le faire — pour populariser la situation.
Devant la porte du bureau, la secrétaire exige que Nancy, Yidir et Tomas ne puissent pas entrer.
Issan ose le forcing ; le directeur cède.
De plus, il accepte, au grand dam de la secrétaire, la présence des autres professeurs de la section archéologie, accompagnés de trois élèves doctorants.
Le papyrus est déroulé en partie, sur la grande table de rencontre. Les photos sont interdites.
Qui des élèves ou des professeurs ont envoyé aussitôt quelques bons clichés aux réseaux sociaux ?
Personne ne l’a vraiment su dans le grand public ; pourtant, les services de sécurité se chargeront, quatre jours plus tard, d’interpeller avec force une dizaine de personnes.
L’euphorie générale règne dans le bureau du directeur… pour très peu de temps : la secrétaire, qui s’était éclipsée, revient escortée de trois gardes civils et d’un religieux.
Elle annonce que le document soi-disant trouvé par les touristes français doit être retenu par les services autorisés, afin de subir des analyses d’authentification. Il sera conservé dans un espace sécurisé et climatisé pour respecter le processus de sauvegarde.
Malgré les tentatives d’opposition d’un grand nombre, la confiscation a lieu sous le regard désolé de la plupart.
Le soir même, sur la chaîne BFN-TV, Julien Papire exulte :
— La nouvelle du jour : une trouvaille exceptionnelle par des randonneurs français dans le Haut Atlas marocain…
Près du Djebel Toubkal, un impressionnant rouleau de papyrus en parfait état de conservation !
Une mystérieuse écriture…
Un alphabet inconnu…
Les autorités marocaines ont pris possession de ce trésor, dès qu’elles ont eu connaissance de son dépôt à la Faculté des Sciences d’Agadir.
Une suite de photos et de commentaires enflamme les ondes et les réseaux sociaux.
Les médias au service des institutions politiques et religieuses s’en donnent tous à cœur-joie pour commencer la désinformation…
Nancy et Yidir (contrairement à Tomas toujours réticent face à la presse) acceptent d’être interviewés par le journaliste local, Slyman Bassaïne, qui les avait déjà croisés à l’entrée de la faculté.
Dans les studios de la chaîne, à Agadir, en retransmission directe avec BFN-TV, les voici confrontés à un chercheur d’origine arabe — le docteur Farid Ramadan — salafiste réputé pour sa radicalisation, très en lien avec le ministère de la Culture.
Tomas assiste à la rencontre, bien installé à l’hôtel, dans la suite, devant un écran de télévision.
Slyman les met à l’aise, puis s’adresse à Yidir :
— Alors, nos belles montagnes du Haut Atlas ont encore des trésors cachés ?
En sous-titre, « Yidir Aït Oukaci, architecte à Paris ».
— C’est plutôt classe, marmonne Tomas.
— Une aventure extraordinaire, vécue avec mes amis…
C’est une belle histoire pour le Maroc !
Gros plan sur une colonne du papyrus, où l’on voit nettement l’écriture à l’alphabet poissons…
Un nouveau plan sur Nancy, avec en ligne, sous l’image : « Nancy Caral, linguiste à L’Institut des Lettres et des Manuscrits de Paris ».
Tomas exulte, puis s’inquiète :
— Ah, ça, c’est de la publicité gratos…
Heureusement qu’e je ne suis pas avec eux, songe-il.
Il y a toujours, selon lui, des ondes de choc qui se dégagent, à laisser transparaître au grand jour des talents qui dérangent.
Pour vivre heureux, vivons cachés, écrivait Jean Pierre Claris de Florian…
Oui, cachons-nous de celles et ceux qui ne peuvent pas comprendre… qui ne veulent pas comprendre le droit à la connaissance, au bonheur, en liberté !
Le système sociétal — qu’il déteste — préfère à ses yeux tout contrôler ; tout doit être uniformisé… vers le bas.
Trop de personnes jalousent les soleils… certaines leur en tiennent même rigueur.
La Lune aimerait briller davantage que le Soleil ?
Combien de lunes reprochent à des soleils d’être trop lumineux, alors qu’elles brillent par reflet ?
Douloureuses de se sentir petites et fades, déclarant se perdre dans leur ombre, elles jugent et condamnent.
Un soleil n’a jamais fait d’ombre…
Toutes celles et ceux qui survivent dans l’ombre d’eux-mêmes, incapables de briller bien qu’avides de pouvoirs, sont des dangers potentiels.
Ils sont prêts à tout éteindre… sans savoir rayonner.
Tomas songeur, devant ses écrans, entre écoute et prise de notes…
Nancy, pour sa part, est radieuse :
— Une écriture inconnue… sa datation remonte probablement à plus de huit mille ans.
On y retrouve en effet des signes proches de l’écriture libyque, déjà très ancienne, plutôt habituelle en Algérie.
C’est la source probable des alphabets, comme le berbère ou…
Elle est interrompue brutalement par le docteur Ramadan :
— Je ne peux pas laisser cette femme, qui n’est même pas de chez nous, raconter de pareilles inepties.
J’ai déjà pu examiner le papyrus avec trois de mes collègues.
À la vue de son état général, en comparaison avec d’autres, il n’a pas plus de deux mille cinq-cents, voire peut-être trois mille ans.
C’est certain.
En tant que scientifique, je suis outré par vos divagations.
En tant que religieux, je dois le dire : par vos délires, vous offensez le Prophète et niez la vérité du Coran. Vos propos sont mensongers.
— Oh oui, Monsieur, vous avez raison !
Vous maintenez la coutume de détruire tout ce qui serait contraire à vos croyances.
Rien ne devrait être antérieur à la date de la naissance du « monde », affirmée dans le Coran, qui ne peut se tromper… alors, si cela n’est pas en corrélation avec vos certitudes, vous composez, afin de maintenir les peuples dans l’ignorance d’un passé à redécouvrir…
Les juifs et les chrétiens, avec leurs livres qu’ils déclarent aussi sacrés que le vôtre, vous ont précédés dans ces destructions massives… pourtant à ce jour, vous êtes les champions !
Ce sont vos acolytes qui ont fait exploser les bouddhas de Bâmiyân voici quelques années et, récemment, le sphinx de Gizeh, car n’étant pas construits pour la gloire du même dieu que le vôtre.
À quand le tour des pyramides ?
Le professeur se lève et fait signe aux gardes en retrait, afin d’agir : que Nancy quitte immédiatement le studio…
— Sacrilège !
Faites taire cette blasphématrice qui offense notre pays…
Faites-la partir d’ici.
Sa présence est un outrage à la foi.
Je suis un scientifique, respectueux des lois d’Allah et de mon pays.
Je saurais apporter les preuves permettant de justifier le ridicule de cette affaire.
Slyman l’invite à se rassoir :
— S’il vous plaît,
S’il vous plaît, madame, messieurs !
Nous nous intéressons à ce papyrus, trouvé dans la montagne, au Djebel Toubkal.
Respectons un dialogue constructif.
Je reste dans la ligne de vos propos.
Il serait — puisque vous l’affirmez, cher Docteur — bien antérieur aux révélations du Prophète ; selon vos explications, il reste donc dans la réalité de la naissance du Monde comme c’est écrit dans le Saint Coran.
En parler est en toute logique, sans danger pour la foi du croyant.
Madame semble très savante en écritures antiques.
Sa recherche n’est absolument pas religieuse : elle se veut historique.
Elle parle de dates plus anciennes, sans donner de preuve, comme vous, avec pour autant des explications semblant sérieuses.
Nous sommes devant ce papyrus, qui est bien réel… que devons-nous en penser ?
Que peut bien nous dire ce texte étrange ?
Cette découverte doit-elle être à considérer —sans injure à notre foi — pour le bien du Maroc, en évitant les diatribes ?
Yidir réagit vite, empêchant l’islamiste de répondre :
— Je m’appelle Yidir Aït Oukaci.
Je suis né dans les montagnes du Haut-Atlas… et vous, non, Monsieur… en tous cas, pas vos ancêtres !
Oui : je suis Berbère.
Oui ! Et j’en suis fier : mes racines sont issues de peuples nomades fort anciens que j’estime ; que je sais civilisés.
Les terres d’Afrique se voient piétinées depuis si longtemps par des envahisseurs, que nos origines sont oubliées, par la plupart de mes contemporains.
Il ne nous reste encore à peine quelques légendes, qui disparaissent avec le temps !
Le chercheur Hassan le peseur, dit Léon L’Africain, racontait même que des pharaons ont été les antiques bâtisseurs de nos sites les plus beaux — comme le site de Volubilis — en terres berbères.
Ils sont aujourd’hui en danger par le biais de fanatiques de l’Islam !
Il est temps de protéger notre histoire, en réveillant notre mémoire.
Ah… oui !
Je suis vraiment fier de la découverte d’un tel papyrus, qui semble très ancien. Je suis certain qu’il va corroborer la révélation de bien des mystères.
Sa datation ?
Qu’importe !
Elle a certainement beaucoup moins d’importance que son contenu…
J’ai déjà pu constater qu’il y a des liens évidents entre cet alphabet inconnu et nos écritures tribales. J’y ai vu des signes similaires, des lettres probablement identiques.
Voici un trésor formidable : notre peuple a un nouveau rendez-vous avec son passé !
— Vous parlez comme un gamin prétentieux.
N’insultez pas la majorité des Marocains, en reniant vos origines arabes.
— Ah, je ne nie absolument rien de l’évidente mixité due aux rencontres des peuples, tant que cela n’est pas lié à du massacre ou de la mise en esclavage !
Dans la suite de l’hôtel, Tomas se lève et va prendre une autre bière bien fraîche.
— Bravo, bravo Yidir, ça c’est envoyé ! jubile Tomas, Tu viens de déclencher une nouvelle guerre entre les Berbères et les Arabes…
Je ne sais pas si, cette fois encore, le roi du Maroc va faire appel aux soldats espagnols et français, pour une nouvelle pacification…
Autre plan sur le papyrus à l’alphabet poissons.
Les dialogues se poursuivent…
Le journaliste local est ravi de la tournure prise par son débat.
— Alors, alors…
Que dire, que penser de ce papyrus ?
Comment ne pas se passionner en effet en regardant son alphabet si original, qui ressemble il est vrai, à notre écriture berbère ?
Qui saurait traduire et lire ce texte ?
Le rouleau que j’ai vu ferait près de vingt mètres de long !
Yidir de répondre — encore avant le docteur — qui se retient pour ne pas exploser :
— C’est pour cela que nous sommes sur ce plateau de télévision !
Nous aimerions aider les autorités, avec notamment mon amie Nancy qui est linguiste… spécialiste des langues anciennes !
Comprendre ce qui est écrit sur ce papyrus.
Je suis persuadé que ce texte à l’écriture étrange est d’une grande importance pour appréhender les origines de bien des peuples du Maroc, en particulier, et de ceux de l’Algérie, de l’Afrique même !
La réaction de l’islamiste est virulente :
— Jamais !
Jamais en tant que scientifique je ne vous laisserai un nouvel accès à cet objet que vous rendez sacrilège…
Laissez-nous agir.
Il y a suffisamment de savants au Maroc !
Et cette femme étrangère, en tenue légère, qui voyage avec vous sans être mariée… à quoi peut-elle prétendre, ici ?
Vous êtes les messagers de Satan.
— Nous sommes à Agadir, Monsieur… réagit promptement Slyman ; merci de modérer vos propos.
Nous ne sommes pas dans un débat religieux, mais face à une découverte archéologique de qualité.
Un peu de respect, de considération même.
Je vous prie de respecter les us et coutumes de chacun.
Cette ville aime les étrangers et le Maroc a besoin du tourisme pour vivre !
Yidir s’offre alors le plaisir de s’exprimer dans un arabe parfait que la télévision marocaine tente de sous titrer pour le mieux, en français, sachant que l’entretien est en direct :
— Je fais appel à la bienveillance de sa Majesté le roi du Maroc.
J’ai eu la chance, lorsque je suis devenu Français, de pouvoir garder la nationalité marocaine.
Que sa Majesté entende notre message !
C’est au nom de tous les peuples du Maroc que je souhaite m’exprimer, sans renier les nombreuses tribus Berbères, dont je suis un descendant.
J’aimerais que nous puissions chercher ensemble la vérité sur l’histoire de notre beau pays, bien avant les colonisations. Ce papyrus berbère pourrait nous aider à comprendre nos multiples origines, afin de mieux vivre aujourd’hui, en paix, unis, dans le respect et la considération de chacun !
Le caméraman reçoit l’ordre de couper la projection.
C’est la fin du débat, sans qu’une explication ne soit donnée au public.
Retour aux studios de BFN-TV où Julien Papire conclut sans s’étendre cette fois, comme il en a pourtant l’habitude.
Il semble déçu :
— Qui saurait nous permettre de traduire ce très mystérieux alphabet poissons et de comprendre ces vingt mètres de textes ?
Les autorités marocaines vont-elle donner leur accord à une analyse scientifique d’un tel objet ?
Espérons que l’aventure du papyrus berbère ne fasse que commencer !
Nouveau gros plan sur le papyrus… et la pub.
Les gardes ne peuvent empêcher les photos et quelques rapides prises de vues.
Les micro-clés sont remises discrètement.
L’équipe s’apprête à entrer dans la faculté.
Après le passage dans le sas, c’est une nouvelle vérification des papiers, la fouille… et, bien entendu, la présentation du papyrus, qui implique pour les gardes quelques appels au directeur et davantage aux services de sécurité.
Il faut attendre…
L’accueil est glacial.
Le directeur —d’un caractère plutôt bon enfant — semble en colère. C’est plus encore l’inquiétude qu’il fait ressentir. Il est accompagné de la secrétaire voilée.
Furieuse de s’être fait dupée, elle se retient d’exploser. Elle s’efforce de sourire, affichant une bienveillance relative.
Elle veut soulager Issan du fardeau que représente le papyrus… il l’en remercie, tout en le gardant précieusement contre lui.
Alors qu’ils arpentent les couloirs vers le bureau du directeur, élèves comme professeurs se rapprochent du groupe ; les questions fusent de toute part.
La faculté est en émoi.
En effet, les journalistes à l’entrée ont déjà agi — comme ils savent le faire — pour populariser la situation.
Devant la porte du bureau, la secrétaire exige que Nancy, Yidir et Tomas ne puissent pas entrer.
Issan ose le forcing ; le directeur cède.
De plus, il accepte, au grand dam de la secrétaire, la présence des autres professeurs de la section archéologie, accompagnés de trois élèves doctorants.
Le papyrus est déroulé en partie, sur la grande table de rencontre. Les photos sont interdites.
Qui des élèves ou des professeurs ont envoyé aussitôt quelques bons clichés aux réseaux sociaux ?
Personne ne l’a vraiment su dans le grand public ; pourtant, les services de sécurité se chargeront, quatre jours plus tard, d’interpeller avec force une dizaine de personnes.
L’euphorie générale règne dans le bureau du directeur… pour très peu de temps : la secrétaire, qui s’était éclipsée, revient escortée de trois gardes civils et d’un religieux.
Elle annonce que le document soi-disant trouvé par les touristes français doit être retenu par les services autorisés, afin de subir des analyses d’authentification. Il sera conservé dans un espace sécurisé et climatisé pour respecter le processus de sauvegarde.
Malgré les tentatives d’opposition d’un grand nombre, la confiscation a lieu sous le regard désolé de la plupart.
Le soir même, sur la chaîne BFN-TV, Julien Papire exulte :
— La nouvelle du jour : une trouvaille exceptionnelle par des randonneurs français dans le Haut Atlas marocain…
Près du Djebel Toubkal, un impressionnant rouleau de papyrus en parfait état de conservation !
Une mystérieuse écriture…
Un alphabet inconnu…
Les autorités marocaines ont pris possession de ce trésor, dès qu’elles ont eu connaissance de son dépôt à la Faculté des Sciences d’Agadir.
Une suite de photos et de commentaires enflamme les ondes et les réseaux sociaux.
Les médias au service des institutions politiques et religieuses s’en donnent tous à cœur-joie pour commencer la désinformation…
Nancy et Yidir (contrairement à Tomas toujours réticent face à la presse) acceptent d’être interviewés par le journaliste local, Slyman Bassaïne, qui les avait déjà croisés à l’entrée de la faculté.
Dans les studios de la chaîne, à Agadir, en retransmission directe avec BFN-TV, les voici confrontés à un chercheur d’origine arabe — le docteur Farid Ramadan — salafiste réputé pour sa radicalisation, très en lien avec le ministère de la Culture.
Tomas assiste à la rencontre, bien installé à l’hôtel, dans la suite, devant un écran de télévision.
Slyman les met à l’aise, puis s’adresse à Yidir :
— Alors, nos belles montagnes du Haut Atlas ont encore des trésors cachés ?
En sous-titre, « Yidir Aït Oukaci, architecte à Paris ».
— C’est plutôt classe, marmonne Tomas.
— Une aventure extraordinaire, vécue avec mes amis…
C’est une belle histoire pour le Maroc !
Gros plan sur une colonne du papyrus, où l’on voit nettement l’écriture à l’alphabet poissons…
Un nouveau plan sur Nancy, avec en ligne, sous l’image : « Nancy Caral, linguiste à L’Institut des Lettres et des Manuscrits de Paris ».
Tomas exulte, puis s’inquiète :
— Ah, ça, c’est de la publicité gratos…
Heureusement qu’e je ne suis pas avec eux, songe-il.
Il y a toujours, selon lui, des ondes de choc qui se dégagent, à laisser transparaître au grand jour des talents qui dérangent.
Pour vivre heureux, vivons cachés, écrivait Jean Pierre Claris de Florian…
Oui, cachons-nous de celles et ceux qui ne peuvent pas comprendre… qui ne veulent pas comprendre le droit à la connaissance, au bonheur, en liberté !
Le système sociétal — qu’il déteste — préfère à ses yeux tout contrôler ; tout doit être uniformisé… vers le bas.
Trop de personnes jalousent les soleils… certaines leur en tiennent même rigueur.
La Lune aimerait briller davantage que le Soleil ?
Combien de lunes reprochent à des soleils d’être trop lumineux, alors qu’elles brillent par reflet ?
Douloureuses de se sentir petites et fades, déclarant se perdre dans leur ombre, elles jugent et condamnent.
Un soleil n’a jamais fait d’ombre…
Toutes celles et ceux qui survivent dans l’ombre d’eux-mêmes, incapables de briller bien qu’avides de pouvoirs, sont des dangers potentiels.
Ils sont prêts à tout éteindre… sans savoir rayonner.
Tomas songeur, devant ses écrans, entre écoute et prise de notes…
Nancy, pour sa part, est radieuse :
— Une écriture inconnue… sa datation remonte probablement à plus de huit mille ans.
On y retrouve en effet des signes proches de l’écriture libyque, déjà très ancienne, plutôt habituelle en Algérie.
C’est la source probable des alphabets, comme le berbère ou…
Elle est interrompue brutalement par le docteur Ramadan :
— Je ne peux pas laisser cette femme, qui n’est même pas de chez nous, raconter de pareilles inepties.
J’ai déjà pu examiner le papyrus avec trois de mes collègues.
À la vue de son état général, en comparaison avec d’autres, il n’a pas plus de deux mille cinq-cents, voire peut-être trois mille ans.
C’est certain.
En tant que scientifique, je suis outré par vos divagations.
En tant que religieux, je dois le dire : par vos délires, vous offensez le Prophète et niez la vérité du Coran. Vos propos sont mensongers.
— Oh oui, Monsieur, vous avez raison !
Vous maintenez la coutume de détruire tout ce qui serait contraire à vos croyances.
Rien ne devrait être antérieur à la date de la naissance du « monde », affirmée dans le Coran, qui ne peut se tromper… alors, si cela n’est pas en corrélation avec vos certitudes, vous composez, afin de maintenir les peuples dans l’ignorance d’un passé à redécouvrir…
Les juifs et les chrétiens, avec leurs livres qu’ils déclarent aussi sacrés que le vôtre, vous ont précédés dans ces destructions massives… pourtant à ce jour, vous êtes les champions !
Ce sont vos acolytes qui ont fait exploser les bouddhas de Bâmiyân voici quelques années et, récemment, le sphinx de Gizeh, car n’étant pas construits pour la gloire du même dieu que le vôtre.
À quand le tour des pyramides ?
Le professeur se lève et fait signe aux gardes en retrait, afin d’agir : que Nancy quitte immédiatement le studio…
— Sacrilège !
Faites taire cette blasphématrice qui offense notre pays…
Faites-la partir d’ici.
Sa présence est un outrage à la foi.
Je suis un scientifique, respectueux des lois d’Allah et de mon pays.
Je saurais apporter les preuves permettant de justifier le ridicule de cette affaire.
Slyman l’invite à se rassoir :
— S’il vous plaît,
S’il vous plaît, madame, messieurs !
Nous nous intéressons à ce papyrus, trouvé dans la montagne, au Djebel Toubkal.
Respectons un dialogue constructif.
Je reste dans la ligne de vos propos.
Il serait — puisque vous l’affirmez, cher Docteur — bien antérieur aux révélations du Prophète ; selon vos explications, il reste donc dans la réalité de la naissance du Monde comme c’est écrit dans le Saint Coran.
En parler est en toute logique, sans danger pour la foi du croyant.
Madame semble très savante en écritures antiques.
Sa recherche n’est absolument pas religieuse : elle se veut historique.
Elle parle de dates plus anciennes, sans donner de preuve, comme vous, avec pour autant des explications semblant sérieuses.
Nous sommes devant ce papyrus, qui est bien réel… que devons-nous en penser ?
Que peut bien nous dire ce texte étrange ?
Cette découverte doit-elle être à considérer —sans injure à notre foi — pour le bien du Maroc, en évitant les diatribes ?
Yidir réagit vite, empêchant l’islamiste de répondre :
— Je m’appelle Yidir Aït Oukaci.
Je suis né dans les montagnes du Haut-Atlas… et vous, non, Monsieur… en tous cas, pas vos ancêtres !
Oui : je suis Berbère.
Oui ! Et j’en suis fier : mes racines sont issues de peuples nomades fort anciens que j’estime ; que je sais civilisés.
Les terres d’Afrique se voient piétinées depuis si longtemps par des envahisseurs, que nos origines sont oubliées, par la plupart de mes contemporains.
Il ne nous reste encore à peine quelques légendes, qui disparaissent avec le temps !
Le chercheur Hassan le peseur, dit Léon L’Africain, racontait même que des pharaons ont été les antiques bâtisseurs de nos sites les plus beaux — comme le site de Volubilis — en terres berbères.
Ils sont aujourd’hui en danger par le biais de fanatiques de l’Islam !
Il est temps de protéger notre histoire, en réveillant notre mémoire.
Ah… oui !
Je suis vraiment fier de la découverte d’un tel papyrus, qui semble très ancien. Je suis certain qu’il va corroborer la révélation de bien des mystères.
Sa datation ?
Qu’importe !
Elle a certainement beaucoup moins d’importance que son contenu…
J’ai déjà pu constater qu’il y a des liens évidents entre cet alphabet inconnu et nos écritures tribales. J’y ai vu des signes similaires, des lettres probablement identiques.
Voici un trésor formidable : notre peuple a un nouveau rendez-vous avec son passé !
— Vous parlez comme un gamin prétentieux.
N’insultez pas la majorité des Marocains, en reniant vos origines arabes.
— Ah, je ne nie absolument rien de l’évidente mixité due aux rencontres des peuples, tant que cela n’est pas lié à du massacre ou de la mise en esclavage !
Dans la suite de l’hôtel, Tomas se lève et va prendre une autre bière bien fraîche.
— Bravo, bravo Yidir, ça c’est envoyé ! jubile Tomas, Tu viens de déclencher une nouvelle guerre entre les Berbères et les Arabes…
Je ne sais pas si, cette fois encore, le roi du Maroc va faire appel aux soldats espagnols et français, pour une nouvelle pacification…
Autre plan sur le papyrus à l’alphabet poissons.
Les dialogues se poursuivent…
Le journaliste local est ravi de la tournure prise par son débat.
— Alors, alors…
Que dire, que penser de ce papyrus ?
Comment ne pas se passionner en effet en regardant son alphabet si original, qui ressemble il est vrai, à notre écriture berbère ?
Qui saurait traduire et lire ce texte ?
Le rouleau que j’ai vu ferait près de vingt mètres de long !
Yidir de répondre — encore avant le docteur — qui se retient pour ne pas exploser :
— C’est pour cela que nous sommes sur ce plateau de télévision !
Nous aimerions aider les autorités, avec notamment mon amie Nancy qui est linguiste… spécialiste des langues anciennes !
Comprendre ce qui est écrit sur ce papyrus.
Je suis persuadé que ce texte à l’écriture étrange est d’une grande importance pour appréhender les origines de bien des peuples du Maroc, en particulier, et de ceux de l’Algérie, de l’Afrique même !
La réaction de l’islamiste est virulente :
— Jamais !
Jamais en tant que scientifique je ne vous laisserai un nouvel accès à cet objet que vous rendez sacrilège…
Laissez-nous agir.
Il y a suffisamment de savants au Maroc !
Et cette femme étrangère, en tenue légère, qui voyage avec vous sans être mariée… à quoi peut-elle prétendre, ici ?
Vous êtes les messagers de Satan.
— Nous sommes à Agadir, Monsieur… réagit promptement Slyman ; merci de modérer vos propos.
Nous ne sommes pas dans un débat religieux, mais face à une découverte archéologique de qualité.
Un peu de respect, de considération même.
Je vous prie de respecter les us et coutumes de chacun.
Cette ville aime les étrangers et le Maroc a besoin du tourisme pour vivre !
Yidir s’offre alors le plaisir de s’exprimer dans un arabe parfait que la télévision marocaine tente de sous titrer pour le mieux, en français, sachant que l’entretien est en direct :
— Je fais appel à la bienveillance de sa Majesté le roi du Maroc.
J’ai eu la chance, lorsque je suis devenu Français, de pouvoir garder la nationalité marocaine.
Que sa Majesté entende notre message !
C’est au nom de tous les peuples du Maroc que je souhaite m’exprimer, sans renier les nombreuses tribus Berbères, dont je suis un descendant.
J’aimerais que nous puissions chercher ensemble la vérité sur l’histoire de notre beau pays, bien avant les colonisations. Ce papyrus berbère pourrait nous aider à comprendre nos multiples origines, afin de mieux vivre aujourd’hui, en paix, unis, dans le respect et la considération de chacun !
Le caméraman reçoit l’ordre de couper la projection.
C’est la fin du débat, sans qu’une explication ne soit donnée au public.
Retour aux studios de BFN-TV où Julien Papire conclut sans s’étendre cette fois, comme il en a pourtant l’habitude.
Il semble déçu :
— Qui saurait nous permettre de traduire ce très mystérieux alphabet poissons et de comprendre ces vingt mètres de textes ?
Les autorités marocaines vont-elle donner leur accord à une analyse scientifique d’un tel objet ?
Espérons que l’aventure du papyrus berbère ne fasse que commencer !
Nouveau gros plan sur le papyrus… et la pub.
* * * * *
Déjà trois jours de patience pour l’équipe, assignée à résidence.
Même si l’hôtel est fort agréable, avec sa grande piscine et ses restaurants, c’est une prison dorée qu’ils auraient préféré éviter.
Heureusement, l’oncle Issan agit.
Son épouse informe régulièrement Yidir de l’évolution de la situation.
Le professeur avait raison : la secrétaire a tenté de mettre à défaut les trois amis, au motif de recel d’antiquité. L’accusation s’avère trop faible. Elle ne peut leur attirer de gros ennuis.
Il est trop tard pour nier la découverte.
Les autorités Françaises, attentives à suivre les rebondissements de cette histoire, n’auraient pas accepté que des ressortissants soient attaqués, alors que l’affaire du papyrus berbère fait le buzz à travers la planète entière.
Des religieux virulents insistent de nouveau pour que des étrangers, non musulmans, ne soient pas mêlés à l’étude des objets proto-islamiques découverts au Maroc.
Par chance, il s’avère que la supplique de Yidir, adressée au roi, a touché le cœur de la jeune fiancée du prince héritier. Cette jolie demoiselle, aux origines berbères, s’est impliquée personnellement auprès du père de son futur époux.
Avec tout son charme, elle s’efforce d’obtenir pour Nancy, les autorisations de recherches sur le papyrus. Cette dernière est experte en la matière : sa présence aux côtés des Marocains serait bien utile.
Malgré l’interdiction formulée vivement par le premier ministre lui-même, il y a quelques espoirs de voir la cause gagnée.
Encore deux jours d’attente…
Enfin l’heureux dénouement.
L’accord est donné sous conditions strictes : Nancy peut accéder au document pendant dix jours, avec l’aide — d’autres diraient « sous la surveillance » — de trois chercheurs de la faculté.
Il y a bien heureusement le professeur Issan Aït Oukaci et, hélas, le docteur Farid Ramadan.
L’interdiction de prendre des photos est formelle ; toutes les notes écrites ne doivent en aucun cas quitter la faculté…
C’est tout de même une victoire à savourer.
Ce n’est pas sur la construction et les origines de l’alphabet poissons qu’il est important d’œuvrer au plus vite.
Réfléchir sur le texte et son sens ? C’est pour plus tard : Nancy en possède l’intégralité, conservée précieusement dans trois disques durs différents, chez des amis de confiance.
C’est évidemment la matière qui intéresse pour le moment Nancy. Elle tente de comprendre la structure imprimée ; elle cherche à analyser les encres et la texture du papyrus…
Il semble impossible de saisir et d’expliquer le mode d’impression, en raison de la grande régularité des caractères, malgré un document aussi long.
Rien ne saurait expliquer la qualité de l’ensemble, ni son parfait état de conservation.
Il est chimérique de le dater, sans l’éprouver au carbone14. Cependant, l’autorisation d’envoyer un échantillon au CNRS de Lyon lui est formellement refusée.
L’explication officielle donnée est de préserver l’intégrité du papyrus, qui semble, miraculeusement, sans dégradation aucune.
En effet, pas de déchirures, de trace apparente d’insecte ou de parasite, de champignon quelconque.
L’ensemble est vraiment « trop » sain.
Le papyrus est « trop » parfait !
Les jours se suivent à la faculté, dans la salle de recherches…
Le professeur Issan ne semble plus autant impliqué que lors de la découverte, à l’hôtel. Il est même plutôt mal à l’aise, surtout lorsque Nancy souhaite discuter avec lui.
Il passe beaucoup, beaucoup de temps avec son épouse, au téléphone.
Farid Ramadan s’interpose souvent et dialogue toujours en arabe, afin d’éviter que Nancy n’en saisisse les propos.
Des premières analyses au microscope électronique — enfin acceptées — devraient certainement donner des réponses fiables.
Comment les interpréter ?
Qui souhaite vraiment les interpréter ?
D’autres jours se succèdent encore. Et sont comptés…
Pendant que Nancy se passionne à la tâche, Yidir et Tomas ont repris les motos.
Amezyan, le plus jeune fils d’Issan, s’est joint à eux.
Il est enchanté de profiter de l’engin de Nancy, comme de la compagnie des deux amis !
Bezzi les guide à travers les plus beaux sites du Maroc…
Des vacances imprévues fort plaisantes.
Volubilis les impressionne plus que tout !
Tomas a la sensation d’avoir déjà vécu une pareille rencontre avec ce merveilleux site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Certainement le lien avec un de ses voyages fantastiques, à travers les livres de son enfance.
C’est pour Yidir un retour aux sources, bouleversant.
Il y a peut-être près de trois mille ans d’histoire…
Davantage encore pour le palais du pharaon ?
Combien de trésors encore à découvrir dans cet immense domaine, dont une très grande partie reste à explorer ?
Les premières fouilles effectuées dans cette mystérieuse cité, à peine dévoilée, offrent déjà aux touristes quelques magnifiques vestiges de monuments, ainsi que des fresques romaines prodigieuses, parfaitement bien conservées. De même, les empreintes des civilisations plus anciennes sont très présentes. Les amis sont surtout passionnés par quatre fragments d’écritures puniques et libyques, où se retrouvent des signes similaires à l’alphabet poissons.
L’oncle Issan a raison : il y a beaucoup de trésors qui annoncent, qui révèlent le papyrus.
Chaque jour, quelques SMS échangés, pour prendre et donner des nouvelles.
À Agadir, les recherches sur le papyrus n’offrent pas encore de résultats probants… ou diffusables au public !
Les aventures et les trouvailles contées par les garçons aident et rassurent Nancy : elle peut s’affairer encore, sans que l’ennui d’une attente ne les gagne !
Même si l’hôtel est fort agréable, avec sa grande piscine et ses restaurants, c’est une prison dorée qu’ils auraient préféré éviter.
Heureusement, l’oncle Issan agit.
Son épouse informe régulièrement Yidir de l’évolution de la situation.
Le professeur avait raison : la secrétaire a tenté de mettre à défaut les trois amis, au motif de recel d’antiquité. L’accusation s’avère trop faible. Elle ne peut leur attirer de gros ennuis.
Il est trop tard pour nier la découverte.
Les autorités Françaises, attentives à suivre les rebondissements de cette histoire, n’auraient pas accepté que des ressortissants soient attaqués, alors que l’affaire du papyrus berbère fait le buzz à travers la planète entière.
Des religieux virulents insistent de nouveau pour que des étrangers, non musulmans, ne soient pas mêlés à l’étude des objets proto-islamiques découverts au Maroc.
Par chance, il s’avère que la supplique de Yidir, adressée au roi, a touché le cœur de la jeune fiancée du prince héritier. Cette jolie demoiselle, aux origines berbères, s’est impliquée personnellement auprès du père de son futur époux.
Avec tout son charme, elle s’efforce d’obtenir pour Nancy, les autorisations de recherches sur le papyrus. Cette dernière est experte en la matière : sa présence aux côtés des Marocains serait bien utile.
Malgré l’interdiction formulée vivement par le premier ministre lui-même, il y a quelques espoirs de voir la cause gagnée.
Encore deux jours d’attente…
Enfin l’heureux dénouement.
L’accord est donné sous conditions strictes : Nancy peut accéder au document pendant dix jours, avec l’aide — d’autres diraient « sous la surveillance » — de trois chercheurs de la faculté.
Il y a bien heureusement le professeur Issan Aït Oukaci et, hélas, le docteur Farid Ramadan.
L’interdiction de prendre des photos est formelle ; toutes les notes écrites ne doivent en aucun cas quitter la faculté…
C’est tout de même une victoire à savourer.
Ce n’est pas sur la construction et les origines de l’alphabet poissons qu’il est important d’œuvrer au plus vite.
Réfléchir sur le texte et son sens ? C’est pour plus tard : Nancy en possède l’intégralité, conservée précieusement dans trois disques durs différents, chez des amis de confiance.
C’est évidemment la matière qui intéresse pour le moment Nancy. Elle tente de comprendre la structure imprimée ; elle cherche à analyser les encres et la texture du papyrus…
Il semble impossible de saisir et d’expliquer le mode d’impression, en raison de la grande régularité des caractères, malgré un document aussi long.
Rien ne saurait expliquer la qualité de l’ensemble, ni son parfait état de conservation.
Il est chimérique de le dater, sans l’éprouver au carbone14. Cependant, l’autorisation d’envoyer un échantillon au CNRS de Lyon lui est formellement refusée.
L’explication officielle donnée est de préserver l’intégrité du papyrus, qui semble, miraculeusement, sans dégradation aucune.
En effet, pas de déchirures, de trace apparente d’insecte ou de parasite, de champignon quelconque.
L’ensemble est vraiment « trop » sain.
Le papyrus est « trop » parfait !
Les jours se suivent à la faculté, dans la salle de recherches…
Le professeur Issan ne semble plus autant impliqué que lors de la découverte, à l’hôtel. Il est même plutôt mal à l’aise, surtout lorsque Nancy souhaite discuter avec lui.
Il passe beaucoup, beaucoup de temps avec son épouse, au téléphone.
Farid Ramadan s’interpose souvent et dialogue toujours en arabe, afin d’éviter que Nancy n’en saisisse les propos.
Des premières analyses au microscope électronique — enfin acceptées — devraient certainement donner des réponses fiables.
Comment les interpréter ?
Qui souhaite vraiment les interpréter ?
D’autres jours se succèdent encore. Et sont comptés…
Pendant que Nancy se passionne à la tâche, Yidir et Tomas ont repris les motos.
Amezyan, le plus jeune fils d’Issan, s’est joint à eux.
Il est enchanté de profiter de l’engin de Nancy, comme de la compagnie des deux amis !
Bezzi les guide à travers les plus beaux sites du Maroc…
Des vacances imprévues fort plaisantes.
Volubilis les impressionne plus que tout !
Tomas a la sensation d’avoir déjà vécu une pareille rencontre avec ce merveilleux site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Certainement le lien avec un de ses voyages fantastiques, à travers les livres de son enfance.
C’est pour Yidir un retour aux sources, bouleversant.
Il y a peut-être près de trois mille ans d’histoire…
Davantage encore pour le palais du pharaon ?
Combien de trésors encore à découvrir dans cet immense domaine, dont une très grande partie reste à explorer ?
Les premières fouilles effectuées dans cette mystérieuse cité, à peine dévoilée, offrent déjà aux touristes quelques magnifiques vestiges de monuments, ainsi que des fresques romaines prodigieuses, parfaitement bien conservées. De même, les empreintes des civilisations plus anciennes sont très présentes. Les amis sont surtout passionnés par quatre fragments d’écritures puniques et libyques, où se retrouvent des signes similaires à l’alphabet poissons.
L’oncle Issan a raison : il y a beaucoup de trésors qui annoncent, qui révèlent le papyrus.
Chaque jour, quelques SMS échangés, pour prendre et donner des nouvelles.
À Agadir, les recherches sur le papyrus n’offrent pas encore de résultats probants… ou diffusables au public !
Les aventures et les trouvailles contées par les garçons aident et rassurent Nancy : elle peut s’affairer encore, sans que l’ennui d’une attente ne les gagne !
* * * * *
À la faculté, l’étude sérieuse se poursuit, pour Nancy principalement.
Les échanges d’informations — souvent banales — se font quotidiens entre chercheurs.
L’ambiance est toujours très tendue.
Nancy prend vite conscience d’une réalité qui la dépasse.
Il n’y a pas de réponse logique à ce papyrus.
C’est évidemment le cylindre qui serait à même de justifier, voire d’expliquer le mystère, mais il est bien impossible d’en parler.
Personne ne l’écouterait sérieusement.
Une origine extraterrestre ? Un document venu du futur ou, pourquoi pas, d’un passé inconnu ?
Après réflexion, elle pense plus sérieusement à une civilisation ancienne, évoluée, un peu comme celle imaginée par Georges Lucas… non pas dans une fort fort lointaine galaxie !
L’histoire nous conterait une aventure vécue chez nous, comme dans un autre monde, sur notre planète Terre !
En moins guerrier, ce serait souhaitable…
Ce sont des projections vraiment impossibles à imaginer pour des individus limités à des certitudes pseudo historiques, construites sur des croyances religieuses, confinées dans des livres sacrés !
Si le cylindre n’avait pas disparu… qui serait à même d’accepter sa réalité ?
Posé, là, au milieu des chercheurs, combien pourraient en reconnaître son existence, sans être influencés par celles et ceux qui crieraient au mensonge, à l’escroquerie ?
Le sixième jour, en début d’après-midi, au retour du déjeuner, Farid Ramadan prie ses collègues de se réunir à l’amphithéâtre.
Le docteur a de bonnes nouvelles à annoncer…
Il exige — avec l’accord du directeur — que cela soit dévoilé au grand public.
Slyman Bassaïne est invité à recevoir son témoignage et gérer la diffusion, afin que tous les médias en soient informés.
Il arrive dans la salle de réunion, avec un caméraman et son assistant.
Nancy est stupéfaite de voir la presse présente, alors que tout devait soi-disant rester très secret.
Curieusement, c’est le plus engagé des journalistes pour la cause berbère qui a été choisi.
La mise en scène est parfaite.
L’interview a été habilement préparée par Farid Ramadan ; Slyman ne peut que subir, acquiescer à ses dires.
— Alors, docteur, vous souhaitez nous faire part de vos dernières découvertes ?
L’écran de projection s’allume et montre un fragment de papyrus couvert d’un texte à l’alphabet poissons.
Le chercheur est ravi.
Il fait signe d’agrandir l’image, pour que le public puisse fixer deux signes similaires.
— Vous voyez… ces deux « poissons », ils sont parfaitement identiques.
En agrandissant, encore, c’est flagrant…
Regardez !
Regardez bien, mon petit : ce sont des pixels — ils sont minuscules, soit — mais ce sont VRAIMENT des pixels ! Et tous les mêmes…
Regardez !
Les deux « poissons » sont copiés, à l’identique…
Ah ah ah !
Vous y croyez encore à votre écriture très ancienne… à un texte qui raconterait la cause Berbère ?
Cette supercherie a été réalisée avec un logiciel informatique !
Nancy ne peut que se taire, bien consciente de ne pas pouvoir contredire cette vérité annoncée.
Oui, ce sont bien des pixels… des micro-pixels, comme elle n’en avait jamais vu d’ailleurs.
Elle a pu le constater au microscope électronique : c’est une impression mécanique, soit ! Cependant le résultat lui semble si élaboré que pas une seule imprimante, à ce jour, n’arriverait à une telle précision !
L’ensemble est d’une qualité remarquable.
Ce n’est pas commun… ce n’est pas manuel…
Toutefois, cela ne contredit pas la véracité du papyrus, de la matière.
De-même, l’écriture à l’alphabet poissons n’en est pas pour autant fausse, elle le sait… pourtant, comment expliquer alors l’authenticité du document sans pouvoir apporter la preuve des cylindres ?
C’est l’impasse totale. Nancy est condamnée à subir cette situation très désagréable, d’avoir voulu tromper son public, d’être la faussaire de service !
Slyman est rouge de confusion.
Désolé, se sentant presque humilié, il en bégaie :
— In… in… incroyable …
Incroyable !
Oh…
Ce serait donc un… un canular ?
Un canular…
Les échanges d’informations — souvent banales — se font quotidiens entre chercheurs.
L’ambiance est toujours très tendue.
Nancy prend vite conscience d’une réalité qui la dépasse.
Il n’y a pas de réponse logique à ce papyrus.
C’est évidemment le cylindre qui serait à même de justifier, voire d’expliquer le mystère, mais il est bien impossible d’en parler.
Personne ne l’écouterait sérieusement.
Une origine extraterrestre ? Un document venu du futur ou, pourquoi pas, d’un passé inconnu ?
Après réflexion, elle pense plus sérieusement à une civilisation ancienne, évoluée, un peu comme celle imaginée par Georges Lucas… non pas dans une fort fort lointaine galaxie !
L’histoire nous conterait une aventure vécue chez nous, comme dans un autre monde, sur notre planète Terre !
En moins guerrier, ce serait souhaitable…
Ce sont des projections vraiment impossibles à imaginer pour des individus limités à des certitudes pseudo historiques, construites sur des croyances religieuses, confinées dans des livres sacrés !
Si le cylindre n’avait pas disparu… qui serait à même d’accepter sa réalité ?
Posé, là, au milieu des chercheurs, combien pourraient en reconnaître son existence, sans être influencés par celles et ceux qui crieraient au mensonge, à l’escroquerie ?
Le sixième jour, en début d’après-midi, au retour du déjeuner, Farid Ramadan prie ses collègues de se réunir à l’amphithéâtre.
Le docteur a de bonnes nouvelles à annoncer…
Il exige — avec l’accord du directeur — que cela soit dévoilé au grand public.
Slyman Bassaïne est invité à recevoir son témoignage et gérer la diffusion, afin que tous les médias en soient informés.
Il arrive dans la salle de réunion, avec un caméraman et son assistant.
Nancy est stupéfaite de voir la presse présente, alors que tout devait soi-disant rester très secret.
Curieusement, c’est le plus engagé des journalistes pour la cause berbère qui a été choisi.
La mise en scène est parfaite.
L’interview a été habilement préparée par Farid Ramadan ; Slyman ne peut que subir, acquiescer à ses dires.
— Alors, docteur, vous souhaitez nous faire part de vos dernières découvertes ?
L’écran de projection s’allume et montre un fragment de papyrus couvert d’un texte à l’alphabet poissons.
Le chercheur est ravi.
Il fait signe d’agrandir l’image, pour que le public puisse fixer deux signes similaires.
— Vous voyez… ces deux « poissons », ils sont parfaitement identiques.
En agrandissant, encore, c’est flagrant…
Regardez !
Regardez bien, mon petit : ce sont des pixels — ils sont minuscules, soit — mais ce sont VRAIMENT des pixels ! Et tous les mêmes…
Regardez !
Les deux « poissons » sont copiés, à l’identique…
Ah ah ah !
Vous y croyez encore à votre écriture très ancienne… à un texte qui raconterait la cause Berbère ?
Cette supercherie a été réalisée avec un logiciel informatique !
Nancy ne peut que se taire, bien consciente de ne pas pouvoir contredire cette vérité annoncée.
Oui, ce sont bien des pixels… des micro-pixels, comme elle n’en avait jamais vu d’ailleurs.
Elle a pu le constater au microscope électronique : c’est une impression mécanique, soit ! Cependant le résultat lui semble si élaboré que pas une seule imprimante, à ce jour, n’arriverait à une telle précision !
L’ensemble est d’une qualité remarquable.
Ce n’est pas commun… ce n’est pas manuel…
Toutefois, cela ne contredit pas la véracité du papyrus, de la matière.
De-même, l’écriture à l’alphabet poissons n’en est pas pour autant fausse, elle le sait… pourtant, comment expliquer alors l’authenticité du document sans pouvoir apporter la preuve des cylindres ?
C’est l’impasse totale. Nancy est condamnée à subir cette situation très désagréable, d’avoir voulu tromper son public, d’être la faussaire de service !
Slyman est rouge de confusion.
Désolé, se sentant presque humilié, il en bégaie :
— In… in… incroyable …
Incroyable !
Oh…
Ce serait donc un… un canular ?
Un canular…
* * * * *
La suite de la journée s’avère redoutable pour Nancy.
Toute seule, face à l’adversité.
Les garçons, depuis trois jours, sont en excursion dans le désert et ne rentreront que le soir.
Il lui est impossible de communiquer avec eux, afin d’espérer le moindre soutien.
Malgré l’insistance d’Issan, peu loquace, mais plutôt bienveillant pour Nancy — afin qu’elle puisse communiquer sur ses propres résultats — elle est écartée de toute analyse personnelle sur le papyrus.
Le professeur est resté pour sa part silencieux, à propos de ses recherches, ne voulant se justifier face à l’évidence de la mystification.
Nancy doit donc assister, impuissante, au compte-rendu des autres chercheurs, en accord avec les autorités ; tout cela en présence de la presse officielle.
Farid Ramadan mène le bal…
L’ancienneté du papyrus est admise, sans la nécessité de donner un sens quelconque au pseudo texte imprimé.
Ce serait une réalisation frauduleuse récente, effectuée sur un support ancien…
En grand expert de la cause juste, le docteur Ramadan se lâche devant le public et les caméras, avec la bénédiction de ses supérieurs, pour délivrer la vérité sur le papyrus berbère, à l’alphabet poissons.
Il est formel, en certifiant que le papyrus a presque trois mille ans d’âge, tout cela en total accord avec les écrits religieux du Coran…
Même s’il a été trouvé au Maroc, il viendrait probablement d’un site de recherches égyptien où il a été volé, puis falsifié pour faire naître la légende.
Son existence a finalement fort peu d’intérêt, en raison de la mystification : il y a beaucoup d’autres papyrus à découvrir dans les musées, portant de véritables hiéroglyphes.
Les résultats sont annoncés à la presse comme définitifs : ils ne nécessiteront donc pas d'étude complémentaire.
Il est convenu que c’est une assez belle découverte archéologique…
C’est pour cette raison qu’une enquête criminelle est menée, avec plainte contre X, pour détérioration d’antiquité, ayant entraîné une tentative d’escroquerie…
L’Égypte décide d’ouvrir une procédure pour vol.
— Heureusement, explique le Docteur, grâce à la pugnacité des chercheurs, la duperie a été très rapidement dévoilée !
En effet — selon les explications proposées d’une manière officielle — c’est un support ancien sur lequel devaient être écrites des recettes médicinales, comme l’on en retrouve sur d’autres papyrus égyptiens d’époque similaire.
Il a dû être lavé par un procédé qui reste ignoré.
Alors, une suite de motifs géométriques contingente — sans aucune signification propre — a été imprimée à l’aide de l’informatique avec les pigments d’origine.
Bien que les faussaires soient très forts, ils n’ont pas pensé que le canular serait découvert aussi vite, grâce à la science !
Oui, la main humaine ne peut pas réaliser une écriture si régulière et tristement répétitive, comme l’assurent les logiciels d’imprimante !
Une démonstration, filmée par la télévision, dévoile à nouveau les micro-pixels formant les signes imprimés.
Pour la question de l’alphabet poissons, c’est assurément une fumisterie de plus, car les spécialistes du codage, assistés des ordinateurs de recherches militaires marocains — en collaboration avec les services européens et américains — ont démontré l’incohérence des signes reproduits sur le papyrus, qui comptent hasardeusement plus de trois mille combinaisons différentes…
Cela ne peut s’apparenter à une quelconque écriture, même cryptée, voire de manière aléatoire.
Le pseudo alphabet poissons a été créé certainement pour offrir un mythe de plus.
C’est une légende qui sera vite oubliée, avant même d’avoir été célébrée…
Pour Farid Ramadan, il n’y a rien de plus à étudier.
Les travaux de recherches sont officiellement définitivement abandonnés…
Si vous avez aimé
n'hésitez-pas :
Partagez !
Être lu sense la vie de l'écrivain.
Merci.
pour me contacter : yvesdefrancqueville@yahoo.fr
n'hésitez-pas :
Partagez !
Être lu sense la vie de l'écrivain.
Merci.
pour me contacter : yvesdefrancqueville@yahoo.fr
L'affaire du papyrus berbère est un récit initiatique, première partie des Amours d'un autre monde, épisode 1 du Cycle de Thulé des écrits de Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.
tous droits réservés ©.
Toute phrase sortie de son contexte pour un usage fallacieux sera considérée comme acte détestable de manipulation et sera rejetée par l'auteur qui accueille la légitimité de cet écrit uniquement reçu dans son intégralité.
Si le nom de l'auteur Yves Philippe de Francqueville apparaît souvent, c'est pour donner de l'aisance aux moteurs de recherche…
Vous avez lu le chapitre quatre :
Oncle Issan
de la première partie
Tomas
du livre
L'affaire du papyrus berbère
écrit par Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.
Oncle Issan
de la première partie
Tomas
du livre
L'affaire du papyrus berbère
écrit par Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.