Yves Philippe de Francqueville
Pirate des mots
et Philanalyste en herbe
vous propose en ligne
L'affaire du papyrus berbère
suite et fin du prologue :
Le projet
un récit initiatique
chapitre par chapitre…
à découvrir chaque semaine
ou dans sa continuité, selon l'espace-temps !
Pirate des mots
et Philanalyste en herbe
vous propose en ligne
L'affaire du papyrus berbère
suite et fin du prologue :
Le projet
un récit initiatique
chapitre par chapitre…
à découvrir chaque semaine
ou dans sa continuité, selon l'espace-temps !
Un récit
autour et au-delà
du Cycle de l’Austrel :
Le Cycle de Thulé
Épisode 1
L’affaire
du papyrus berbère
Les amours
d’un autre monde
première partie
© Saint-Aël 2019
Traduit de l’américain
par Olam Salomon P.
Seconde version supervisée
par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE,
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
autour et au-delà
du Cycle de l’Austrel :
Le Cycle de Thulé
Épisode 1
L’affaire
du papyrus berbère
Les amours
d’un autre monde
première partie
© Saint-Aël 2019
Traduit de l’américain
par Olam Salomon P.
Seconde version supervisée
par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE,
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
à Montpellier, mmxix.
Imprimé pour le plaisir,
aux dépens de l'auteur,
sans l'approbation, ni les privilèges…
de ceux qui pensent être dépositaires
de la vérité et, donc, des pouvoirs…
D’après HÉRACLITE,
En relecture libérée de toute gravité :
« La dispute est mère de toute rencontre et de toute création »
Si vous n'avez pas lu le début du prologue… d'un clic découvrez-le Prologue
La Maison des Légendes
Sinon voici la
La Maison des Légendes
Sinon voici la
Suite et fin du Prologue
Le projet…
Tomas tente comme à son habitude — par esprit chevaleresque à ce qu’il raconte — de proposer à Nancy une chambre calme, espérant partager la sienne avec Yidir qui respire fort…
Sans réussir encore !
Peut-être parce qu’il ronfle davantage que Yidir ?
Il opte alors pour « La Joyeuse », amusé par le nom donné à la jolie chambre sous voûte, qui rappelle évidemment l’épée donnée par Charlemagne à son fidèle cousin Guilhem ; laissant « Pescalune » au couple.
— Deux légendes de la région, leur explique Alexandre.
Il espère toujours autant retrouver cette fameuse épée qui serait cachée depuis bien des siècles au Cirque du Bout du Monde, comme de réussir à pécher la Lune, une nuit, et la rendre aux Lunellois !
Le rendez-vous à la grande salle est fixé d’ici une vingtaine de minutes.
Le temps nécessaire pour chacun de se préparer, s’installer… se poser un peu.
Élodie, l’épouse d’Alexandre, ainsi que leur fille Valentine, petite demoiselle de presque neuf ans, ont rejoint l’équipe pour le dîner.
Une bonne heure donnée à se restaurer, avec un chaleureux accueil mérité pour les talents de maître-queux d’Alexandre.
Les tartinacles de lentilles corail à la crème de potimarron et noix de cajou mettent en appétit, puis l’honneur est rendu au soufflet d’épinards au chèvre de Montpeyroux, fort original, avec sa salade mesclun.
Le repas végétarien se poursuit par un grand plateau présentant un large éventail des fromages du Languedoc.
Le vin choisi : un magnum Mahatma cuvée 2014, du Mas Conscience au village de Saint-Jean-de-Fos, est très apprécié. C’est une explosion d’épices, révélées dans cette surprenante alliance entre le mourvèdre, le grenache et le syrah. Alexandre leur conte bien entendu l’épopée du couple qui tient ce domaine viticole : des aventuriers grands voyageurs, qui se sont autoproclamés « citoyens du monde ».
Le vin idéal à déguster ce soir à La Maison des Légendes !
Le temps du repas permet des discussions sincères, où se dévoilent les professions et passions des uns et des autres.
Nancy conte ses trouvailles à L’Institut des Lettres & Manuscrits où elle exerce son art de linguiste, parle de sa mère, des légendes du Pérou et confirme sa passion pour les écritures primitives.
Yidir, architecte — sur Paris — s’intéresse aux travaux d’Élodie, infographiste et artiste peintre.
Tomas découvre en leur hôte un « homme à tout faire », qui maîtrise autant les métiers d’Art autour du bois et de la pierre, que ceux de l’écoute…
Il a de même achevé sa formation afin de devenir psychanalyste, comme lui.
Le dessert réalisé par Valentine, à peine aidée des conseils de sa maman obtient l’unanimité : un gâteau au chocolat, pépites croquantes, cerneaux de noix et écorces d’oranges.
Après ce repas sincèrement apprécié par tous, Alexandre et sa famille quittent leurs invités pour redescendre à Saint-Jean-de-Fos, laissant nos trois amis seuls, au domaine.
Ils abandonnent le coin salle à manger et son poêle rougeoyant, pour le côté salon, avec sa belle cheminée qui réchauffe autant le corps que le cœur et l’âme.
Nancy, bien calée dans un gros fauteuil, a repris en main le livre au contenu étrange, trouvé à la bibliothèque.
Tomas rejoint Yidir qui s’est vautré dans un grand canapé, apportant une bouteille de vieux rhum et trois verres, aimable proposition d’Alexandre pour bien terminer la soirée : une partie de sa famille est originaire de Martinique, une autre de La Réunion… et lui-même est grand connaisseur en la matière.
Kiki, lové dans un des fauteuils face à la cheminée, redresse la tête et décide de venir sur les genoux de Tomas pour s’y installer de tout son long… comme Sumo en a l’habitude !
Tandis qu’ils sirotent avec plaisir ce digestif hors d’âge, Nancy va de découvertes en découvertes :
— Très fort…
— Ce que tu bois ?
— Ah, ah… toujours aussi comique, Tomas…
Tu as raison, ce rhum est digne de l’histoire qui s’offre à moi.
Oh oui…
Des peuples pacifiques, évolués et soucieux de transmettre un savoir : j’ai l’impression de retrouver un des contes que ma grand-mère me lisait lorsque j’étais enfant ! et feuilletant encore quelques pages : incroyable, y a de l’idée en effet… parce que l’alphabet « libyque » — de l’époque caspienne — est vraiment proche du « précolombien », par bien des signes…
Yidir rit :
— Pour Tomas, c’est du chinois.
Tomas, finissant son verre :
— Ah !
Pas faux…
Pourtant, les peuples qui se rencontrent et qui préfèrent s’aimer, plutôt que de guerroyer, c’est un des récits que je projette d’écrire…
Nancy, songeuse, pose le livre et se lève.
— Souvent des chercheurs ont œuvré pour constater les preuves d’une présence africaine en Amérique Latine, bien avant les « Grandes Découvertes » de la fin du Moyen-Âge.
Oser expliquer l’inverse — et voici près de quinze à vingt mille ans, grâce à l’écriture ? — Cela me bouleverse.
Je me sens pleinement concernée par cette histoire.
Yidir séduit, se passionne pour les explications de Nancy.
Elle montre alors aux garçons les sigles libyques découverts dans les montagnes de l’Atlas, comparés à ceux des amérindiens et rapportés à l’écriture précolombienne : il est vrai que la ressemblance est frappante, avec une évolution étonnante.
— Les similitudes sont réelles.
La difficulté réside dans le fait que, depuis le développement du judaïsme et ses certitudes arrêtées d’un monde daté d’environ six mille ans, toutes empreintes de civilisations évoluées semblant antérieures à cette date, furent systématiquement détruites par les porteurs du culte…
Ce qui était rassurant — jusqu’au troisième siècle de notre ère — c’est la très faible population se référant à cette religion…
Après, hélas, il y a eu le christianisme et l’islam…
Deux religions plutôt prosélytes et très attachées à suivre les idées bibliques, tout en les augmentant de certitudes davantage destructrices : ce fut un réel massacre organisé et méthodique !
Aujourd’hui, les traces de civilisations préantiques ou antédiluviennes sont rarissimes, car la plupart des « scientifiques » obéissent surtout aux politiques et aux religieux.
Ils ont de plus classé en « protohistoire » ce que serait la vie des humains sans leurs dieux, considérée toujours comme barbare avant l’antiquité, et soi-disant sans écriture.
Des preuves existent encore, soit.
Elles disparaissent chaque jour davantage, cédant le terrain aux obscurantismes désolants.
Tomas prend un air grave.
Il déclame d’une voix d’outre-tombe :
— Nous sommes en pleine théorie du complot.
J’en étais sûr !
J’en étais sûr !
Le « Da Vinci Code » est écrit pour nous embrumer !
Cela nous cache une vérité bien plus subtile : il y avait des êtres évolués avant nous…
On nous manipule…
— Bah, c’est plutôt la peur d’imaginer un hier plus sage que notre aujourd’hui guerrier, qui inquiète nos politiciens et nos religieux !
J’aime le concept de ce livre…
Cela me plaît bien… je suis prête à étudier cette hypothèse.
Dire que l’Afrique est inconnue pour moi !
— Pour moi itou, rétorque Yidir, pourtant je suis né là-bas !
Au Maroc, les cours d’histoire que nous apprenions étaient plus que réducteurs ; orientés essentiellement sur l’islam et le monde arabe, dont je ne me sens pas issu… ni de l’un, ni de l’autre.
Imaginer des civilisations raffinées entre l’époque ibéromaurusienne et les conquêtes Caspiennes ?
J’en ai toujours rêvé !
Nancy dit vrai pour le Libyque, il y a bien des sources qui se rejoignent : dans l’écriture berbère en usage chez nous — les Achelḥi — j’y retrouve des caractères similaires !
— Berbère, berbère… si ce nom-là vient de barbare, comment est-ce possible, de l’utiliser pour vous représenter…
Vous vous laisser dévaloriser ainsi, alors que vous seriez la mémoire d’une écriture fort ancienne ?
— C’est une erreur d’interprétation !
Ce mot viendrait de l’arabe et désignait le brabra ou le charabia, par les Arabes qui ne comprenaient pas cette langue.
— Oui, Nancy !
Les Européens — et surtout les Français — qui manquent terriblement de mots, font l’amalgame…
Notre nom d’origine devrait plutôt être les Imazighen qui a donné « rebelle » : il désigne des milliers de peuples libres, regroupés souvent aujourd’hui d’une manière réductrice, sous le nom de Kabyles, par les historiens.
N’oublie pas, Tomas, que la France est une terre de passage, comme l’Afrique du Nord : nous sommes tour à tour des envahisseurs…
Puis des envahis !
Tomas dégage Kiki qui s’étire en faisant le dos rond.
Ils semblent avoir besoin tous les deux de dégourdir pattes et jambes…
— J’ai une envie de pisser…
Beaucoup d’informations nouvelles en si peu de temps…
J’proposerais bien une p’tite balade digestive pour assimiler les hypothèses de ce bouquin !
Yidir bondit hors du canapé, tout excité :
— Tomas, oui !
Une balade…
J’ai une idée…
Cet été sera passionnant ; je vous entraîne au Maroc, y découvrir les sites les plus beaux, les montagnes de mon enfance…
Voir également Volubilis une dernière fois, avant que les islamistes ne la rayent de la carte, et…
— Énorme !
Tomas profite de l’euphorie pour embrasser Yidir sur la bouche ; ce dernier réagit comme toujours avec humour, en le poussant délicatement : le faisant tomber sur le canapé.
Fièrement, il poursuit en se relevant :
— Ah, mon Yidir préféré, tu nous offres le Haut Atlas… pour y fêter mes trente ans, peut-être ?
Son sommet ?
— Le Djebel Toubkal, je m’en souviens… souvent dans la brume.
L’Adrar n Dern, en berbère : il est à plus de quatre mille mètres !
Oh… si nous y allons en août, moi aussi je vais avoir trente ans, deux jours avant toi.
Alors, organiser ce voyage et faire la fête, pourquoi pas ?
Si nous pouvons gérer au mieux les dates, j’en serai ravi.
Nancy se jette dans les bras de Yidir, l’embrasse sous le regard faussement stoïque de Tomas :
— Génial, j’adore !
C’est adopté !
J’en parlerai à ma mère qui avait failli envoyer jadis toute la famille à Agadir, ayant une proposition au consulat… Elle a préféré l’autre poste disponible, en France, craignant qu’une adolescente de mon caractère ne se sente bridée en terre d’Islam.
Pour elle aussi d’ailleurs : se présenter en tant que femme et consule, il y a des pays où cela n’est pas trop apprécié !
— Pas faux, réplique Yidir… et cela ne va pas en s’améliorant.
Tu ne m’avais jamais raconté cette histoire.
Le plus étrange, c’est que nous aurions pu alors nous rencontrer au lycée international d’Agadir, où je devais passer mon bac… si mes parents n’avaient pas choisi la France !
— Et moi et moi et moi ?
Un grand merci à vos parents… et aux miens !
Vive Rabelais qui nous a réuni tous les trois !
Tomas ressert une tournée de rhum.
Tous trinquent à leur prochain périple.
Et d’une seule voix :
— À nous, à Volubilis et au Djebel Toubkal !
Sans réussir encore !
Peut-être parce qu’il ronfle davantage que Yidir ?
Il opte alors pour « La Joyeuse », amusé par le nom donné à la jolie chambre sous voûte, qui rappelle évidemment l’épée donnée par Charlemagne à son fidèle cousin Guilhem ; laissant « Pescalune » au couple.
— Deux légendes de la région, leur explique Alexandre.
Il espère toujours autant retrouver cette fameuse épée qui serait cachée depuis bien des siècles au Cirque du Bout du Monde, comme de réussir à pécher la Lune, une nuit, et la rendre aux Lunellois !
Le rendez-vous à la grande salle est fixé d’ici une vingtaine de minutes.
Le temps nécessaire pour chacun de se préparer, s’installer… se poser un peu.
Élodie, l’épouse d’Alexandre, ainsi que leur fille Valentine, petite demoiselle de presque neuf ans, ont rejoint l’équipe pour le dîner.
Une bonne heure donnée à se restaurer, avec un chaleureux accueil mérité pour les talents de maître-queux d’Alexandre.
Les tartinacles de lentilles corail à la crème de potimarron et noix de cajou mettent en appétit, puis l’honneur est rendu au soufflet d’épinards au chèvre de Montpeyroux, fort original, avec sa salade mesclun.
Le repas végétarien se poursuit par un grand plateau présentant un large éventail des fromages du Languedoc.
Le vin choisi : un magnum Mahatma cuvée 2014, du Mas Conscience au village de Saint-Jean-de-Fos, est très apprécié. C’est une explosion d’épices, révélées dans cette surprenante alliance entre le mourvèdre, le grenache et le syrah. Alexandre leur conte bien entendu l’épopée du couple qui tient ce domaine viticole : des aventuriers grands voyageurs, qui se sont autoproclamés « citoyens du monde ».
Le vin idéal à déguster ce soir à La Maison des Légendes !
Le temps du repas permet des discussions sincères, où se dévoilent les professions et passions des uns et des autres.
Nancy conte ses trouvailles à L’Institut des Lettres & Manuscrits où elle exerce son art de linguiste, parle de sa mère, des légendes du Pérou et confirme sa passion pour les écritures primitives.
Yidir, architecte — sur Paris — s’intéresse aux travaux d’Élodie, infographiste et artiste peintre.
Tomas découvre en leur hôte un « homme à tout faire », qui maîtrise autant les métiers d’Art autour du bois et de la pierre, que ceux de l’écoute…
Il a de même achevé sa formation afin de devenir psychanalyste, comme lui.
Le dessert réalisé par Valentine, à peine aidée des conseils de sa maman obtient l’unanimité : un gâteau au chocolat, pépites croquantes, cerneaux de noix et écorces d’oranges.
Après ce repas sincèrement apprécié par tous, Alexandre et sa famille quittent leurs invités pour redescendre à Saint-Jean-de-Fos, laissant nos trois amis seuls, au domaine.
Ils abandonnent le coin salle à manger et son poêle rougeoyant, pour le côté salon, avec sa belle cheminée qui réchauffe autant le corps que le cœur et l’âme.
Nancy, bien calée dans un gros fauteuil, a repris en main le livre au contenu étrange, trouvé à la bibliothèque.
Tomas rejoint Yidir qui s’est vautré dans un grand canapé, apportant une bouteille de vieux rhum et trois verres, aimable proposition d’Alexandre pour bien terminer la soirée : une partie de sa famille est originaire de Martinique, une autre de La Réunion… et lui-même est grand connaisseur en la matière.
Kiki, lové dans un des fauteuils face à la cheminée, redresse la tête et décide de venir sur les genoux de Tomas pour s’y installer de tout son long… comme Sumo en a l’habitude !
Tandis qu’ils sirotent avec plaisir ce digestif hors d’âge, Nancy va de découvertes en découvertes :
— Très fort…
— Ce que tu bois ?
— Ah, ah… toujours aussi comique, Tomas…
Tu as raison, ce rhum est digne de l’histoire qui s’offre à moi.
Oh oui…
Des peuples pacifiques, évolués et soucieux de transmettre un savoir : j’ai l’impression de retrouver un des contes que ma grand-mère me lisait lorsque j’étais enfant ! et feuilletant encore quelques pages : incroyable, y a de l’idée en effet… parce que l’alphabet « libyque » — de l’époque caspienne — est vraiment proche du « précolombien », par bien des signes…
Yidir rit :
— Pour Tomas, c’est du chinois.
Tomas, finissant son verre :
— Ah !
Pas faux…
Pourtant, les peuples qui se rencontrent et qui préfèrent s’aimer, plutôt que de guerroyer, c’est un des récits que je projette d’écrire…
Nancy, songeuse, pose le livre et se lève.
— Souvent des chercheurs ont œuvré pour constater les preuves d’une présence africaine en Amérique Latine, bien avant les « Grandes Découvertes » de la fin du Moyen-Âge.
Oser expliquer l’inverse — et voici près de quinze à vingt mille ans, grâce à l’écriture ? — Cela me bouleverse.
Je me sens pleinement concernée par cette histoire.
Yidir séduit, se passionne pour les explications de Nancy.
Elle montre alors aux garçons les sigles libyques découverts dans les montagnes de l’Atlas, comparés à ceux des amérindiens et rapportés à l’écriture précolombienne : il est vrai que la ressemblance est frappante, avec une évolution étonnante.
— Les similitudes sont réelles.
La difficulté réside dans le fait que, depuis le développement du judaïsme et ses certitudes arrêtées d’un monde daté d’environ six mille ans, toutes empreintes de civilisations évoluées semblant antérieures à cette date, furent systématiquement détruites par les porteurs du culte…
Ce qui était rassurant — jusqu’au troisième siècle de notre ère — c’est la très faible population se référant à cette religion…
Après, hélas, il y a eu le christianisme et l’islam…
Deux religions plutôt prosélytes et très attachées à suivre les idées bibliques, tout en les augmentant de certitudes davantage destructrices : ce fut un réel massacre organisé et méthodique !
Aujourd’hui, les traces de civilisations préantiques ou antédiluviennes sont rarissimes, car la plupart des « scientifiques » obéissent surtout aux politiques et aux religieux.
Ils ont de plus classé en « protohistoire » ce que serait la vie des humains sans leurs dieux, considérée toujours comme barbare avant l’antiquité, et soi-disant sans écriture.
Des preuves existent encore, soit.
Elles disparaissent chaque jour davantage, cédant le terrain aux obscurantismes désolants.
Tomas prend un air grave.
Il déclame d’une voix d’outre-tombe :
— Nous sommes en pleine théorie du complot.
J’en étais sûr !
J’en étais sûr !
Le « Da Vinci Code » est écrit pour nous embrumer !
Cela nous cache une vérité bien plus subtile : il y avait des êtres évolués avant nous…
On nous manipule…
— Bah, c’est plutôt la peur d’imaginer un hier plus sage que notre aujourd’hui guerrier, qui inquiète nos politiciens et nos religieux !
J’aime le concept de ce livre…
Cela me plaît bien… je suis prête à étudier cette hypothèse.
Dire que l’Afrique est inconnue pour moi !
— Pour moi itou, rétorque Yidir, pourtant je suis né là-bas !
Au Maroc, les cours d’histoire que nous apprenions étaient plus que réducteurs ; orientés essentiellement sur l’islam et le monde arabe, dont je ne me sens pas issu… ni de l’un, ni de l’autre.
Imaginer des civilisations raffinées entre l’époque ibéromaurusienne et les conquêtes Caspiennes ?
J’en ai toujours rêvé !
Nancy dit vrai pour le Libyque, il y a bien des sources qui se rejoignent : dans l’écriture berbère en usage chez nous — les Achelḥi — j’y retrouve des caractères similaires !
— Berbère, berbère… si ce nom-là vient de barbare, comment est-ce possible, de l’utiliser pour vous représenter…
Vous vous laisser dévaloriser ainsi, alors que vous seriez la mémoire d’une écriture fort ancienne ?
— C’est une erreur d’interprétation !
Ce mot viendrait de l’arabe et désignait le brabra ou le charabia, par les Arabes qui ne comprenaient pas cette langue.
— Oui, Nancy !
Les Européens — et surtout les Français — qui manquent terriblement de mots, font l’amalgame…
Notre nom d’origine devrait plutôt être les Imazighen qui a donné « rebelle » : il désigne des milliers de peuples libres, regroupés souvent aujourd’hui d’une manière réductrice, sous le nom de Kabyles, par les historiens.
N’oublie pas, Tomas, que la France est une terre de passage, comme l’Afrique du Nord : nous sommes tour à tour des envahisseurs…
Puis des envahis !
Tomas dégage Kiki qui s’étire en faisant le dos rond.
Ils semblent avoir besoin tous les deux de dégourdir pattes et jambes…
— J’ai une envie de pisser…
Beaucoup d’informations nouvelles en si peu de temps…
J’proposerais bien une p’tite balade digestive pour assimiler les hypothèses de ce bouquin !
Yidir bondit hors du canapé, tout excité :
— Tomas, oui !
Une balade…
J’ai une idée…
Cet été sera passionnant ; je vous entraîne au Maroc, y découvrir les sites les plus beaux, les montagnes de mon enfance…
Voir également Volubilis une dernière fois, avant que les islamistes ne la rayent de la carte, et…
— Énorme !
Tomas profite de l’euphorie pour embrasser Yidir sur la bouche ; ce dernier réagit comme toujours avec humour, en le poussant délicatement : le faisant tomber sur le canapé.
Fièrement, il poursuit en se relevant :
— Ah, mon Yidir préféré, tu nous offres le Haut Atlas… pour y fêter mes trente ans, peut-être ?
Son sommet ?
— Le Djebel Toubkal, je m’en souviens… souvent dans la brume.
L’Adrar n Dern, en berbère : il est à plus de quatre mille mètres !
Oh… si nous y allons en août, moi aussi je vais avoir trente ans, deux jours avant toi.
Alors, organiser ce voyage et faire la fête, pourquoi pas ?
Si nous pouvons gérer au mieux les dates, j’en serai ravi.
Nancy se jette dans les bras de Yidir, l’embrasse sous le regard faussement stoïque de Tomas :
— Génial, j’adore !
C’est adopté !
J’en parlerai à ma mère qui avait failli envoyer jadis toute la famille à Agadir, ayant une proposition au consulat… Elle a préféré l’autre poste disponible, en France, craignant qu’une adolescente de mon caractère ne se sente bridée en terre d’Islam.
Pour elle aussi d’ailleurs : se présenter en tant que femme et consule, il y a des pays où cela n’est pas trop apprécié !
— Pas faux, réplique Yidir… et cela ne va pas en s’améliorant.
Tu ne m’avais jamais raconté cette histoire.
Le plus étrange, c’est que nous aurions pu alors nous rencontrer au lycée international d’Agadir, où je devais passer mon bac… si mes parents n’avaient pas choisi la France !
— Et moi et moi et moi ?
Un grand merci à vos parents… et aux miens !
Vive Rabelais qui nous a réuni tous les trois !
Tomas ressert une tournée de rhum.
Tous trinquent à leur prochain périple.
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L'affaire du papyrus berbère est un récit initiatique, première partie des Amours d'un autre monde, épisode 1 du Cycle de Thulé des écrits de Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.
tous droits réservés ©.
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Si le nom de l'auteur Yves Philippe de Francqueville apparaît souvent, c'est pour donner de l'aisance aux moteurs de recherche…
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Auteur : Yves Philippe de Francqueville