Yves Philippe de Francqueville
Pirate des mots
et Philanalyste en herbe
vous propose en ligne
L'affaire du papyrus berbère
troisième partie :
Basile
Chapitre cinq :
Cinq semaines en ambassade
un récit initiatique
chapitre par chapitre…
à découvrir chaque semaine
ou dans sa continuité, selon l'espace-temps !
Pirate des mots
et Philanalyste en herbe
vous propose en ligne
L'affaire du papyrus berbère
troisième partie :
Basile
Chapitre cinq :
Cinq semaines en ambassade
un récit initiatique
chapitre par chapitre…
à découvrir chaque semaine
ou dans sa continuité, selon l'espace-temps !
Un récit
autour et au-delà
du Cycle de l’Austrel :
Le Cycle de Thulé
Épisode 1
L’affaire
du papyrus berbère
Les amours
d’un autre monde
première partie
© Saint-Aël 2019
Traduit de l’américain
par Olam Salomon P.
Seconde version supervisée
par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE,
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
à Montpellier, mmxix.
Imprimé pour le plaisir,
aux dépens de l'auteur,
sans l'approbation, ni les privilèges…
de ceux qui pensent être dépositaires
de la vérité et, donc, des pouvoirs…
D’après HÉRACLITE,
En relecture libérée de toute gravité :
« La dispute est mère de toute rencontre et de toute création »
Si vous avez manqué le début du récit, d'un clic allez au prologue : La Maison des Légendes
Ou alors …
Voici la
Ou alors …
Voici la
suite de la troisième partie
chapitre cinq
Cinq semaines en ambassade
— Il n’y a pas de théorie du complot !
Sur BFN-TV, le Premier ministre tient à se justifier dans la grande matinale de ce dimanche.
Il assure que le gouvernement, très sensible aux demandes populaires, n’est pas indifférent à l’actualité.
Toute la vérité sera bien entendu faite à propos du papyrus, en bonne entente avec les autorités marocaines.
Il ne faudrait pas s’emporter devant une vulgaire querelle de pseudo scientifiques — certainement préparée pour le buzz — dans un show télévisé.
Revenu précipitamment du Château de Souzy-la-Briche où il séjournait depuis quelques jours, en vacances avec son épouse, sa présence à l’antenne est surtout nécessaire pour expliquer la nuit agitée place de la République. En effet, de très importantes manifestations spontanées se sont déclenchées, dès la fin de l’émission présentée par Julien Papire.
Plus de trente mille personnes (seize mille selon la police, qui compte de mieux en mieux) sont encore réunies à Paris, ce matin, autour de la statue de Marianne, au nom de la liberté.
De nombreuses banderoles ainsi que des pancartes ont été déployées, exigeant « le droit de savoir », « un accès pour tous à la connaissance » et d’autres « osons rechercher par nous-mêmes la vérité », « pas de prison pour ceux qui informent ».
Le journaliste parle de groupes plus ou moins importants, réunis et connectés avec la capitale, dans bien des villes de province, voire à l’étranger.
Le Premier ministre se veut rassurant tout en étant ferme, face aux risques de débordements.
Il faut être, selon lui, intransigeant avec celles et ceux qui tentent de développer des thèses complotistes — toujours absurdes et fallacieuses — comme quoi la République serait sous la domination de certaines puissances occultes !
Selon ses propos, le danger avec des émissions comme celle de Julien Papire, c’est de donner parfois la parole à des extrémistes qui manipulent le peuple.
Il y a eu déjà tant de drames.
Il ne faut jamais oublier L’Affaire Dreyfus.
Le Premier ministre ose alors un « J’accuse », dénonçant les manipulations de certains philosophes influents, pouvant mettre la République en danger.
En effet…
Jusqu’au petit jour, Emmanuelle Cespedès était parmi les nombreux intervenants de la nuit, active au sein de disputes de qualité, dans une ambiance plutôt bon enfant.
Sa nouvelle participation à l’émission de Julien l’a désignée naturellement comme une des porte-paroles des revendications populaires.
Après son projet de néo-résistance très actif, en lien avec le mouvement « Citoyens d’une seule Terre », elle vient de lancer sa nouvelle page Facebook : « Osons l’Évolution ».
Selon son dernier concept philosophique, les peuples sauraient s’unir enfin par la volonté d’apprendre et de créer !
Il faut avant tout s’éveiller d’une torpeur qui paralyse la conscience, par ce qu’elle nomme « le désapprendre ».
Les humains ont enfin compris que l’information et la connaissance s’acquièrent par la volonté de rechercher l’histoire, libérée de tout joug.
Elle relance avec habileté L’Internationale, chant révolutionnaire qu’elle voudrait maintenant valorisé sous un regard plutôt « évolutionnaire », avec des paroles revisitées :
« Des mensonges du passé, faisons table rase » !
Le peuple doit aujourd'hui désirer s’approprier la vérité sur l’histoire, en n’écoutant plus le chant des sirènes politiques et religieuses !
Elle lance même un défi à tous les artistes du monde convaincus par ses paroles.
L’idée serait de réaliser une peinture prônant l’évolution : « La Liberté veillant le peuple », afin de se détacher définitivement du tragique tableau de propagande guerrière, peint par Eugène Delacroix, où l’on désespère devant « La Liberté guidant le peuple » : à sa perte !
À ses yeux, le 15 août 2021 doit être célébré comme le jour de la Nouvelle Internationale : celui de la rencontre des peuples du monde entier, dans la paix et la fraternité.
Plus personne ne doit se sacrifier pour un tyran quelconque, même s’il déguise son pouvoir en démocratie ou en principe religieux !
Jamais un Gavroche ne doit tomber par terre, le nez dans le ruisseau. Voltaire et Rousseau ne seront plus associés à la mort d’un enfant de La République, au nom d’une liberté sanglante, qui n’est qu’illusion.
La devise qu’elle propose est déjà sur toutes les lèvres :
Elle lance même un défi à tous les artistes du monde convaincus par ses paroles.
L’idée serait de réaliser une peinture prônant l’évolution : « La Liberté veillant le peuple », afin de se détacher définitivement du tragique tableau de propagande guerrière, peint par Eugène Delacroix, où l’on désespère devant « La Liberté guidant le peuple » : à sa perte !
À ses yeux, le 15 août 2021 doit être célébré comme le jour de la Nouvelle Internationale : celui de la rencontre des peuples du monde entier, dans la paix et la fraternité.
Plus personne ne doit se sacrifier pour un tyran quelconque, même s’il déguise son pouvoir en démocratie ou en principe religieux !
Jamais un Gavroche ne doit tomber par terre, le nez dans le ruisseau. Voltaire et Rousseau ne seront plus associés à la mort d’un enfant de La République, au nom d’une liberté sanglante, qui n’est qu’illusion.
La devise qu’elle propose est déjà sur toutes les lèvres :
« Ni dieu, ni maître.
Ni le dieu, ni le maître de quiconque ».
Ni le dieu, ni le maître de quiconque ».
« C’est du grand Cespedès » aurait pu dire alors Tomas.
Ces informations de la nuit ne lui sont pas encore parvenues à cette heure tardive du matin.
Tout juste levé après une exceptionnelle grasse matinée en douce compagnie, il savoure un excellent petit déjeuner. L’équipe s’étoffe autour de lui : ils arrivent, en ordre dispersé, dans la plus belle des salles à manger de l’ambassade du Pérou.
La joie se lit dans les yeux comme sur le visage de tous et chacun, même si la fatigue n’est pas dissimulable, après ces quelques jours et nuits plutôt denses.
Même s’ils n’étaient pas cette nuit Place de la République, ce fut cependant la fête, débats et ébats : de passionnantes disputes publiques sur les événements et de plus ou moins discrètes rencontres amoureuses, à rendre obsolètes les préceptes du livre S’aimer d’Emmanuelle Cespedès.
L’amour humain de Tomas semble avoir été plutôt mieux apprécié !
Jusqu’à l’aube et au-delà, il y a eu de l’animation dans le bel hôtel particulier de l’Avenue Kléber.
S’annonce une journée détente : farniente… et suite de plaisirs.
Il ne se passera rien de particulier aujourd’hui, dans ce petit havre de paix.
Demain est un autre jour.
Le Premier ministre, un dimanche matin sur BFN-TV… un 15 août en plus…
Qui regarde les infos en continue à la télévision, alors que la France est au ralenti, comme toujours, avec les traditionnelles vacances d’été ?
Il y a celles et ceux qui œuvrent et luttent sur le terrain… il y a les autres : les attentistes critiques, qui se nourrissent d’informations prémâchées !
Comme pour La prise de la Bastille le 14 juillet 1789, comme pour L’appel du général De Gaulle le 18 juin 1940… ce sont les historiens qui en ont fait des événements majeurs, alors que le jour même, le peuple soumis dans une servitude volontaire n’en avait pas connaissance.
Ou si peu.
Le 15 août, c’est un jour férié par tradition, en plein été.
Les Français l’aiment particulièrement : il est le dernier temps d’insouciance, avant de se dire que bientôt, la rentrée s’annonce !
Pour certains, cela reste une fête religieuse tout à fait remarquable.
L’Assomption, pour beaucoup de chrétiens — surtout les catholiques — c’est la certitude dogmatique fondamentale, incontestable et intangible selon laquelle la Vierge Marie est montée corps et âme au ciel, dans la gloire de son dieu.
Dans d’autres religions, pour la plupart de celles se revendiquant de l’Islam, il y a un grand nombre de certitudes avérées comme ce cheval ailé à tête de femme et queue de paon qui permet de voyager corps et âmes, entre le paradis et l’enfer… ou de la Mecque à Jérusalem.
Tant et tant de belles histoires que les peuples de croyants doivent impérativement reconnaître comme historiques, à découvrir dans des livres sacrés où l’on traverse la Mer Rouge à pied sec, où l’on marche sur l’eau… pour la gloire d’un dieu ou d’un autre, qui lui ressemblerait.
Et pendant ce temps-là…
Oui, pourquoi les autorités laïques et républicaines de la France, comme celles religieuses et royales du Maroc, contestent avec une pareille véhémence, l’existence d’une écriture singulière imprimée sur un rouleau de papyrus de vingt mètres de long, que des scientifiques indépendants ont daté de treize mille cinq-cents ans ?
Ces informations de la nuit ne lui sont pas encore parvenues à cette heure tardive du matin.
Tout juste levé après une exceptionnelle grasse matinée en douce compagnie, il savoure un excellent petit déjeuner. L’équipe s’étoffe autour de lui : ils arrivent, en ordre dispersé, dans la plus belle des salles à manger de l’ambassade du Pérou.
La joie se lit dans les yeux comme sur le visage de tous et chacun, même si la fatigue n’est pas dissimulable, après ces quelques jours et nuits plutôt denses.
Même s’ils n’étaient pas cette nuit Place de la République, ce fut cependant la fête, débats et ébats : de passionnantes disputes publiques sur les événements et de plus ou moins discrètes rencontres amoureuses, à rendre obsolètes les préceptes du livre S’aimer d’Emmanuelle Cespedès.
L’amour humain de Tomas semble avoir été plutôt mieux apprécié !
Jusqu’à l’aube et au-delà, il y a eu de l’animation dans le bel hôtel particulier de l’Avenue Kléber.
S’annonce une journée détente : farniente… et suite de plaisirs.
Il ne se passera rien de particulier aujourd’hui, dans ce petit havre de paix.
Demain est un autre jour.
Le Premier ministre, un dimanche matin sur BFN-TV… un 15 août en plus…
Qui regarde les infos en continue à la télévision, alors que la France est au ralenti, comme toujours, avec les traditionnelles vacances d’été ?
Il y a celles et ceux qui œuvrent et luttent sur le terrain… il y a les autres : les attentistes critiques, qui se nourrissent d’informations prémâchées !
Comme pour La prise de la Bastille le 14 juillet 1789, comme pour L’appel du général De Gaulle le 18 juin 1940… ce sont les historiens qui en ont fait des événements majeurs, alors que le jour même, le peuple soumis dans une servitude volontaire n’en avait pas connaissance.
Ou si peu.
Le 15 août, c’est un jour férié par tradition, en plein été.
Les Français l’aiment particulièrement : il est le dernier temps d’insouciance, avant de se dire que bientôt, la rentrée s’annonce !
Pour certains, cela reste une fête religieuse tout à fait remarquable.
L’Assomption, pour beaucoup de chrétiens — surtout les catholiques — c’est la certitude dogmatique fondamentale, incontestable et intangible selon laquelle la Vierge Marie est montée corps et âme au ciel, dans la gloire de son dieu.
Dans d’autres religions, pour la plupart de celles se revendiquant de l’Islam, il y a un grand nombre de certitudes avérées comme ce cheval ailé à tête de femme et queue de paon qui permet de voyager corps et âmes, entre le paradis et l’enfer… ou de la Mecque à Jérusalem.
Tant et tant de belles histoires que les peuples de croyants doivent impérativement reconnaître comme historiques, à découvrir dans des livres sacrés où l’on traverse la Mer Rouge à pied sec, où l’on marche sur l’eau… pour la gloire d’un dieu ou d’un autre, qui lui ressemblerait.
Et pendant ce temps-là…
Oui, pourquoi les autorités laïques et républicaines de la France, comme celles religieuses et royales du Maroc, contestent avec une pareille véhémence, l’existence d’une écriture singulière imprimée sur un rouleau de papyrus de vingt mètres de long, que des scientifiques indépendants ont daté de treize mille cinq-cents ans ?
* * * * *
Le souffle de liberté qui vient de Paris semble s’étendre sur beaucoup d’autres pays, notamment ceux du Maghreb.
Au Maroc, l’émission de Julien Papire a été suivie par un très grand nombre d’habitants, particulièrement auprès des familles aux origines berbères.
Les réseaux sociaux sont plus puissants que la censure.
Malgré les menaces et la répression policière, quelques groupes de jeunes néo-résistants se sont formés dans certaines grandes villes, notamment à Rabah et Agadir.
C’est justement à la faculté d’Agadir, ce matin, de très bonne heure, que se rend le professeur Farid Ramadan.
Il n’a quasiment pas dormi : le voyage en avion sitôt après l’émission, le retour à son domicile, manger un peu, procéder aux ablutions, et c’était l’heure de la première prière, au lever du jour…
Tant de questions sans réponses, qui le tiennent éveillé.
Moins de colère cependant.
Les gardes le laissent entrer, sans trop de formalités : en tant que vice-ministre, il est toujours enseignant chercheur dans ce lieu.
C’est vers la réserve des archives archéologiques qu’il se rend, seul.
Pour la première fois.
De longs couloirs d’étagères numérotées, un grand nombre de caisses de bois scellées et de cartons scotchés… il sait ce qu’il cherche, pourtant sans être certain de trouver.
Il y a tant d’œuvres répertoriées qui s’accumulent dans le secret.
Ridicule.
Dans sa tête, c’est la tempête : Farid Ramadan est un homme intègre. Ce qu’il vit depuis quelques mois lui est insupportable.
En tant que chercheur, il a toujours suivi préceptes et lois sans rechigner, diraient certains.
Il n’oserait jamais manquer de respect au règlement.
Sa fidélité est sans faille à son roi.
C’est aussi un bon époux et un bon père de famille.
Au-delà de tout : la foi en son dieu, c’est sa raison d’être.
Il pensait vraiment, jusqu’à peu, que sa vie était juste, honnête : ses charges et fonctions légitimement acquises.
L’émission de Julien Papire l’a présenté au monde comme un menteur, un tricheur : ce qu’il n’est pas.
La confrontation avec l’ambassadrice : ses multiples annonces et révélations, ce fut troublant à plus d’un titre.
La démonstration du professeur d’Angône, dont il connaît la réputation de chercheur et surtout l’incorruptibilité, est tout simplement incroyable…
Enfin, l’arrivée sur le plateau de toute l’équipe et cet autre fragment qui apparaît, venu soi-disant de Volubilis et brandi par ce Tomas… tout cela a été fomenté pour le mettre à défaut.
C’est insupportable.
Humilié, calomnié !
Lui, un vice-ministre du royaume du Maroc, il a été ridiculisé : le roi lui-même ne saurait l’accepter.
Avant ce soir, sa lettre de démission sera présentée et très probablement acceptée.
Pas moins de vingt minutes à continuer de réfléchir, avant de trouver enfin la caisse en bois, portant le numéro d’entrée : un code indiquant bien le contenu désiré, avec les scellés réglementaires.
Brisant le sceau de la faculté, le professeur ouvre la caisse et en sort le papyrus : l’objet de toutes ses souffrances.
* * * * *
Quinze heures trente à Paris.
Dans les salons de l’ambassade, pour Paul et toute l’équipe, la digestion du déjeuner commence à peine.
Certains papotent, d’autres somnolent…
Il écoute pour sa part, d’une manière distraite et amusée, sa fille dans un grand numéro.
Elle lui vante, lui vend même avec art, les multiples talents de Basile, ainsi que la qualité de vie exceptionnelle, incomparable, à Montpellier.
Son téléphone du bureau — oublié sur un guéridon — sonne à plusieurs reprises : déjà depuis quelques secondes les appels se répètent, sans qu’il y prête attention.
Heather s’en inquiète, dérangée dans sa discussion passionnée avec Nancy et ravie d’en savoir davantage sur leur aventure.
Annabelle tend l’appareil à son père, très attentive et impatiente à ses réactions, surtout face à sa demande affirmée de poursuivre ses études artistiques dans le Sud.
Elle n’aura pas sa réponse, tout au moins maintenant : le professeur doit partir à la minute pour Lyon.
Un avion l’attend au Bourget.
Un taxi est déjà devant l’hôtel.
La crainte d’une entourloupe policière lui fait préférer la voiture et le chauffeur proposés par l’ambassadrice, qui lui sont mis aussitôt à disposition.
Le CNRS qui convoque ainsi un de ses responsables, un dimanche… de surcroit un 15 août… tout est donc possible ?
Paul est assuré de l’immunité diplomatique…
Prochainement, s’il le souhaite, il lui est proposé de diriger un secteur spécifique de recherche, plus que passionnant, à l’UNESCO.
À Lyon, ce ne sera qu’un mauvais moment à passer : il ne s’inquiète pas de devoir donner sa démission.
Il répondra honnêtement aux questions, dans la mesure de ce qu’il juge nécessaire à dire ; surtout, il protègera son équipe de chercheurs.
Il a prévu de prendre l’entière responsabilité de tout ce qui fut mis en œuvre au CNRS afin de dévoiler la vérité sur le papyrus berbère.
Il n’a toujours aucune nouvelle d’Andrée. Son époux et ses enfants sont très inquiets.
En aucun cas il ne s’estime coupable d’une faute quelconque : tout ce qu’il a entrepris était au service de la science.
Autant que cela se fasse au plus vite, finalement : qu’il puisse à nouveau poursuivre tranquillement ses recherches, sans pressions politiques et économiques, cette fois.
Dans la voiture le menant à l’aéroport, à mi-parcours, le chauffeur de l’ambassade lui fait remarquer les deux véhicules civils qui les suivent.
Est-il à ce point important pour mériter une escorte ?
Que pourrait-il se fomenter ?
Lui, plutôt confiant en la vie, lui qui ne s’inquiète que très rarement des aléas du système et des failles de la démocratie, se remémore alors tous les ennuis vécus par Tomas depuis toutes ces années.
Oui, depuis qu’il ose éveiller le cœur des humains, ce qu’il subit est difficile à imaginer.
Il ne l’avait pas vraiment cru lorsqu’il lui racontait ses déboires avec la justice et la presse ; après quelques recherches et lectures… la réalité des épreuves ne faisait aucun doute.
Il pense alors à son épouse, à ses filles… Annabelle, si jeune encore.
Doit-il craindre, comme pour Tomas, que l’on s’attaque à elles, par ce jeu si nauséeux de « la mauvaise réputation » ?
Devra-t-il passer lui-même à travers de telles attaques, pour le faire taire ?
Ou le faire parler ?
— Heureusement que Klaus Barbie n’est plus en activité à Lyon, en ces temps toujours aussi troubles, se dit-il avec son humour noir des jours sombres, heureusement que je ne suis pas Jean Moulin, même si je commence à en avoir l’audace.
Je suis détenteur de secrets !
Paul s’interroge encore sur le ridicule des moyens mis en œuvre pour assurer sa venue immédiate au CNRS.
Le chauffeur l’interrompt une nouvelle fois dans ses réflexions multiples.
C’est pour lui signaler une autre compagnie : l’ambassadrice elle-même vient de les rejoindre. Sa voiture de fonction s’est associée à l’escorte !
Que se passe-t-il vraiment ?
Tout cela pour un papyrus trouvé par des touristes dans le Haut Atlas ?
Les véhicules s’arrêtent sur le tarmac, devant plusieurs avions prêts au roulage.
Un jeune lieutenant de l’armée de l’air ouvre la porte à Paul et l’invite à sortir sans crainte. Il le prie de saluer ses Excellences : l’Ambassadeur du Maroc en France — un grand monsieur très maigre au regard sympathique — et l’Ambassadeur de France au Maroc, un petit monsieur tout rond, à fière allure, dégageant une bonhommie singulière.
Ils sont présents au côté de leur homologue, Josée Cynan Caral, en effet sur les lieux.
Elle semble plutôt détendue, ce qui rassure un peu Paul.
Trois ambassadeurs réunis un dimanche, pour lui ?
Lorsqu’il voit le jet affrété pour le vol : un splendide Falcon 5x, frappé discrètement des armes du roi du Maroc, puis remarquant l’uniforme particulier des officiers comme celui de l’ensemble du personnel l’accueillant, il comprend.
L’ambassadrice le lui confirme : c’est un départ pour Agadir.
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L'affaire du papyrus berbère est un récit initiatique, première partie des Amours d'un autre monde, épisode 1 du Cycle de Thulé des écrits de Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.
tous droits réservés ©.
Toute phrase sortie de son contexte pour un usage fallacieux sera considérée comme acte détestable de manipulation et sera rejetée par l'auteur qui accueille la légitimité de cet écrit uniquement reçu dans son intégralité.
Si le nom de l'auteur Yves Philippe de Francqueville apparaît souvent, c'est pour donner de l'aisance aux moteurs de recherche…
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Si le nom de l'auteur Yves Philippe de Francqueville apparaît souvent, c'est pour donner de l'aisance aux moteurs de recherche…
Vous avez lu le chapitre cinq :
Cinq semaines en ambassade
de la troisième partie
Basile
du livre
L'affaire du papyrus berbère
écrit par Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.
Cinq semaines en ambassade
de la troisième partie
Basile
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écrit par Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.