Yves Philippe de Francqueville
Pirate des mots
et Philanalyste en herbe
vous propose en ligne
L'affaire du papyrus berbère
seconde partie :
Julien
Chapitre quatre :
Improbable rencontre…
un récit initiatique
chapitre par chapitre…
à découvrir chaque semaine
ou dans sa continuité, selon l'espace-temps !
Pirate des mots
et Philanalyste en herbe
vous propose en ligne
L'affaire du papyrus berbère
seconde partie :
Julien
Chapitre quatre :
Improbable rencontre…
un récit initiatique
chapitre par chapitre…
à découvrir chaque semaine
ou dans sa continuité, selon l'espace-temps !
Un récit
autour et au-delà
du Cycle de l’Austrel :
Le Cycle de Thulé
Épisode 1
L’affaire
du papyrus berbère
Les amours
d’un autre monde
première partie
© Saint-Aël 2019
Traduit de l’américain
par Olam Salomon P.
Seconde version supervisée
par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE,
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
à Montpellier, mmxix.
Imprimé pour le plaisir,
aux dépens de l'auteur,
sans l'approbation, ni les privilèges…
de ceux qui pensent être dépositaires
de la vérité et, donc, des pouvoirs…
D’après HÉRACLITE,
En relecture libérée de toute gravité :
« La dispute est mère de toute rencontre et de toute création »
Suite de la seconde partie
Chapitre quatre
Improbable rencontre…
Le vieux cartel sonne la demie de vingt-deux heures.
Le vent qui les avait épargnés jusqu’alors, commence à être déplaisant.
Ils quittent la terrasse pour le grand salon, où Julien s’extasie devant un véritable jardin d’intérieur aux essences rares, comme un oiseau de paradis aux feuilles sensitives, deux caféiers en fleurs, dominés par un rare piment végétarien atteignant quasi deux mètres, chargé de fruits orangés.
Une délicate sculpture en marbre de Jak Espi : « la Pinky assise sur un cœur » — à l’honneur sur la cheminée — lui plaît particulièrement.
Il découvre un original d’Albert Gineste, deux de Franck Pasqualini, un GBN — variante du sien sur tons noir et rouge — et d’autres plaisantes réalisations, pour certaines familiale.
Tomas venait justement de lui parler de ses amitiés avec beaucoup d’artistes.
Avoir des ancêtres mécènes et d’autres, peintres — plutôt bien cotés pour certains — il pourrait s’en vanter.
Découvrir dans l’appartement tant d’œuvres avec chacune une histoire, cela l’enchante : lui qui en collectionne énormément, sans pourtant réussir à se lier avec leurs auteurs.
Voici près de trois heures qu’ils sont ensemble.
La rencontre évolue sensiblement : il est vrai que Julien s’est tout d’abord abandonné, volontairement, au jeu d’un travail analytique. Il fut mené sans ménagement par Tomas, dans le bureau, au moins le temps de deux bonnes séances.
Depuis qu’ils sont descendus dans son appartement, Tomas paraît moins inquiet, confiant même. Il a découvert un homme vraiment différent du journaliste à scoops, bien connu de la presse people.
Le visage neutre du psychanalyste commence à s’effacer pour laisser place au sourire de l’agréable ami que beaucoup apprécient.
Le sujet du papyrus n’a quasiment pas encore été abordé.
C’était d’un commun accord… acté dans la voiture.
Tomas ne sachant toujours pas s’il y a ou non des micros dans l’appartement, il est important d’être dans une certaine prudence.
Julien préfère s’intéresser pour le moment aux travaux de recherche sur la philanalyse ; il semble apprécier les études poussées de Tomas sur la nature humaine. Il est lui-même dans la question et sa passion pour l’histoire permet des échanges bien argumentés.
Quelle révélation que de saisir à quarante et un ans, après déjà deux divorces, la différence entre faire l’amour et vivre l’amour, lui qui prend soudainement conscience de n’être à ce jour — peut-être hélas — qu’un sportif de la baise… et un géniteur malheureux de ne pas pouvoir, de ne pas vraiment savoir être papa.
Que de frustrations, de hontes et d’interdits — causes de tant de blessures — pourraient disparaître grâce à la lecture des livres de Tomas ?
Les discussions sont denses, sincères.
Après quelques bières bien fraîches… un livreur a apporté des spécialités japonaises, qu’ils savourent avec un vin de riz tiède.
Le fond musical est suffisamment fort… les téléphones portables laissés à la cuisine, il est temps d’aborder d’autres sujets sans trop de crainte d’être entendus par des oreilles indiscrètes.
L’alcool aide parfois, pour délier les langues…
C’est évident maintenant !
Julien en est totalement convaincu : jamais Tomas et ses amis n’auraient pu fomenter un tel canular autour du papyrus… et ils sont trop intelligents et surtout si libres, pour aller se laisser piéger dans des histoires politiques…
De l’aventure au Maroc… peut-on dire que tout est vrai lorsqu’il manque tant d’éléments majeurs ?
Que s’est-il réellement passé ?
Comment en savoir davantage ?
Ce que la presse en sait, en dit… nous sommes certainement loin, très loin de la réalité !
Au-delà de l’histoire, Tomas n’est pas un personnage banal et sa part de mystère passionne Julien.
Il y a des secrets que cette nuit saurait peut-être dévoiler ?
Le vent qui les avait épargnés jusqu’alors, commence à être déplaisant.
Ils quittent la terrasse pour le grand salon, où Julien s’extasie devant un véritable jardin d’intérieur aux essences rares, comme un oiseau de paradis aux feuilles sensitives, deux caféiers en fleurs, dominés par un rare piment végétarien atteignant quasi deux mètres, chargé de fruits orangés.
Une délicate sculpture en marbre de Jak Espi : « la Pinky assise sur un cœur » — à l’honneur sur la cheminée — lui plaît particulièrement.
Il découvre un original d’Albert Gineste, deux de Franck Pasqualini, un GBN — variante du sien sur tons noir et rouge — et d’autres plaisantes réalisations, pour certaines familiale.
Tomas venait justement de lui parler de ses amitiés avec beaucoup d’artistes.
Avoir des ancêtres mécènes et d’autres, peintres — plutôt bien cotés pour certains — il pourrait s’en vanter.
Découvrir dans l’appartement tant d’œuvres avec chacune une histoire, cela l’enchante : lui qui en collectionne énormément, sans pourtant réussir à se lier avec leurs auteurs.
Voici près de trois heures qu’ils sont ensemble.
La rencontre évolue sensiblement : il est vrai que Julien s’est tout d’abord abandonné, volontairement, au jeu d’un travail analytique. Il fut mené sans ménagement par Tomas, dans le bureau, au moins le temps de deux bonnes séances.
Depuis qu’ils sont descendus dans son appartement, Tomas paraît moins inquiet, confiant même. Il a découvert un homme vraiment différent du journaliste à scoops, bien connu de la presse people.
Le visage neutre du psychanalyste commence à s’effacer pour laisser place au sourire de l’agréable ami que beaucoup apprécient.
Le sujet du papyrus n’a quasiment pas encore été abordé.
C’était d’un commun accord… acté dans la voiture.
Tomas ne sachant toujours pas s’il y a ou non des micros dans l’appartement, il est important d’être dans une certaine prudence.
Julien préfère s’intéresser pour le moment aux travaux de recherche sur la philanalyse ; il semble apprécier les études poussées de Tomas sur la nature humaine. Il est lui-même dans la question et sa passion pour l’histoire permet des échanges bien argumentés.
Quelle révélation que de saisir à quarante et un ans, après déjà deux divorces, la différence entre faire l’amour et vivre l’amour, lui qui prend soudainement conscience de n’être à ce jour — peut-être hélas — qu’un sportif de la baise… et un géniteur malheureux de ne pas pouvoir, de ne pas vraiment savoir être papa.
Que de frustrations, de hontes et d’interdits — causes de tant de blessures — pourraient disparaître grâce à la lecture des livres de Tomas ?
Les discussions sont denses, sincères.
Après quelques bières bien fraîches… un livreur a apporté des spécialités japonaises, qu’ils savourent avec un vin de riz tiède.
Le fond musical est suffisamment fort… les téléphones portables laissés à la cuisine, il est temps d’aborder d’autres sujets sans trop de crainte d’être entendus par des oreilles indiscrètes.
L’alcool aide parfois, pour délier les langues…
C’est évident maintenant !
Julien en est totalement convaincu : jamais Tomas et ses amis n’auraient pu fomenter un tel canular autour du papyrus… et ils sont trop intelligents et surtout si libres, pour aller se laisser piéger dans des histoires politiques…
De l’aventure au Maroc… peut-on dire que tout est vrai lorsqu’il manque tant d’éléments majeurs ?
Que s’est-il réellement passé ?
Comment en savoir davantage ?
Ce que la presse en sait, en dit… nous sommes certainement loin, très loin de la réalité !
Au-delà de l’histoire, Tomas n’est pas un personnage banal et sa part de mystère passionne Julien.
Il y a des secrets que cette nuit saurait peut-être dévoiler ?
* * * * *
Pourquoi donc Tomas a-t-il parlé ?
Il s’expliquera avec plaisir, dès que possible, lorsqu’il retrouvera Nancy et Yidir.
La promesse de ne rien dire d’un secret entre amis ne dure parfois que si peu de temps : celui de trouver un nouvel ami.
Julien est plutôt exceptionnel…
La raison première semble bien être cette force de la rencontre sincère, qui sut briser la solitude étrangère et révéler l’amour humain.
Le vieux rhum était très bon.
Il s’expliquera avec plaisir, dès que possible, lorsqu’il retrouvera Nancy et Yidir.
La promesse de ne rien dire d’un secret entre amis ne dure parfois que si peu de temps : celui de trouver un nouvel ami.
Julien est plutôt exceptionnel…
La raison première semble bien être cette force de la rencontre sincère, qui sut briser la solitude étrangère et révéler l’amour humain.
Le vieux rhum était très bon.
* * * * *
Tomas quitte le lit et sort de la chambre, en fermant la porte doucement, afin de ne pas réveiller Julien qui dort encore paisiblement.
La nuit a été très courte.
Ce matin, le temps de l’écriture fut sagement remplacé par quelques heures de sommeil : récupération bien utile.
Déjà neuf heures trente.
Une douche rapide, le thé qui infuse, il part tranquillement acheter de bonnes viennoiseries à sa boulangerie bio, pour offrir à son nouvel ami un petit déjeuner plaisant.
À son retour dans l’appartement, Julien sort juste de la douche.
Il est matinal, lui aussi.
Maintenant, bien installés sur la terrasse, le temps de prendre des décisions s’avère indispensable.
Le soleil n’est pas encore trop brûlant ; le vent s’est calmé : il a laissé place à la musique… Tomas choisit Tannhäuser, en accompagnement.
— Ah ah !
Si j’ai compris certains propos découverts dans l’un de tes livres… après la mise en pratique cette nuit… maintenant, je peux t’offrir ma confiance jusqu’à t’abandonner mon testament… et réciproquement.
— Pour sûr mon cher Julien !
Je suis ravi de la rencontre ; d’avoir enfin pu te connaître.
À nous de transformer cet essai en une très belle victoire.
De l’aventure marocaine, tu sais quasiment tout. Je suis sûr que tu peux nous être fort précieux.
Je vais rapidement te présenter Nancy et Yidir ; toutefois, cela ne doit pas être connu du quidam.
— Oh, oui, en discrétion, bien entendu.
J’en suis ravi.
Avec tout ce que je viens de découvrir…
J’ai l’impression de donner nouvellement sens à ma vie, après avoir triché sans le savoir et tout en le sachant, pendant tant d’années !
Bon, l’ami !
Je suis heureux !
J’aime à te le dire.
Et je t’aime !
Tu m’as conté cette nuit des histoires que certains n’oseraient même pas rêver…
J’ai l’impression d’avoir vécu tout un roman de Jules Verne !
Le premier volume, en fait…
Alors, ce matin, poursuivons cette épopée en laissant toujours la place à cette réalité que bien peu ne sauraient saisir.
— Oui, oui !
Nous sommes maintenant quatre à connaître l’existence des cylindres… sachant qu’il n’en reste qu’un… s’il n’a pas disparu.
— Et d’après tes dires, je suis le seul à être informé du fragment découpé…
Fragment que je veux bien revoir d’ailleurs, à la lumière du jour !
J’ai ma petite idée…
La musique raisonne dans tout l’appartement…
Wagner est déjà loin : l’aléatoire de la playlist enchaîne sur Les Communards, alors qu’un second morceau d’ACDC vient de se terminer.
Les spécialistes de l’écoute apprécient certainement.
Petit déjeuner rangé, ils s’installent maintenant dans la salle à manger, autour de la grande table.
La discussion reprend de plus belle. L’analyse est précise, il ne faut rien omettre.
Julien expose son programme, bien réfléchi, pour la suite de l’aventure ; Tomas acquiesce, après quelques modifications.
Selon eux, la priorité est de faire analyser la texture et l’encrage, afin de définir au mieux, tant la réalité moléculaire que la date de la création et de l’impression du papyrus.
Si l’ensemble est d’aujourd’hui, d’hier ou de demain ?
Et… qu’il provienne bien de la Terre, ou d’un autre monde… d’un univers différent du nôtre ?
Qu’il soit d’aujourd’hui reste le plus improbable, en raison des conditions de sa cachette dans la grotte.
Nancy et Yidir étaient du même avis, lors de la découverte des deux cylindres, couverts de poussière, sous les pierres taillées.
De l’avenir ?
L’avenir peut-il être daté ?
Yidir avait exposé l’idée d’un objet du futur, oublié dans le passé, que l’on retrouve au présent… Nous serions alors confrontés aux théories de l’absurde des voyages à travers le temps : si l’objet a été créé demain ou dans mille ans et qu’il voyage dans le passé… s’il a été déposé alors dans la grotte voici mille, dix mille ou cent mille ans… et retrouvé aujourd’hui, comment pourrait-il être vraiment datable ?
Ce papyrus nous confronterait alors à certaines histoires de notre monde, que l’on ignore peut-être, ou que l’on n’ose même pas imaginer : pour donner enfin aux écrits de René Barjavel, de Pierre Gripari, de Herbert George Wells, d’Alfred Elton van Vogt et de tant d’autres auteurs, les lettres de noblesse que les scientifiques cartésiens, si raisonnables, leur refusent toujours.
Dès que certains réfléchissent autrement sur l’histoire, les murs s’élèvent… et lorsque qu’il y a remise en question d’une vérité étatique ou religieuse, le terme de théorie du complot est très souvent mis en avant pour stigmatiser les auteurs, voire les ridiculiser.
Si une personne pense différemment, elle a nécessairement tort dans ce monde voulu uniforme.
C’est l’opération « presse », au Maroc, devant la faculté, qui déclencha chez Julien de l’intérêt pour le papyrus : faire le buzz sur cette aventure était en effet le meilleur moyen pour que l’affaire ne soit pas facilement étouffée, si elle dérangeait le système.
Et elle le dérange vraiment… et Julien est disposé à tout pour que cela se propage !
Notre époque possède de plus en plus de bons atouts de propagande, par la télévision, la radio et l’Internet. Ce dernier est le moins gérable par les autorités de censure, surtout grâce aux pirates qui veillent avec art à briser les chaînes.
Le danger, c’est l’autocensure.
Tomas ose en liberté s’exprimer, tout comme Julien.
L’idée serait d’utiliser au mieux les médias. Non pas pour désinformer, manipuler les foules ou conspirer, mais cette fois dans le projet de permettre à l’humain d’évoluer vers un monde meilleur : le fait de résoudre tous ensemble le mystère du papyrus berbère, c’est peut-être la mission impossible du vingt-et-unième siècle !
Est-il extra-terrestre, comme le pense Tomas ?
Serait-ce enfin une première réponse à sa passion pour cet univers sans mesure, qu’il ne peut toujours pas comprendre dans son immensité, et qui le rend si souvent autiste, à ne pas embrasser la réalité de l’être humain ?
Un signe d’individus de l’au-delà pourrait peut-être dévoiler quelques portes à d’autres mondes ?
Tomas espère toujours — en effet — la visite de petits hommes verts :
— Bonjour, bonjour, nous venons récupérer les cylindres et leur contenu.
Nous les avions perdus sur votre petite planète !
Tout autrement… plus sérieusement peut-être, si des scientifiques indépendants arrivent à déterminer la structure, à proposer une date, ou même, à ne pas en définir réellement une… alors, la possibilité d’agir en public, et de démontrer qu’il n’y a pas de canular, s’ouvre à nouveau.
L’alphabet poissons est une réalité qu’il est possible de prouver sans parler des cylindres, si le papyrus est certifié authentique dans son intégrité : matière et encrage.
L’accès aux médias, c’est l’atout de Julien. Avec un appui scientifique, largement diffusé, la demande auprès des autorités marocaines, soutenue par le monde entier, devrait être plus simple : le texte enfin à disposition, il y a certainement dans l’univers… selon les espérances de Tomas, voire sur Terre, pour faire plus simple au regard de Julien, une personne capable de déchiffrer ce document d’une vingtaine de mètres, à l’écriture inconnue !
Il faut trouver le nouveau Champollion, un autre Alan Turing, et des équipes de choc !
Les treize millions de dollars du Chinois pointent à l’horizon !
C’est certainement intéressant à prendre…
Bien au-delà de cette hypothétique bénédiction financière, la traduction de ce document inconnu — les probables six ou sept cents pages de texte de ce mystérieux récit — pourrait formidablement nous conter une histoire, capable de remettre en question le monde d’aujourd’hui !
Nancy et Yidir sauront bientôt tout ce qui s’est décidé ce matin, à Montpellier ; un peu de ce qui fut vécu.
Le fragment de papyrus, après avoir été scanné, est découpé encore en trois morceaux.
Julien en emporte deux.
Il va prendre le premier avion au départ pour Lyon, afin de les remettre à des professeurs du CNRS, en les entraînant séparément dans la confidence.
Il peut sans souci payer grassement leur silence et devrait obtenir avec précision les renseignements souhaités !
La rencontre sera des plus aisées : Paul, un oncle de Julien, gère depuis trois ans un des départements du Centre européen de Résonance Magnétique Nucléaire à très hauts champs, le célèbre CRMN…
Cette affaire du papyrus berbère le passionne déjà, aux dires de Julien : ils s’étaient entretenus voici peu afin de l’aider à préparer son émission, L’histoire sous un autre regard.
Paul sera donc leur contact.
Tout en discrétion : le lieu de rendez-vous est prévu dans un bar de l’Écusson, à L’Analog.
Le signal de la rencontre sera un simple SMS donnant deux chiffres pour l’heure. Il portera une de ses chemises rouges préférées.
Le reste du fragment demeure caché par Tomas — en pièce témoin — au cas où cela tournerait au vinaigre à Lyon…
Le Centre de Recherche est habilité à gérer les antiquités. Il possède les techniques afin de les dater avec une certaine précision, grâce au test du carbone14, ainsi qu’au moyen d’autres méthodes plutôt complexes à expliquer…
Tomas n’y connaît rien. Il donne toute sa confiance à Julien pour mener à bien l’opération : les liens sont tissés, il est maintenant pleinement associé à l’aventure.
Ils décident de ne plus se contacter par téléphone ; et pourtant aspirent à se revoir dès que possible, si possible…
Les retrouvailles espérées se feront au plus vite, probablement sur Paris.
L’attente attise le désir lorsqu’il y a de beaux projets à vivre ensemble ; elle le fait perdre de même, si l’intérêt majeur n’est pas réellement réciproque.
C’est l’heure des séparations.
Il est préférable de se méfier toujours de toute écoute et du moindre suivi.
Afin de brouiller les pistes, Tomas sort seul de son appartement.
Il part en direction de la promenade du Peyrou, suivi d’assez près par le gendarme de faction.
Dix minutes plus tard, Julien peut discrètement se rendre à la gare… prendre un taxi, et rejoindre l’aéroport.
La nuit a été très courte.
Ce matin, le temps de l’écriture fut sagement remplacé par quelques heures de sommeil : récupération bien utile.
Déjà neuf heures trente.
Une douche rapide, le thé qui infuse, il part tranquillement acheter de bonnes viennoiseries à sa boulangerie bio, pour offrir à son nouvel ami un petit déjeuner plaisant.
À son retour dans l’appartement, Julien sort juste de la douche.
Il est matinal, lui aussi.
Maintenant, bien installés sur la terrasse, le temps de prendre des décisions s’avère indispensable.
Le soleil n’est pas encore trop brûlant ; le vent s’est calmé : il a laissé place à la musique… Tomas choisit Tannhäuser, en accompagnement.
— Ah ah !
Si j’ai compris certains propos découverts dans l’un de tes livres… après la mise en pratique cette nuit… maintenant, je peux t’offrir ma confiance jusqu’à t’abandonner mon testament… et réciproquement.
— Pour sûr mon cher Julien !
Je suis ravi de la rencontre ; d’avoir enfin pu te connaître.
À nous de transformer cet essai en une très belle victoire.
De l’aventure marocaine, tu sais quasiment tout. Je suis sûr que tu peux nous être fort précieux.
Je vais rapidement te présenter Nancy et Yidir ; toutefois, cela ne doit pas être connu du quidam.
— Oh, oui, en discrétion, bien entendu.
J’en suis ravi.
Avec tout ce que je viens de découvrir…
J’ai l’impression de donner nouvellement sens à ma vie, après avoir triché sans le savoir et tout en le sachant, pendant tant d’années !
Bon, l’ami !
Je suis heureux !
J’aime à te le dire.
Et je t’aime !
Tu m’as conté cette nuit des histoires que certains n’oseraient même pas rêver…
J’ai l’impression d’avoir vécu tout un roman de Jules Verne !
Le premier volume, en fait…
Alors, ce matin, poursuivons cette épopée en laissant toujours la place à cette réalité que bien peu ne sauraient saisir.
— Oui, oui !
Nous sommes maintenant quatre à connaître l’existence des cylindres… sachant qu’il n’en reste qu’un… s’il n’a pas disparu.
— Et d’après tes dires, je suis le seul à être informé du fragment découpé…
Fragment que je veux bien revoir d’ailleurs, à la lumière du jour !
J’ai ma petite idée…
La musique raisonne dans tout l’appartement…
Wagner est déjà loin : l’aléatoire de la playlist enchaîne sur Les Communards, alors qu’un second morceau d’ACDC vient de se terminer.
Les spécialistes de l’écoute apprécient certainement.
Petit déjeuner rangé, ils s’installent maintenant dans la salle à manger, autour de la grande table.
La discussion reprend de plus belle. L’analyse est précise, il ne faut rien omettre.
Julien expose son programme, bien réfléchi, pour la suite de l’aventure ; Tomas acquiesce, après quelques modifications.
Selon eux, la priorité est de faire analyser la texture et l’encrage, afin de définir au mieux, tant la réalité moléculaire que la date de la création et de l’impression du papyrus.
Si l’ensemble est d’aujourd’hui, d’hier ou de demain ?
Et… qu’il provienne bien de la Terre, ou d’un autre monde… d’un univers différent du nôtre ?
Qu’il soit d’aujourd’hui reste le plus improbable, en raison des conditions de sa cachette dans la grotte.
Nancy et Yidir étaient du même avis, lors de la découverte des deux cylindres, couverts de poussière, sous les pierres taillées.
De l’avenir ?
L’avenir peut-il être daté ?
Yidir avait exposé l’idée d’un objet du futur, oublié dans le passé, que l’on retrouve au présent… Nous serions alors confrontés aux théories de l’absurde des voyages à travers le temps : si l’objet a été créé demain ou dans mille ans et qu’il voyage dans le passé… s’il a été déposé alors dans la grotte voici mille, dix mille ou cent mille ans… et retrouvé aujourd’hui, comment pourrait-il être vraiment datable ?
Ce papyrus nous confronterait alors à certaines histoires de notre monde, que l’on ignore peut-être, ou que l’on n’ose même pas imaginer : pour donner enfin aux écrits de René Barjavel, de Pierre Gripari, de Herbert George Wells, d’Alfred Elton van Vogt et de tant d’autres auteurs, les lettres de noblesse que les scientifiques cartésiens, si raisonnables, leur refusent toujours.
Dès que certains réfléchissent autrement sur l’histoire, les murs s’élèvent… et lorsque qu’il y a remise en question d’une vérité étatique ou religieuse, le terme de théorie du complot est très souvent mis en avant pour stigmatiser les auteurs, voire les ridiculiser.
Si une personne pense différemment, elle a nécessairement tort dans ce monde voulu uniforme.
C’est l’opération « presse », au Maroc, devant la faculté, qui déclencha chez Julien de l’intérêt pour le papyrus : faire le buzz sur cette aventure était en effet le meilleur moyen pour que l’affaire ne soit pas facilement étouffée, si elle dérangeait le système.
Et elle le dérange vraiment… et Julien est disposé à tout pour que cela se propage !
Notre époque possède de plus en plus de bons atouts de propagande, par la télévision, la radio et l’Internet. Ce dernier est le moins gérable par les autorités de censure, surtout grâce aux pirates qui veillent avec art à briser les chaînes.
Le danger, c’est l’autocensure.
Tomas ose en liberté s’exprimer, tout comme Julien.
L’idée serait d’utiliser au mieux les médias. Non pas pour désinformer, manipuler les foules ou conspirer, mais cette fois dans le projet de permettre à l’humain d’évoluer vers un monde meilleur : le fait de résoudre tous ensemble le mystère du papyrus berbère, c’est peut-être la mission impossible du vingt-et-unième siècle !
Est-il extra-terrestre, comme le pense Tomas ?
Serait-ce enfin une première réponse à sa passion pour cet univers sans mesure, qu’il ne peut toujours pas comprendre dans son immensité, et qui le rend si souvent autiste, à ne pas embrasser la réalité de l’être humain ?
Un signe d’individus de l’au-delà pourrait peut-être dévoiler quelques portes à d’autres mondes ?
Tomas espère toujours — en effet — la visite de petits hommes verts :
— Bonjour, bonjour, nous venons récupérer les cylindres et leur contenu.
Nous les avions perdus sur votre petite planète !
Tout autrement… plus sérieusement peut-être, si des scientifiques indépendants arrivent à déterminer la structure, à proposer une date, ou même, à ne pas en définir réellement une… alors, la possibilité d’agir en public, et de démontrer qu’il n’y a pas de canular, s’ouvre à nouveau.
L’alphabet poissons est une réalité qu’il est possible de prouver sans parler des cylindres, si le papyrus est certifié authentique dans son intégrité : matière et encrage.
L’accès aux médias, c’est l’atout de Julien. Avec un appui scientifique, largement diffusé, la demande auprès des autorités marocaines, soutenue par le monde entier, devrait être plus simple : le texte enfin à disposition, il y a certainement dans l’univers… selon les espérances de Tomas, voire sur Terre, pour faire plus simple au regard de Julien, une personne capable de déchiffrer ce document d’une vingtaine de mètres, à l’écriture inconnue !
Il faut trouver le nouveau Champollion, un autre Alan Turing, et des équipes de choc !
Les treize millions de dollars du Chinois pointent à l’horizon !
C’est certainement intéressant à prendre…
Bien au-delà de cette hypothétique bénédiction financière, la traduction de ce document inconnu — les probables six ou sept cents pages de texte de ce mystérieux récit — pourrait formidablement nous conter une histoire, capable de remettre en question le monde d’aujourd’hui !
Nancy et Yidir sauront bientôt tout ce qui s’est décidé ce matin, à Montpellier ; un peu de ce qui fut vécu.
Le fragment de papyrus, après avoir été scanné, est découpé encore en trois morceaux.
Julien en emporte deux.
Il va prendre le premier avion au départ pour Lyon, afin de les remettre à des professeurs du CNRS, en les entraînant séparément dans la confidence.
Il peut sans souci payer grassement leur silence et devrait obtenir avec précision les renseignements souhaités !
La rencontre sera des plus aisées : Paul, un oncle de Julien, gère depuis trois ans un des départements du Centre européen de Résonance Magnétique Nucléaire à très hauts champs, le célèbre CRMN…
Cette affaire du papyrus berbère le passionne déjà, aux dires de Julien : ils s’étaient entretenus voici peu afin de l’aider à préparer son émission, L’histoire sous un autre regard.
Paul sera donc leur contact.
Tout en discrétion : le lieu de rendez-vous est prévu dans un bar de l’Écusson, à L’Analog.
Le signal de la rencontre sera un simple SMS donnant deux chiffres pour l’heure. Il portera une de ses chemises rouges préférées.
Le reste du fragment demeure caché par Tomas — en pièce témoin — au cas où cela tournerait au vinaigre à Lyon…
Le Centre de Recherche est habilité à gérer les antiquités. Il possède les techniques afin de les dater avec une certaine précision, grâce au test du carbone14, ainsi qu’au moyen d’autres méthodes plutôt complexes à expliquer…
Tomas n’y connaît rien. Il donne toute sa confiance à Julien pour mener à bien l’opération : les liens sont tissés, il est maintenant pleinement associé à l’aventure.
Ils décident de ne plus se contacter par téléphone ; et pourtant aspirent à se revoir dès que possible, si possible…
Les retrouvailles espérées se feront au plus vite, probablement sur Paris.
L’attente attise le désir lorsqu’il y a de beaux projets à vivre ensemble ; elle le fait perdre de même, si l’intérêt majeur n’est pas réellement réciproque.
C’est l’heure des séparations.
Il est préférable de se méfier toujours de toute écoute et du moindre suivi.
Afin de brouiller les pistes, Tomas sort seul de son appartement.
Il part en direction de la promenade du Peyrou, suivi d’assez près par le gendarme de faction.
Dix minutes plus tard, Julien peut discrètement se rendre à la gare… prendre un taxi, et rejoindre l’aéroport.
* * * * *
Lyon.
Julien achète un nouveau portable, ainsi qu’une micro carte sim prépayée, afin de contacter son oncle.
L’entrevue est brève.
Enchanté d’être celui qui possède maintenant deux fragments authentiques du papyrus berbère… le professeur est fort reconnaissant de la confiance qui lui est accordée par son neveu.
C’est un grand plaisir, un réel honneur et surtout une responsabilité qu’il assume pleinement, tout en mesurant les dangers liés à son implication dans cette étrange histoire.
La possession des fragments du papyrus est certainement à considérer comme un délit : complicité de recel d’antiquités dégradées et volées en territoire marocain…
La poursuite de l’aventure les engage à prendre des risques réels.
Julien sait qu’il peut se fier à Paul.
Il saura gérer ses collègues au mieux, afin de réussir honnêtement la mission confiée.
Le CNRS de Lyon possède une technologie remarquable et la plupart des chercheurs sont encore des passionnés qui ne se résignent pas à être des trouveurs.
C’est hélas le risque pour certains centres de recherche où, pour des raisons économiques et politiques, ils sont souvent contraints — parfois complices — à être tricheurs, sous la menace, pour une compensation financière ou pour un poste majeur…
Julien achète un nouveau portable, ainsi qu’une micro carte sim prépayée, afin de contacter son oncle.
L’entrevue est brève.
Enchanté d’être celui qui possède maintenant deux fragments authentiques du papyrus berbère… le professeur est fort reconnaissant de la confiance qui lui est accordée par son neveu.
C’est un grand plaisir, un réel honneur et surtout une responsabilité qu’il assume pleinement, tout en mesurant les dangers liés à son implication dans cette étrange histoire.
La possession des fragments du papyrus est certainement à considérer comme un délit : complicité de recel d’antiquités dégradées et volées en territoire marocain…
La poursuite de l’aventure les engage à prendre des risques réels.
Julien sait qu’il peut se fier à Paul.
Il saura gérer ses collègues au mieux, afin de réussir honnêtement la mission confiée.
Le CNRS de Lyon possède une technologie remarquable et la plupart des chercheurs sont encore des passionnés qui ne se résignent pas à être des trouveurs.
C’est hélas le risque pour certains centres de recherche où, pour des raisons économiques et politiques, ils sont souvent contraints — parfois complices — à être tricheurs, sous la menace, pour une compensation financière ou pour un poste majeur…
* * * * *
Paris.
Julien, rentré depuis peu dans son appartement, tourne en rond… fait les cent pas…
Il s’allonge quelques minutes sur son lit, fixant le GBN : la composition noire et or, de Karl-Friedrich Gebehenne, achetée récemment.
Quelle force, quelle maîtrise de la matière…
Il y a en effet une réplique singulière à certains tableaux de Soulages.
Avec de la couleur…
Beaucoup d’interrogations sans réponses.
Il se demande pourquoi il n’en a pas acquis deux et regrette maintenant de ne pas s’être intéressé davantage à l’auteur !
Il saisit enfin que de négocier le prix de sa toile a moins d’importance que d’être séduit par l’âme du poète qui l’a peinte.
Les marchands d’art sont — pour beaucoup — des crétins sans scrupules : incapables d’être sensibles aux créateurs, ils font des affaires avec d’autres crétins comme lui, en abusant, en se moquant du talent, pourvu qu’il y ait un gain, une cote qui monte !
Tomas a raison, mille fois raison : obtenir une œuvre a vraiment du sens, lorsque l’on apprend à aimer l’artiste.
La posséder prolonge la rencontre, ou nous emprisonne dans des jeux de spéculations minables…
Il revient s’asseoir à son bureau… cherchant sur la toile, quelques liens sur Karl-Friedrich Gebehenne, autres que des chiffres de cotation d’experts ; il découvre avec plaisir un écrivain sensible, auteur notamment de poèmes et de contes audacieux.
Ses tableaux ont maintenant une toute autre saveur.
Ce serait une bonne idée que de revenir dans la propriété familiale, afin de récupérer au grenier quelques-unes des dizaines de toiles du grand père, dont il a hérité à la mort de son père, et qui prennent la poussière depuis plus de trente ans.
L’ancien et le moderne savent être en harmonie…
Il est peut-être temps de renouer avec la famille : téléphoner à sa mère, sans engager la dispute à propos de son nouvel époux ?
Faudrait-il retrouver la mémoire de son propre passé avant d’en rechercher un autre ?
Merci Tomas.
Ah, Tomas… cette rencontre !
Comment l’expliquer ?
Comment s’apaiser ?
Faut-il s’apaiser, éteindre le feu ?
Non !
Le trajet en train ne l’a pas calmé.
Tomas : sa folie, son génie, son affectivité débordante… tout cela chamboule son existence.
Son charme fou.
Sans pouvoir encore réaliser ce qu’il vient de vivre, Julien prend conscience de son nouveau regard, si différent sur la vie, sur le monde.
Pourquoi être allé à la confrontation… jusqu’à Montpellier ?
Pourquoi avoir osé s’impliquer ainsi dans une histoire fort risquée pour lui, pour sa carrière même ?
Bien des réponses et tant d’autres questions cherchées depuis si longtemps sur le sens de la vie, sur l’amour humain, il les a trouvées à travers les écrits et les paroles de son nouvel ami — peut-être enfin un ami sincère — qui lui a déjà promis de lui faire rencontrer Nancy et Yidir !
Tomas est prêt à offrir ses amis, pour s’enrichir davantage encore en amitié.
Ah oui… Comme Tomas as raison !
La vie amoureuse peut se savourer d'instant en instant ; c'est alors une merveilleuse histoire de cœurs.
À chacun d'oser trouver les siens : qu'ils soient d'artichaut ou de feu… que ce soient des cœurs ouverts aux amours les plus belles et riches de tous les ors du monde, s'ils sont prêts à se donner… pour tout prendre !
Oui, la vie est certainement une histoire de cœurs.
Tomas lui donne la chance de participer à cette épopée… d’être à l’égal de Nancy et de Yidir.
Joie joie joie !
Il faut maintenant espérer que l’oncle Paul gère au mieux l’analyse des fragments.
Les réponses sont attendues au plus vite.
Julien, rentré depuis peu dans son appartement, tourne en rond… fait les cent pas…
Il s’allonge quelques minutes sur son lit, fixant le GBN : la composition noire et or, de Karl-Friedrich Gebehenne, achetée récemment.
Quelle force, quelle maîtrise de la matière…
Il y a en effet une réplique singulière à certains tableaux de Soulages.
Avec de la couleur…
Beaucoup d’interrogations sans réponses.
Il se demande pourquoi il n’en a pas acquis deux et regrette maintenant de ne pas s’être intéressé davantage à l’auteur !
Il saisit enfin que de négocier le prix de sa toile a moins d’importance que d’être séduit par l’âme du poète qui l’a peinte.
Les marchands d’art sont — pour beaucoup — des crétins sans scrupules : incapables d’être sensibles aux créateurs, ils font des affaires avec d’autres crétins comme lui, en abusant, en se moquant du talent, pourvu qu’il y ait un gain, une cote qui monte !
Tomas a raison, mille fois raison : obtenir une œuvre a vraiment du sens, lorsque l’on apprend à aimer l’artiste.
La posséder prolonge la rencontre, ou nous emprisonne dans des jeux de spéculations minables…
Il revient s’asseoir à son bureau… cherchant sur la toile, quelques liens sur Karl-Friedrich Gebehenne, autres que des chiffres de cotation d’experts ; il découvre avec plaisir un écrivain sensible, auteur notamment de poèmes et de contes audacieux.
Ses tableaux ont maintenant une toute autre saveur.
Ce serait une bonne idée que de revenir dans la propriété familiale, afin de récupérer au grenier quelques-unes des dizaines de toiles du grand père, dont il a hérité à la mort de son père, et qui prennent la poussière depuis plus de trente ans.
L’ancien et le moderne savent être en harmonie…
Il est peut-être temps de renouer avec la famille : téléphoner à sa mère, sans engager la dispute à propos de son nouvel époux ?
Faudrait-il retrouver la mémoire de son propre passé avant d’en rechercher un autre ?
Merci Tomas.
Ah, Tomas… cette rencontre !
Comment l’expliquer ?
Comment s’apaiser ?
Faut-il s’apaiser, éteindre le feu ?
Non !
Le trajet en train ne l’a pas calmé.
Tomas : sa folie, son génie, son affectivité débordante… tout cela chamboule son existence.
Son charme fou.
Sans pouvoir encore réaliser ce qu’il vient de vivre, Julien prend conscience de son nouveau regard, si différent sur la vie, sur le monde.
Pourquoi être allé à la confrontation… jusqu’à Montpellier ?
Pourquoi avoir osé s’impliquer ainsi dans une histoire fort risquée pour lui, pour sa carrière même ?
Bien des réponses et tant d’autres questions cherchées depuis si longtemps sur le sens de la vie, sur l’amour humain, il les a trouvées à travers les écrits et les paroles de son nouvel ami — peut-être enfin un ami sincère — qui lui a déjà promis de lui faire rencontrer Nancy et Yidir !
Tomas est prêt à offrir ses amis, pour s’enrichir davantage encore en amitié.
Ah oui… Comme Tomas as raison !
La vie amoureuse peut se savourer d'instant en instant ; c'est alors une merveilleuse histoire de cœurs.
À chacun d'oser trouver les siens : qu'ils soient d'artichaut ou de feu… que ce soient des cœurs ouverts aux amours les plus belles et riches de tous les ors du monde, s'ils sont prêts à se donner… pour tout prendre !
Oui, la vie est certainement une histoire de cœurs.
Tomas lui donne la chance de participer à cette épopée… d’être à l’égal de Nancy et de Yidir.
Joie joie joie !
Il faut maintenant espérer que l’oncle Paul gère au mieux l’analyse des fragments.
Les réponses sont attendues au plus vite.
* * * * *
La préparation de l’émission de samedi prochain est à terminer.
Toujours un sujet brûlant de l’actualité, que Julien doit animer dans la bonne humeur et la polémique :
Toujours un sujet brûlant de l’actualité, que Julien doit animer dans la bonne humeur et la polémique :
Les Casques bleus et l’UNESCO.
La protection d’œuvres classées au patrimoine mondial de l’humanité nécessite-t-elle, en cas de risques majeurs, une implication de La Force de maintien de la paix de l'Organisation des Nations unies ?
Peut-elle se décider contre l’autorité d’un pays membre de l’ONU ?
Depuis la destruction du Sphinx de Gizeh par les nouvelles Factions Armées de l’Islam, beaucoup de sites sont reconnus en danger, sans que soient prises les mesures nécessaires par les dirigeants politiques, qui finalement ne s’impliquent que très rarement : ils savent surtout gérer l’après crise, avec leurs célèbres devises « quelle horreur » et « plus jamais ça ».
Il y a même des négligences de la part de certaines autorités, comme récemment au Maroc, qui n’ont pas accru la surveillance malgré des alertes : les deux bombes, bien heureusement désamorcées à temps, retrouvées par des touristes au pied de l’arc de triomphe de Volubilis, ne présagent rien de positif pour l’avenir.
La liste des invitations n’est plus aussi réjouissante qu’il ne le pensait encore voici quatre jours.
Certains intervenants sont à confirmer : il doit penser à appeler demain matin Corinne, sa secrétaire.
Des modifications à décider…
Peut-être ?
Madame Françoise Le Fier, du Rassemblement National, conseillère chargée du patrimoine et de l’architecture auprès du Ministère de la Culture de la République Française, aura son pendant en la personne du professeur Farid Ramadan, spécialiste de l’archéologie préislamique du Maroc.
Les deux assurent leur venue.
Ils sont plutôt conservateurs et nationalistes… et opposés à toute implication étrangère.
Il va falloir mettre en face d’eux une pointure !
La présence du lieutenant général Roméo Dallaire est une chance : c’est un homme d’exception, mais sera-t-il assez solide, à soixante-quinze ans ?
Sa terrible expérience d’échec au Rwanda, lorsqu’il y était en tant que commandant des Forces de la Mission d’assistance des Nations Unies, en fait un partisan de la cause : il estime que les Casques Bleus doivent s'engager totalement dans la défense des humains et du patrimoine, au-delà des frontières.
Qui d’autre pour le soutenir vraiment ?
Julien espère de nouveau Emmanuelle Cespedès… elle a fait ses preuves lors du dernier sujet.
Le public la réclame et c’est bon pour l’audience.
Qu’en pensera la direction de la chaîne ?
Les actionnaires apprécieront au moins lors du calcul de l'audimat : ils ont exigé la présence du frère de Yasid Ramadan… et n’ont interdit personne, pour le moment.
Elle a son mot à dire, cette philosophe intrépide, à propos du droit des peuples libres. La presse s’échauffe avec son mouvement de néo-résistance :
Peut-elle se décider contre l’autorité d’un pays membre de l’ONU ?
Depuis la destruction du Sphinx de Gizeh par les nouvelles Factions Armées de l’Islam, beaucoup de sites sont reconnus en danger, sans que soient prises les mesures nécessaires par les dirigeants politiques, qui finalement ne s’impliquent que très rarement : ils savent surtout gérer l’après crise, avec leurs célèbres devises « quelle horreur » et « plus jamais ça ».
Il y a même des négligences de la part de certaines autorités, comme récemment au Maroc, qui n’ont pas accru la surveillance malgré des alertes : les deux bombes, bien heureusement désamorcées à temps, retrouvées par des touristes au pied de l’arc de triomphe de Volubilis, ne présagent rien de positif pour l’avenir.
La liste des invitations n’est plus aussi réjouissante qu’il ne le pensait encore voici quatre jours.
Certains intervenants sont à confirmer : il doit penser à appeler demain matin Corinne, sa secrétaire.
Des modifications à décider…
Peut-être ?
Madame Françoise Le Fier, du Rassemblement National, conseillère chargée du patrimoine et de l’architecture auprès du Ministère de la Culture de la République Française, aura son pendant en la personne du professeur Farid Ramadan, spécialiste de l’archéologie préislamique du Maroc.
Les deux assurent leur venue.
Ils sont plutôt conservateurs et nationalistes… et opposés à toute implication étrangère.
Il va falloir mettre en face d’eux une pointure !
La présence du lieutenant général Roméo Dallaire est une chance : c’est un homme d’exception, mais sera-t-il assez solide, à soixante-quinze ans ?
Sa terrible expérience d’échec au Rwanda, lorsqu’il y était en tant que commandant des Forces de la Mission d’assistance des Nations Unies, en fait un partisan de la cause : il estime que les Casques Bleus doivent s'engager totalement dans la défense des humains et du patrimoine, au-delà des frontières.
Qui d’autre pour le soutenir vraiment ?
Julien espère de nouveau Emmanuelle Cespedès… elle a fait ses preuves lors du dernier sujet.
Le public la réclame et c’est bon pour l’audience.
Qu’en pensera la direction de la chaîne ?
Les actionnaires apprécieront au moins lors du calcul de l'audimat : ils ont exigé la présence du frère de Yasid Ramadan… et n’ont interdit personne, pour le moment.
Elle a son mot à dire, cette philosophe intrépide, à propos du droit des peuples libres. La presse s’échauffe avec son mouvement de néo-résistance :
« Citoyens d’une seule Terre ».
Il faut oser, afin de rendre la soirée plus audacieuse et davantage percutante !
Que ce soit cette fois aussi utile que divertissant.
Les propos de Tomas l’ont marqué. Il a mille fois raison : ce qu’il a produit jusqu’à maintenant était vraiment médiocre.
Emmanuelle doit revenir… elle viendra !
Après avoir su tenir tête à tous ces machos… elle sera, cette fois encore, à la hauteur.
Elle adore être à l’antenne.
Il saura la remercier d’être une excellente entremetteuse !
L’idée d’un invité surprise ?
Ce n’est pas du tout évident ; pourtant, ce serait excellent.
Oui ! Cela va se réaliser avec art !
Cette nouvelle émission sera peut-être l'opportunité de montrer à son public l’autre Julien qu’il pense devenir.
Plus fin dans l’humour, davantage de qualité dans les jeux de questions/réponses et surtout plus constructif, plus riche en connaissances : donner aux spectateurs autre chose que du pain et des jeux, en évitant surtout la dérision.
Samedi, ce sera du plaisir à offrir, plutôt que de la jouissance…
Il va bien la peaufiner cette soirée, en pensant à ses nouveaux amis et à cette aventure extraordinaire, dans laquelle il s’est maintenant totalement impliqué !
Que ce soit cette fois aussi utile que divertissant.
Les propos de Tomas l’ont marqué. Il a mille fois raison : ce qu’il a produit jusqu’à maintenant était vraiment médiocre.
Emmanuelle doit revenir… elle viendra !
Après avoir su tenir tête à tous ces machos… elle sera, cette fois encore, à la hauteur.
Elle adore être à l’antenne.
Il saura la remercier d’être une excellente entremetteuse !
L’idée d’un invité surprise ?
Ce n’est pas du tout évident ; pourtant, ce serait excellent.
Oui ! Cela va se réaliser avec art !
Cette nouvelle émission sera peut-être l'opportunité de montrer à son public l’autre Julien qu’il pense devenir.
Plus fin dans l’humour, davantage de qualité dans les jeux de questions/réponses et surtout plus constructif, plus riche en connaissances : donner aux spectateurs autre chose que du pain et des jeux, en évitant surtout la dérision.
Samedi, ce sera du plaisir à offrir, plutôt que de la jouissance…
Il va bien la peaufiner cette soirée, en pensant à ses nouveaux amis et à cette aventure extraordinaire, dans laquelle il s’est maintenant totalement impliqué !
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L'affaire du papyrus berbère est un récit initiatique, première partie des Amours d'un autre monde, épisode 1 du Cycle de Thulé des écrits de Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.
tous droits réservés ©.
Toute phrase sortie de son contexte pour un usage fallacieux sera considérée comme acte détestable de manipulation et sera rejetée par l'auteur qui accueille la légitimité de cet écrit uniquement reçu dans son intégralité.
Si le nom de l'auteur Yves Philippe de Francqueville apparaît souvent, c'est pour donner de l'aisance aux moteurs de recherche…
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Si le nom de l'auteur Yves Philippe de Francqueville apparaît souvent, c'est pour donner de l'aisance aux moteurs de recherche…
Vous avez lu le chapitre quatre :
Improbable rencontre…
de la seconde partie
Julien
du livre
L'affaire du papyrus berbère
écrit par Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.
Improbable rencontre…
de la seconde partie
Julien
du livre
L'affaire du papyrus berbère
écrit par Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.