Yves Philippe de Francqueville
Pirate des mots
et Philanalyste en herbe
vous propose en ligne
L'affaire du papyrus berbère
troisième partie :
Basile
Chapitre quatre :
L'invité surprise
un récit initiatique
chapitre par chapitre…
à découvrir chaque semaine
ou dans sa continuité, selon l'espace-temps !
Pirate des mots
et Philanalyste en herbe
vous propose en ligne
L'affaire du papyrus berbère
troisième partie :
Basile
Chapitre quatre :
L'invité surprise
un récit initiatique
chapitre par chapitre…
à découvrir chaque semaine
ou dans sa continuité, selon l'espace-temps !
Un récit
autour et au-delà
du Cycle de l’Austrel :
Le Cycle de Thulé
Épisode 1
L’affaire
du papyrus berbère
Les amours
d’un autre monde
première partie
© Saint-Aël 2019
Traduit de l’américain
par Olam Salomon P.
Seconde version supervisée
par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE,
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
à Montpellier, mmxix.
Imprimé pour le plaisir,
aux dépens de l'auteur,
sans l'approbation, ni les privilèges…
de ceux qui pensent être dépositaires
de la vérité et, donc, des pouvoirs…
D’après HÉRACLITE,
En relecture libérée de toute gravité :
« La dispute est mère de toute rencontre et de toute création »
Si vous avez manqué le début du récit, d'un clic allez au prologue : La Maison des Légendes
Ou alors …
Voici la
Ou alors …
Voici la
suite de la troisième partie
chapitre quatre
L'invité surprise
Au studio de BFN-TV, ce soir, les trois techniciens opérateurs ont accueilli avec plaisir la proposition d’une prime de mille euros — en liquide — offerte s’ils tenaient l’antenne, coûte que coûte !
La scène de l’attentat pâtissier de la semaine dernière est toujours dans les mémoires : BHL entarté en direct par Noël Godin, devant plusieurs dizaines de millions de téléspectateurs, c’est un final en or, difficile à égaler.
Ils avaient déjà joué le jeu pour le plaisir, gardant le plus longtemps possible la diffusion, malgré la pression de la direction.
Avec Julien Papire, tout est possible, voire au-delà du règlement, afin que le show soit réussi.
Faire croire à un souci technique suspendant la communication hors du studio, pourrait leur valoir, au pire, un blâme par le supérieur direct…
Si le spectacle permet d’augmenter d’une manière conséquente la part d’audience, les actionnaires le relèveront en commission !
Le chauffeur de salle est excellent.
Le public survolté saura rire, applaudir et crier à souhait.
Selon les plans de Julien — bien établis et validés par l’équipe — tous sont pour le moment sagement assis dans les gradins, au milieu des autres spectateurs.
Heather, l’épouse de Paul est présente avec une de leurs grandes filles — Annabelle — étudiante aux beaux-arts de Lyon, en stage à Paris.
Elle les a rejoints avec autant de plaisir que de curiosité. L’émission de son grand cousin ne la laisse pas indifférente, avec ses thématiques parfois audacieuses.
Elle avait adoré la dernière soirée sur l’affaire du papyrus berbère.
Le sujet choisi ce soir, en accord avec le directeur des programmes, est complexe ; brûlant même, dans une actualité qui ne cesse de relater des attentats ciblant toujours davantage de lieux historiques, classés au patrimoine mondial :
La scène de l’attentat pâtissier de la semaine dernière est toujours dans les mémoires : BHL entarté en direct par Noël Godin, devant plusieurs dizaines de millions de téléspectateurs, c’est un final en or, difficile à égaler.
Ils avaient déjà joué le jeu pour le plaisir, gardant le plus longtemps possible la diffusion, malgré la pression de la direction.
Avec Julien Papire, tout est possible, voire au-delà du règlement, afin que le show soit réussi.
Faire croire à un souci technique suspendant la communication hors du studio, pourrait leur valoir, au pire, un blâme par le supérieur direct…
Si le spectacle permet d’augmenter d’une manière conséquente la part d’audience, les actionnaires le relèveront en commission !
Le chauffeur de salle est excellent.
Le public survolté saura rire, applaudir et crier à souhait.
Selon les plans de Julien — bien établis et validés par l’équipe — tous sont pour le moment sagement assis dans les gradins, au milieu des autres spectateurs.
Heather, l’épouse de Paul est présente avec une de leurs grandes filles — Annabelle — étudiante aux beaux-arts de Lyon, en stage à Paris.
Elle les a rejoints avec autant de plaisir que de curiosité. L’émission de son grand cousin ne la laisse pas indifférente, avec ses thématiques parfois audacieuses.
Elle avait adoré la dernière soirée sur l’affaire du papyrus berbère.
Le sujet choisi ce soir, en accord avec le directeur des programmes, est complexe ; brûlant même, dans une actualité qui ne cesse de relater des attentats ciblant toujours davantage de lieux historiques, classés au patrimoine mondial :
« Des Casques bleus à l’UNESCO ? ».
Faut-il une armée internationale
afin de protéger la mémoire de l’humanité ?
Faut-il une armée internationale
afin de protéger la mémoire de l’humanité ?
Après le rituel du zapping et l’exposé du sujet par Julien — plutôt réussis selon Tomas, répondant aux interrogations de Basile — afin que les invités s’installent l’un après l’autre sur le plateau, c’est le temps des présentations.
L’ordre d’accueil a été habilement préparé par Julien : arrive donc une grande dame blonde en tailleur strict, la quarantaine, qui porte bien son nom :
— Voici Madame Françoise Le Fier, membre du Rassemblement National ; notre conseillère chargée du patrimoine et de l’architecture auprès du Ministère de la Culture de notre République Française.
Les quelques sifflets, au milieu des applaudissements, puis la réponse cinglante de la jeune femme — plutôt vexée — font dire à Julien (pour le public), d’attendre que les invités s’expriment, afin que les critiques ou les éloges soient pleinement justifiés.
Il poursuit en allant à l’entrée du studio, pour revenir au bras d’un vieux monsieur, en costume et cravate :
— Venu du Canada tout spécialement pour notre émission, nous accueillons le lieutenant général Roméo Dallaire, ancien commandant des Forces de la Mission d’assistance des Nations Unies au Rwanda, lors du génocide de 1995.
Ce sont cette fois de longs applaudissements, à peine couverts par la voix du journaliste, qui continue les présentations à sa manière, avec gravité :
— La semaine dernière, la direction m’avait imposé la présence de l’imam de la Courneuve… Aujourd’hui, c’est son frère qui a les faveurs de la haute autorité de régulation des programmes culturels…
Nous recevons donc le professeur Farid Ramadan, spécialiste de l’archéologie préislamique au Maroc, nommé depuis peu avec le consentement de son roi, vice-ministre de la culture.
Silence dans le studio.
Les propos de Julien sont reçus avec un réel malaise : c’est la première fois qu’il ose dire la réalité des faits, pour le choix des intervenants.
Paul comprend bien les risques pris par son neveu, vis-à-vis de ses supérieurs.
Le professeur vient s’asseoir, sans mot dire, en face de l’officier et l’animateur termine avec le sourire :
— Enfin, respectant davantage la parité sexuelle, voire certainement la parité politique — et surtout pour satisfaire les spectateurs qui me la demandait — j’ai le plaisir d’accueillir de nouveau ma philosophe préférée : Madame Emmanuelle Cespedès !
Les cris du public sont élogieux, avec des applaudissements non forcés par le chauffeur de salle. Il l’accompagne jusqu’a son siège, proche de celui de la conseillère.
Les deux femmes se serrent la main ; Emmanuelle n’a pas osé faire le tour des invités pour les saluer, malgré un échange de sourires bienveillants avec l’officier canadien.
Le vice-ministre évitant de croiser son regard, il lui parait inutile de commencer la soirée par une provocation
Le cinquième fauteuil est encore vacant.
Julien commence l’émission, donnant la parole à la philosophe.
Il a souhaité orienter le débat directement sur l’intérêt du mouvement :
L’ordre d’accueil a été habilement préparé par Julien : arrive donc une grande dame blonde en tailleur strict, la quarantaine, qui porte bien son nom :
— Voici Madame Françoise Le Fier, membre du Rassemblement National ; notre conseillère chargée du patrimoine et de l’architecture auprès du Ministère de la Culture de notre République Française.
Les quelques sifflets, au milieu des applaudissements, puis la réponse cinglante de la jeune femme — plutôt vexée — font dire à Julien (pour le public), d’attendre que les invités s’expriment, afin que les critiques ou les éloges soient pleinement justifiés.
Il poursuit en allant à l’entrée du studio, pour revenir au bras d’un vieux monsieur, en costume et cravate :
— Venu du Canada tout spécialement pour notre émission, nous accueillons le lieutenant général Roméo Dallaire, ancien commandant des Forces de la Mission d’assistance des Nations Unies au Rwanda, lors du génocide de 1995.
Ce sont cette fois de longs applaudissements, à peine couverts par la voix du journaliste, qui continue les présentations à sa manière, avec gravité :
— La semaine dernière, la direction m’avait imposé la présence de l’imam de la Courneuve… Aujourd’hui, c’est son frère qui a les faveurs de la haute autorité de régulation des programmes culturels…
Nous recevons donc le professeur Farid Ramadan, spécialiste de l’archéologie préislamique au Maroc, nommé depuis peu avec le consentement de son roi, vice-ministre de la culture.
Silence dans le studio.
Les propos de Julien sont reçus avec un réel malaise : c’est la première fois qu’il ose dire la réalité des faits, pour le choix des intervenants.
Paul comprend bien les risques pris par son neveu, vis-à-vis de ses supérieurs.
Le professeur vient s’asseoir, sans mot dire, en face de l’officier et l’animateur termine avec le sourire :
— Enfin, respectant davantage la parité sexuelle, voire certainement la parité politique — et surtout pour satisfaire les spectateurs qui me la demandait — j’ai le plaisir d’accueillir de nouveau ma philosophe préférée : Madame Emmanuelle Cespedès !
Les cris du public sont élogieux, avec des applaudissements non forcés par le chauffeur de salle. Il l’accompagne jusqu’a son siège, proche de celui de la conseillère.
Les deux femmes se serrent la main ; Emmanuelle n’a pas osé faire le tour des invités pour les saluer, malgré un échange de sourires bienveillants avec l’officier canadien.
Le vice-ministre évitant de croiser son regard, il lui parait inutile de commencer la soirée par une provocation
Le cinquième fauteuil est encore vacant.
Julien commence l’émission, donnant la parole à la philosophe.
Il a souhaité orienter le débat directement sur l’intérêt du mouvement :
« Citoyens d’une seule Terre ».
Oser parler d’un monde sans frontières où les peuples seraient libres de disposer des vestiges de l’histoire, afin de permettre de se construire ou de se reconstruire une mémoire, pour évoluer vers un monde meilleur.
C’est une utopie rejetée avec force par le professeur Ramadan, soutenu étonnamment par la conseillère Le Fier.
L’un défend l’idée que les peuples n’ont pas besoin de se perdre dans un passé trop souvent réécrit : il cite encore et toujours son saint Coran qu’il estime primordial et suffisant afin d’édifier les hommes, sans les inciter au vice d’une triste curiosité malsaine…
L’autre se prévaut d’une hiérarchisation des cultures et trouve dangereux de tout mélanger… entre le religieux et le profane, les arts dits primitifs, qu’il est impossible de comparer au génie de la Renaissance aux merveilles du classicisme européen, surtout Français.
Les deux refusent catégoriquement une ingérence laïque et militaire d’une force internationale, qui veillerait soi-disant sur le passé des nations.
La philosophe, pour sa part, insiste sur le choix de préférer des sites préservés, plutôt que des ruines portant les stigmates de tant de guerres !
Après les Bouddhas de Bâmiyan, le saccage des vestiges de Palmyre et la disparition du Sphinx de Gizeh… il y a la menace sur les pyramides, comme sur le site de Volubilis et sur tant d’autres lieux témoins de nos origines culturelles !
Il est grand temps de donner une sérieuse protection au patrimoine, sous le regard actif de l’ONU.
La conseillère tente alors de démontrer le fait que les civilisations se suivent, sans pour autant offrir des œuvres méritant d’être exposées, voire d’être conservées.
Selon ses idées bien politiques, il y a « grand art » et « bas art », ravie de son jeu de mot…
Elle rappelle que dans toutes les bonnes bibliothèques, il y avait autrefois un « enfer », où se trouvaient les ouvrages à ne surtout pas laisser entre toutes les mains.
Qu’il y avait de justes censeurs, attentifs à savoir lesquels étaient dignes d’être proposés à la lecture, sans abîmer le peuple.
— Quel intérêt, par exemple, de laisser à la lecture libre des torchons de Sade ou de Proust, si ce n’est pour transformer nos jeunes en pervers sexuels ?
Le professeur, enchanté par cette proposition sage de rétablir une sérieuse censure, estime nécessaire qu’il faille conserver parfois une partie du patrimoine, pour l’étudier, comprendre les erreurs du passé, sans pour autant l’exposer systématiquement au public.
Oui, il est plus que favorable à la motion qui doit être votée prochainement au parlement égyptien : de recouvrir d’un voile les dernières pyramides, après la destruction du Sphinx de Gizeh…
Il justifie ses propos — malgré les huées du public — en expliquant que nous ne sommes pas égaux face au droit à la connaissance. De nouvelles lois vis-à-vis des arts, formulées dans le respect des croyances, apaiseraient les extrémistes religieux : il n’y aurait ainsi plus d’attentats.
Selon lui, si la recherche doit se poursuivre en discrétion et avec discernement, il s’avère terriblement dangereux pour le croyant d’être confronté à ce que certains nomment « art », et qui ne serait en fait que le reflet d’une décadence désolante ou encore les symboles sacrilèges de fausses divinités, comme cette horrible suite de statues du dieu Baal, que l’on pouvait encore voir à Palmyre avant que certains religieux ne les détruisent !
Il ose ajouter :
— Les Bouddhas de Bâmiyan n’était que d’un très médiocre intérêt archéologique ; ils représentaient une réelle injure à Allah le miséricordieux, en pleine terre d’Islam.
Tout ce qui est d’hier n’est pas nécessairement à voir ou à revoir.
La pornographie et le blasphème existent depuis toujours… Faut-il les imposer à la visite, jusque dans les cavernes, sous prétexte qu’elles sont des œuvres peintes voici quelques milliers d’années ?
Un enfant n’est-il pas déjà la victime des monstruosités qui sont exposées quotidiennement dans la rue comme sur les écrans ?
Il ne faut pas ajouter le mal au mal, en remplissant les salles des musées avec les horreurs du passé.
Le public semble fortement remonté par les dires extrêmes de Farid Ramadan.
Pour les téléspectateurs, c’est la révolte qui gronde : les SMS arrivent en très grande quantité sur le prompteur de Julien, qui jongle avec talent pour réguler les échanges et calmer son auditoire.
Certains propos en réponse sont parfois d’une réelle violence.
Emmanuelle renvoie avec talent les deux conservateurs dos à dos, sur la réalité des livres brûlés par tous les régimes totalitaires, laïcs ou religieux… sur la disparition de tant de bibliothèques…
Elle développe sa réflexion philosophique sur le sens de la vie révélé par la création artistique.
Le débat est intéressant, grâce notamment aux interventions de l’officier canadien, qui pense à protéger l’humain avant de veiller sur l’art.
Il cite même Le temps retrouvé de Marcel Proust — malmené précédemment par la conseillère :
C’est une utopie rejetée avec force par le professeur Ramadan, soutenu étonnamment par la conseillère Le Fier.
L’un défend l’idée que les peuples n’ont pas besoin de se perdre dans un passé trop souvent réécrit : il cite encore et toujours son saint Coran qu’il estime primordial et suffisant afin d’édifier les hommes, sans les inciter au vice d’une triste curiosité malsaine…
L’autre se prévaut d’une hiérarchisation des cultures et trouve dangereux de tout mélanger… entre le religieux et le profane, les arts dits primitifs, qu’il est impossible de comparer au génie de la Renaissance aux merveilles du classicisme européen, surtout Français.
Les deux refusent catégoriquement une ingérence laïque et militaire d’une force internationale, qui veillerait soi-disant sur le passé des nations.
La philosophe, pour sa part, insiste sur le choix de préférer des sites préservés, plutôt que des ruines portant les stigmates de tant de guerres !
Après les Bouddhas de Bâmiyan, le saccage des vestiges de Palmyre et la disparition du Sphinx de Gizeh… il y a la menace sur les pyramides, comme sur le site de Volubilis et sur tant d’autres lieux témoins de nos origines culturelles !
Il est grand temps de donner une sérieuse protection au patrimoine, sous le regard actif de l’ONU.
La conseillère tente alors de démontrer le fait que les civilisations se suivent, sans pour autant offrir des œuvres méritant d’être exposées, voire d’être conservées.
Selon ses idées bien politiques, il y a « grand art » et « bas art », ravie de son jeu de mot…
Elle rappelle que dans toutes les bonnes bibliothèques, il y avait autrefois un « enfer », où se trouvaient les ouvrages à ne surtout pas laisser entre toutes les mains.
Qu’il y avait de justes censeurs, attentifs à savoir lesquels étaient dignes d’être proposés à la lecture, sans abîmer le peuple.
— Quel intérêt, par exemple, de laisser à la lecture libre des torchons de Sade ou de Proust, si ce n’est pour transformer nos jeunes en pervers sexuels ?
Le professeur, enchanté par cette proposition sage de rétablir une sérieuse censure, estime nécessaire qu’il faille conserver parfois une partie du patrimoine, pour l’étudier, comprendre les erreurs du passé, sans pour autant l’exposer systématiquement au public.
Oui, il est plus que favorable à la motion qui doit être votée prochainement au parlement égyptien : de recouvrir d’un voile les dernières pyramides, après la destruction du Sphinx de Gizeh…
Il justifie ses propos — malgré les huées du public — en expliquant que nous ne sommes pas égaux face au droit à la connaissance. De nouvelles lois vis-à-vis des arts, formulées dans le respect des croyances, apaiseraient les extrémistes religieux : il n’y aurait ainsi plus d’attentats.
Selon lui, si la recherche doit se poursuivre en discrétion et avec discernement, il s’avère terriblement dangereux pour le croyant d’être confronté à ce que certains nomment « art », et qui ne serait en fait que le reflet d’une décadence désolante ou encore les symboles sacrilèges de fausses divinités, comme cette horrible suite de statues du dieu Baal, que l’on pouvait encore voir à Palmyre avant que certains religieux ne les détruisent !
Il ose ajouter :
— Les Bouddhas de Bâmiyan n’était que d’un très médiocre intérêt archéologique ; ils représentaient une réelle injure à Allah le miséricordieux, en pleine terre d’Islam.
Tout ce qui est d’hier n’est pas nécessairement à voir ou à revoir.
La pornographie et le blasphème existent depuis toujours… Faut-il les imposer à la visite, jusque dans les cavernes, sous prétexte qu’elles sont des œuvres peintes voici quelques milliers d’années ?
Un enfant n’est-il pas déjà la victime des monstruosités qui sont exposées quotidiennement dans la rue comme sur les écrans ?
Il ne faut pas ajouter le mal au mal, en remplissant les salles des musées avec les horreurs du passé.
Le public semble fortement remonté par les dires extrêmes de Farid Ramadan.
Pour les téléspectateurs, c’est la révolte qui gronde : les SMS arrivent en très grande quantité sur le prompteur de Julien, qui jongle avec talent pour réguler les échanges et calmer son auditoire.
Certains propos en réponse sont parfois d’une réelle violence.
Emmanuelle renvoie avec talent les deux conservateurs dos à dos, sur la réalité des livres brûlés par tous les régimes totalitaires, laïcs ou religieux… sur la disparition de tant de bibliothèques…
Elle développe sa réflexion philosophique sur le sens de la vie révélé par la création artistique.
Le débat est intéressant, grâce notamment aux interventions de l’officier canadien, qui pense à protéger l’humain avant de veiller sur l’art.
Il cite même Le temps retrouvé de Marcel Proust — malmené précédemment par la conseillère :
« Ne sacrifiez pas des hommes à des pierres
dont la beauté vient justement d’avoir un moment fixé
des vérités humaines ».
dont la beauté vient justement d’avoir un moment fixé
des vérités humaines ».
Julien rappelle que faire disparaître une œuvre, c’est tuer son auteur ou le rayer de la mémoire… c’est parfois nier des civilisations qui nous auraient façonnés.
Emmanuelle Cespedès intervient avec finesse et audace afin de justifier les dires de l’animateur : selon elle, il est impossible de nier le fait que détruire le passé, rejeter l’histoire, c’est affaiblir le sens de la vie… c’est nous faire perdre notre humanité.
La célèbre phrase de L’Internationale : « du passé faisons table rase », n’affirme pas de tout oublier, mais d’aller de l’avant, en évitant dorénavant la soumission des peuples à des tyrans qui les envoient se massacrer entre eux.
Ce ne sont pas les généraux qui meurent au combat, afin qu’un roi puisse régner quelques temps sur un bout de terre, persuadé que, par le sang et les ruines, il se doit d’imposer son idéal politique ou religieux. Tôt ou tard, un autre chef de guerre viendra réclamer cette terre promise, au nom d’un dieu ou pour justifier sa toute puissance. Il s’imposera à son tour, infligeant à son peuple de nouveaux combats et de nouvelles ruines.
La philosophe justifie ses propos en citant la tristement célèbre grande muraille de Chine, considérée à ses yeux comme une terrible tragédie de l’enfermement politique, toujours visible, à visiter comme telle : ce « mur de la honte », au même titre que celui qui fut construit en Allemagne pendant la guerre froide, comme il y en a encore entre la Palestine et Israël, entre la Corée du Nord et celle du Sud.
Séparer les peuples, poser des frontières ou des barbelés sur la prairie, c’est fragiliser la rencontre et nier la culture de l’autre : c’est rejeter une grande partie de notre humanité.
Elle relance le débat sur la raison d’être de l’UNESCO, qui manque hélas terriblement de moyens pour gérer le patrimoine mondial.
Ce qui est au monde devrait être à tout le monde : les trésors de l’humanité ne doivent plus être soumis à l’ingérence des pouvoirs, qui dominent temporairement une terre et rejettent les civilisations passées, qu’ils ont hélas souvent ruinées par les guerres.
Encore une brillante intervention du Lieutenant Général, soucieux de redorer le blason des Casques bleus : il insiste sur le fait qu’il est nécessaire de donner aux militaires, comme à leur commandement, davantage de liberté de manœuvre et une plus grande confiance.
Il y croit toujours à ces soldats de la paix : il refuse avec insistance de les voir être sacrifiés en soldats cibles.
L’émission semble se dérouler dans l’ensemble avec un débat plutôt bien mené : cette fois l’intérêt est certain.
Tomas le confirme, même s’il constate que celles et ceux qui détiennent le pouvoir, ne sont absolument pas disposés à laisser des forces internationales veiller sur les trésors de l’histoire, appartenant au passé des terres qu’ils occupent.
C’est alors que Julien annonce l’arrivée de son invité surprise… Et la surprise est de taille pour ses amis…
C’est d’ailleurs une invitée :
— J’ai l’honneur de vous annoncer l’arrivée, un peu tardive soit, de mon cinquième intervenant, qui est une intervenante.
Cette dame terminait voici quelques minutes une conférence qu’elle n’avait pu décaler, lorsque je lui ai proposé sa venue.
Elle a quelques révélations à nous faire ce soir !
Accueillons son excellence Madame l’Ambassadrice Josée Cynan Caral, déléguée permanente de la République du Pérou auprès de l'UNESCO.
Nancy elle-même n’en savait rien.
Sa mère est ici, sur un plateau de télévision… en direct devant des dizaines de millions de téléspectateurs… elle si réservée, si soucieuse de son devoir de discrétion ?
C’est incroyable.
Oui, elle lui a souvent parlé du papyrus — dans la limite de ce qu’elle pouvait entendre — et de son désespoir à l’imaginer classifié très secret défense, caché dans quelque réserve, oublié à tout jamais, voire détruit.
Oui, elle lui a demandé plusieurs fois de tenter d’agir auprès des politiques, afin de poursuivre les recherches… en vain… alors, la voir participer à cette émission ?
Sacré Julien !
Basile semble être de la confidence ; il garde le silence sur cette arrivée improbable, comme s’il se concentrait pour les prochaines étapes.
Annabelle, depuis le début de l’émission, n’a cessé de lui poser mille et cent questions sur toute l’affaire dans laquelle son père et son cousin sont plongés jusqu’au cou.
Elle s’estimait en droit d’être informée… et s’est trouvée suffisamment pertinente, parce que Basile a cédé très vite à la requête.
Pour connaître la suite, cette fois, non sans humour, il l’invite à suivre le spectacle !
Le plan de Julien est remarquable…
Paul, Yidir et Tomas attendent leur tour maintenant, avec impatience.
L’ambassadrice est saluée par des applaudissements chaleureux…
L’accueil est plus réservé chez certains intervenants : glaciale même, la poignée de main avec le professeur, qui s’était confronté à elle lors de sa venue à la préfecture d’Agadir.
D’après le cahier des charges, il reste moins de quinze minutes d’antenne…
Les techniciens sont prêts à envisager les prolongations.
La nouvelle invitée est une personne inconnue du grand public. Son titre et sa fonction imposent un certain respect.
C’est une belle dame, fort élégante, au charisme naturel.
Elle annonce aussitôt l’ouverture d’une session extraordinaire à l’ONU, afin de procéder (sur sa proposition) au vote de crédits nouveaux, pour la protection des sites classés au patrimoine de l’humanité, déclarés en péril.
L’ambassadrice annonce avoir fait la demande d’un droit de regard systématique par des chercheurs neutres, affiliés à l’UNESCO, lors de toute nouvelle découverte, sur l’étude de tout trésor, ayant un lien avec notre mémoire.
Julien poursuit son plan avec talent :
— À vous écouter, excellence, cela m’interpelle : si je me souviens bien, vous étiez voici peu au centre d’une controverse avec le professeur Ramadan, de même ici présent ce soir.
Oui, il y a quelques semaines, nous étions en plein mystère à propos du papyrus berbère… et c’était justement le sujet de mon émission, samedi dernier, alors que…
Le vice-ministre coupe la parole à l’animateur, ne voulant pas laisser l’ambassadrice répondre avant lui :
— Nous sommes ici ce soir pour débattre sur la protection du patrimoine, pas pour polémiquer à propos d’un grossier canular !
Je suis chercheur ; j’étais avec toute une équipe à œuvrer pour dénoncer la fumisterie.
Que voulez-vous ajouter à cela ?
— Peut-être un autre regard ? reprend Julien.
— Lequel ?
Ce papyrus a été imprimé mécaniquement… cela ne vous suffit pas ?
— Justement… rétorque l’ambassadrice, il nous manque une donnée : la datation formelle de cette impression…
— Vous êtes ridicule !
— Ridicule, je ne le pense pas, Professeur… tenace, oui.
L’UNESCO n’a pas eu l’autorisation d’un regard neutre, malgré ma demande réitérée auprès des instances pour la gestion du patrimoine marocain, dont vous êtes le vice-ministre…
Pourquoi donc ?
Dites-nous ? réagit l’ambassadrice.
— Parce que l’affaire est close.
Nous avons fait le nécessaire et même votre fille a reconnu les micro pixels.
Que voulez-vous de plus ?
Dépenser l’argent du contribuable dans d’autres études parallèles, pour ce vulgaire papyrus probablement volé sur un site archéologique égyptien, serait scandaleux !
Il n’a aucun intérêt pour la science.
C’était la réponse attendue par Julien pour déclencher une nouvelle phase de son plan :
— Et si un autre papyrus existait, avec des signes géométriques similaires ?
— Ce serait un faux !
— Et si plusieurs personnes étaient en possession, avant la confiscation du papyrus par votre autorité, d’un morceau de celui retrouvé au Maroc ?
— Encore une absurdité, Monsieur Papire : je l’ai étudié très sérieusement sur la vingtaine de mètres : il est intègre… je l’affirme.
Ce serait donc un canular de plus !
— Merci beaucoup, Professeur, pour vos réponses claires.
Eh bien, j’ai dans le studio, parmi le public, un chercheur du CNRS de Lyon qui a pourtant étudié un fragment de papyrus, probablement lui aussi en provenance du Maroc !
C’est un professeur comme vous ; je l’invite à nous rejoindre sur le plateau.
Paul d’Angône est affilié depuis peu à un nouveau service de l’UNESCO pour l’étude et la datation des antiquités.
— Impossible…
— Et pourtant je le confirme.
Oui, c’est absolument vrai, annonce l’ambassadrice : j’ai formé avec l’accord du Haut Conseil, un petit groupe de chercheurs, dont ma fille Nancy elle-même.
Rappelez-vous, c’est cette dame qui avait tenté d’œuvrer avec votre équipe à Agadir ?
Vous l’avez tout simplement séquestrée, ainsi que son fiancé et un de ses amis, sans que votre roi ne soit au courant.
Tout cela afin de cacher cette affaire de papyrus, que vous présentez ce soir comme vulgaire et sans intérêt.
Vous en faites même une affaire d’État… et la France a soutenu vos actions au Maroc.
J’ai trouvé cela si étrange que je me suis tout particulièrement intéressée à cette histoire.
Julien appelle alors son oncle Paul, qui arrive au milieu du studio.
Un fauteuil lui est proposé.
Préférant rester debout, ouvrant sa sacoche et sortant le papyrus, il annonce avec cérémonie :
— Excellence, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, avec toute mon équipe de chercheurs nous tentons depuis plusieurs semaines de saisir les mystères de cet étrange objet qui intrigue tant…
Grâce à un fragment similaire à celui découvert dans le Haut Atlas marocain, nous avons pu proposer une date, très précisément… au moyen de techniques comme celle du carbone14.
Je suis formel, nous sommes formels : sa texture, comme l’encre et l’impression simultanée sont de treize mille cinq-cents ans.
Il y a d’autres recherches en cours ; d’autres révélations à venir. Déjà, pour ce soir… c’est fort important d’annoncer que le papyrus berbère et son écriture étrange ne sont pas l’œuvre d’un faussaire : ce n’est pas un canular.
Je peux si nécessaire vous en apporter les preuves scientifiques. D’autres chercheurs indépendants sont prêts à témoigner, si besoin.
La déléguée et le professeur Ramadan ont fait signe au service d’ordre et à leurs officiers de sécurité : que la police intervienne au plus vite.
Farid Ramadan crie au scandale :
— Vous avez osé détruire le papyrus : vous avez découpé un morceau…
Vous allez tous être arrêtés pour vol, détérioration et dissimulation d’antiquité appartenant au royaume du Maroc !
— Impossible, répond Julien, ce n’est pas le même, Monsieur : vous venez de nous certifier que le vôtre, récupéré à la faculté d’Agadir, était intègre !
Il faut donc bien se faire à l’idée qu’il y a plusieurs papyrus à l’alphabet poissons.
Alors, maintenant que la datation au carbone14 est formelle : à savoir que le fragment de papyrus détenu par le professeur d’Angône n’aurait pas quatre ou cinq mille ans, comme vous le prétendez pour celui d’Agadir, mais bien treize mille cinq-cents ans, vous êtes d’accord qu’il serait intéressant de les comparer : les deux ont le même alphabet !
Cela relance toute cette affaire !
Le peuple a maintenant le droit de comprendre : il faut rendre le papyrus du Toubkal à la recherche !
Le professeur Ramadan est au bord de la crise de nerfs :
— C’est un coup monté !
Il y a eu substitution…
Il faut arrêter cet homme, c’est un escroc !
Julien fait signe à Basile.
Il informe aussitôt Tomas afin qu’il se manifeste maintenant.
Ce dernier se lève pour rejoindre le plateau, son Jules Verne à la main :
— Le Professeur Paul d’Angône dit vrai…
J’ai aussi en ma possession un fragment de papyrus à l’alphabet poissons.
Celui-ci fut donné par Jules Verne, à mon arrière-arrière-grand-père…
Tomas, toujours brillant lorsqu’il est sur la scène, raconte la belle histoire fomentée à partir de l’imagination débordante de Basile.
Il sort le fragment et s’explique :
— un cadeau venu de Volubilis, acheté par l’écrivain à un marchand ambulant.
Nous pensions depuis ce temps qu’il n’avait aucune valeur autre que le jeu de décryptage auquel Jules Verne s’adonnait…
C’est la découverte d’un papyrus similaire dans l’Atlas qui m’oblige maintenant à en parler…
Il est coupé dans son numéro, qui passionne le public, par l’arrivée d’une dizaine de policiers armés sur le plateau.
La diffusion continue malgré les demandes formelles, imposant de quitter l’antenne…
Le buzz sur le net fait exploser l’audience…
À la première sommation, alors qu’un homme en civil veut menotter Tomas, Basile se précipite sur lui et interpelle l’ambassadrice, tout en lui tenant la main, réalisant une chaîne à eux quatre, en comptant Paul :
— Excellence, nous sommes sous votre protection. Par l’autorité qui vous est conférée, personne ne devrait pouvoir nous arrêter.
Yidir et Nancy se joignent alors à leurs amis, exécutant un cercle fermé.
L’ambassadrice, très amusée par l’audace du jeune homme, bien préparée par Julien, joue le jeu :
— Moi, Josée Cynan Caral, Ambassadrice, déléguée permanente de la République du Pérou auprès de l'UNESCO, certifie que toutes ces personnes sont sous ma protection.
Elles font partie de ma famille ou du personnel œuvrant pour les missions que j’aurai à leur proposer.
Ce lieu où nous sommes est à considérer comme une extension de mon ambassade.
Nulle autorité n’est en droit d’agir contre ma décision.
— Cela va coûter des têtes !
Je vais contrôler le papyrus…
Je rapporterai sous peu les preuves de mon honnêteté que vous bafouez, hurle Farid Ramadan, en quittant le plateau. Ce que vous avez fait est intolérable pour l’honneur du Maroc.
Je demanderai réparation à la République française.
Monsieur Papire, vous devriez avoir honte !
Vous payerez votre outrage.
— Eh bien… Excellence…
Je me joins à vous, car je ne me sens pas très rassuré dans mon propre studio… et Julien gagne le cercle sécurisé.
La police recule.
Elle s’éloigne du groupe, comme la loi l’impose.
Les ordres sont donnés de faire évacuer le public, qui refuse en masse.
Quelques actes de violence sont à déplorer de part et d’autres des protagonistes, sous l’œil des caméras qui continuent à tourner : le service de sécurité est dépassé…
L’antenne n’est toujours pas rendue.
C’est une belle victoire pour Tomas et ses amis : le monde entier peut maintenant savoir, s’intéresser au papyrus berbère, même (surtout) tenter de trouver la signification de l’alphabet poissons.
Nancy ose alors annoncer qu’elle possède une copie d’excellente qualité de l’intégralité des vingt mètres de ces signes géométriques, photographiés par ses soins, avant de voir l’objet confisqué par le professeur Ramadan, à la faculté d’Agadir.
Elle va les télécharger sur un site dédié, à la libre disposition de toutes celles et ceux qui souhaiteraient trouver une traduction.
Les treize millions de dollars du riche armateur chinois attendent dans une banque privée… Le gagnant aura bien mérité la récompense !
Julien a le dernier mot :
— Enfin, enfin peut-être allons-nous prochainement nous confronter avec la réalité de l’Atlantide ?
Ce serait formidable !
En attendant de trouver qui comprendra l’écriture à l’alphabet poissons, si mon patron et ses actionnaires me laissent encore vous rencontrer comme le prévoit mon contrat…
Ah ah ah…
Nous allons parler de la patience samedi prochain !
Voici en effet le sujet prévu :
Emmanuelle Cespedès intervient avec finesse et audace afin de justifier les dires de l’animateur : selon elle, il est impossible de nier le fait que détruire le passé, rejeter l’histoire, c’est affaiblir le sens de la vie… c’est nous faire perdre notre humanité.
La célèbre phrase de L’Internationale : « du passé faisons table rase », n’affirme pas de tout oublier, mais d’aller de l’avant, en évitant dorénavant la soumission des peuples à des tyrans qui les envoient se massacrer entre eux.
Ce ne sont pas les généraux qui meurent au combat, afin qu’un roi puisse régner quelques temps sur un bout de terre, persuadé que, par le sang et les ruines, il se doit d’imposer son idéal politique ou religieux. Tôt ou tard, un autre chef de guerre viendra réclamer cette terre promise, au nom d’un dieu ou pour justifier sa toute puissance. Il s’imposera à son tour, infligeant à son peuple de nouveaux combats et de nouvelles ruines.
La philosophe justifie ses propos en citant la tristement célèbre grande muraille de Chine, considérée à ses yeux comme une terrible tragédie de l’enfermement politique, toujours visible, à visiter comme telle : ce « mur de la honte », au même titre que celui qui fut construit en Allemagne pendant la guerre froide, comme il y en a encore entre la Palestine et Israël, entre la Corée du Nord et celle du Sud.
Séparer les peuples, poser des frontières ou des barbelés sur la prairie, c’est fragiliser la rencontre et nier la culture de l’autre : c’est rejeter une grande partie de notre humanité.
Elle relance le débat sur la raison d’être de l’UNESCO, qui manque hélas terriblement de moyens pour gérer le patrimoine mondial.
Ce qui est au monde devrait être à tout le monde : les trésors de l’humanité ne doivent plus être soumis à l’ingérence des pouvoirs, qui dominent temporairement une terre et rejettent les civilisations passées, qu’ils ont hélas souvent ruinées par les guerres.
Encore une brillante intervention du Lieutenant Général, soucieux de redorer le blason des Casques bleus : il insiste sur le fait qu’il est nécessaire de donner aux militaires, comme à leur commandement, davantage de liberté de manœuvre et une plus grande confiance.
Il y croit toujours à ces soldats de la paix : il refuse avec insistance de les voir être sacrifiés en soldats cibles.
L’émission semble se dérouler dans l’ensemble avec un débat plutôt bien mené : cette fois l’intérêt est certain.
Tomas le confirme, même s’il constate que celles et ceux qui détiennent le pouvoir, ne sont absolument pas disposés à laisser des forces internationales veiller sur les trésors de l’histoire, appartenant au passé des terres qu’ils occupent.
C’est alors que Julien annonce l’arrivée de son invité surprise… Et la surprise est de taille pour ses amis…
C’est d’ailleurs une invitée :
— J’ai l’honneur de vous annoncer l’arrivée, un peu tardive soit, de mon cinquième intervenant, qui est une intervenante.
Cette dame terminait voici quelques minutes une conférence qu’elle n’avait pu décaler, lorsque je lui ai proposé sa venue.
Elle a quelques révélations à nous faire ce soir !
Accueillons son excellence Madame l’Ambassadrice Josée Cynan Caral, déléguée permanente de la République du Pérou auprès de l'UNESCO.
Nancy elle-même n’en savait rien.
Sa mère est ici, sur un plateau de télévision… en direct devant des dizaines de millions de téléspectateurs… elle si réservée, si soucieuse de son devoir de discrétion ?
C’est incroyable.
Oui, elle lui a souvent parlé du papyrus — dans la limite de ce qu’elle pouvait entendre — et de son désespoir à l’imaginer classifié très secret défense, caché dans quelque réserve, oublié à tout jamais, voire détruit.
Oui, elle lui a demandé plusieurs fois de tenter d’agir auprès des politiques, afin de poursuivre les recherches… en vain… alors, la voir participer à cette émission ?
Sacré Julien !
Basile semble être de la confidence ; il garde le silence sur cette arrivée improbable, comme s’il se concentrait pour les prochaines étapes.
Annabelle, depuis le début de l’émission, n’a cessé de lui poser mille et cent questions sur toute l’affaire dans laquelle son père et son cousin sont plongés jusqu’au cou.
Elle s’estimait en droit d’être informée… et s’est trouvée suffisamment pertinente, parce que Basile a cédé très vite à la requête.
Pour connaître la suite, cette fois, non sans humour, il l’invite à suivre le spectacle !
Le plan de Julien est remarquable…
Paul, Yidir et Tomas attendent leur tour maintenant, avec impatience.
L’ambassadrice est saluée par des applaudissements chaleureux…
L’accueil est plus réservé chez certains intervenants : glaciale même, la poignée de main avec le professeur, qui s’était confronté à elle lors de sa venue à la préfecture d’Agadir.
D’après le cahier des charges, il reste moins de quinze minutes d’antenne…
Les techniciens sont prêts à envisager les prolongations.
La nouvelle invitée est une personne inconnue du grand public. Son titre et sa fonction imposent un certain respect.
C’est une belle dame, fort élégante, au charisme naturel.
Elle annonce aussitôt l’ouverture d’une session extraordinaire à l’ONU, afin de procéder (sur sa proposition) au vote de crédits nouveaux, pour la protection des sites classés au patrimoine de l’humanité, déclarés en péril.
L’ambassadrice annonce avoir fait la demande d’un droit de regard systématique par des chercheurs neutres, affiliés à l’UNESCO, lors de toute nouvelle découverte, sur l’étude de tout trésor, ayant un lien avec notre mémoire.
Julien poursuit son plan avec talent :
— À vous écouter, excellence, cela m’interpelle : si je me souviens bien, vous étiez voici peu au centre d’une controverse avec le professeur Ramadan, de même ici présent ce soir.
Oui, il y a quelques semaines, nous étions en plein mystère à propos du papyrus berbère… et c’était justement le sujet de mon émission, samedi dernier, alors que…
Le vice-ministre coupe la parole à l’animateur, ne voulant pas laisser l’ambassadrice répondre avant lui :
— Nous sommes ici ce soir pour débattre sur la protection du patrimoine, pas pour polémiquer à propos d’un grossier canular !
Je suis chercheur ; j’étais avec toute une équipe à œuvrer pour dénoncer la fumisterie.
Que voulez-vous ajouter à cela ?
— Peut-être un autre regard ? reprend Julien.
— Lequel ?
Ce papyrus a été imprimé mécaniquement… cela ne vous suffit pas ?
— Justement… rétorque l’ambassadrice, il nous manque une donnée : la datation formelle de cette impression…
— Vous êtes ridicule !
— Ridicule, je ne le pense pas, Professeur… tenace, oui.
L’UNESCO n’a pas eu l’autorisation d’un regard neutre, malgré ma demande réitérée auprès des instances pour la gestion du patrimoine marocain, dont vous êtes le vice-ministre…
Pourquoi donc ?
Dites-nous ? réagit l’ambassadrice.
— Parce que l’affaire est close.
Nous avons fait le nécessaire et même votre fille a reconnu les micro pixels.
Que voulez-vous de plus ?
Dépenser l’argent du contribuable dans d’autres études parallèles, pour ce vulgaire papyrus probablement volé sur un site archéologique égyptien, serait scandaleux !
Il n’a aucun intérêt pour la science.
C’était la réponse attendue par Julien pour déclencher une nouvelle phase de son plan :
— Et si un autre papyrus existait, avec des signes géométriques similaires ?
— Ce serait un faux !
— Et si plusieurs personnes étaient en possession, avant la confiscation du papyrus par votre autorité, d’un morceau de celui retrouvé au Maroc ?
— Encore une absurdité, Monsieur Papire : je l’ai étudié très sérieusement sur la vingtaine de mètres : il est intègre… je l’affirme.
Ce serait donc un canular de plus !
— Merci beaucoup, Professeur, pour vos réponses claires.
Eh bien, j’ai dans le studio, parmi le public, un chercheur du CNRS de Lyon qui a pourtant étudié un fragment de papyrus, probablement lui aussi en provenance du Maroc !
C’est un professeur comme vous ; je l’invite à nous rejoindre sur le plateau.
Paul d’Angône est affilié depuis peu à un nouveau service de l’UNESCO pour l’étude et la datation des antiquités.
— Impossible…
— Et pourtant je le confirme.
Oui, c’est absolument vrai, annonce l’ambassadrice : j’ai formé avec l’accord du Haut Conseil, un petit groupe de chercheurs, dont ma fille Nancy elle-même.
Rappelez-vous, c’est cette dame qui avait tenté d’œuvrer avec votre équipe à Agadir ?
Vous l’avez tout simplement séquestrée, ainsi que son fiancé et un de ses amis, sans que votre roi ne soit au courant.
Tout cela afin de cacher cette affaire de papyrus, que vous présentez ce soir comme vulgaire et sans intérêt.
Vous en faites même une affaire d’État… et la France a soutenu vos actions au Maroc.
J’ai trouvé cela si étrange que je me suis tout particulièrement intéressée à cette histoire.
Julien appelle alors son oncle Paul, qui arrive au milieu du studio.
Un fauteuil lui est proposé.
Préférant rester debout, ouvrant sa sacoche et sortant le papyrus, il annonce avec cérémonie :
— Excellence, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, avec toute mon équipe de chercheurs nous tentons depuis plusieurs semaines de saisir les mystères de cet étrange objet qui intrigue tant…
Grâce à un fragment similaire à celui découvert dans le Haut Atlas marocain, nous avons pu proposer une date, très précisément… au moyen de techniques comme celle du carbone14.
Je suis formel, nous sommes formels : sa texture, comme l’encre et l’impression simultanée sont de treize mille cinq-cents ans.
Il y a d’autres recherches en cours ; d’autres révélations à venir. Déjà, pour ce soir… c’est fort important d’annoncer que le papyrus berbère et son écriture étrange ne sont pas l’œuvre d’un faussaire : ce n’est pas un canular.
Je peux si nécessaire vous en apporter les preuves scientifiques. D’autres chercheurs indépendants sont prêts à témoigner, si besoin.
La déléguée et le professeur Ramadan ont fait signe au service d’ordre et à leurs officiers de sécurité : que la police intervienne au plus vite.
Farid Ramadan crie au scandale :
— Vous avez osé détruire le papyrus : vous avez découpé un morceau…
Vous allez tous être arrêtés pour vol, détérioration et dissimulation d’antiquité appartenant au royaume du Maroc !
— Impossible, répond Julien, ce n’est pas le même, Monsieur : vous venez de nous certifier que le vôtre, récupéré à la faculté d’Agadir, était intègre !
Il faut donc bien se faire à l’idée qu’il y a plusieurs papyrus à l’alphabet poissons.
Alors, maintenant que la datation au carbone14 est formelle : à savoir que le fragment de papyrus détenu par le professeur d’Angône n’aurait pas quatre ou cinq mille ans, comme vous le prétendez pour celui d’Agadir, mais bien treize mille cinq-cents ans, vous êtes d’accord qu’il serait intéressant de les comparer : les deux ont le même alphabet !
Cela relance toute cette affaire !
Le peuple a maintenant le droit de comprendre : il faut rendre le papyrus du Toubkal à la recherche !
Le professeur Ramadan est au bord de la crise de nerfs :
— C’est un coup monté !
Il y a eu substitution…
Il faut arrêter cet homme, c’est un escroc !
Julien fait signe à Basile.
Il informe aussitôt Tomas afin qu’il se manifeste maintenant.
Ce dernier se lève pour rejoindre le plateau, son Jules Verne à la main :
— Le Professeur Paul d’Angône dit vrai…
J’ai aussi en ma possession un fragment de papyrus à l’alphabet poissons.
Celui-ci fut donné par Jules Verne, à mon arrière-arrière-grand-père…
Tomas, toujours brillant lorsqu’il est sur la scène, raconte la belle histoire fomentée à partir de l’imagination débordante de Basile.
Il sort le fragment et s’explique :
— un cadeau venu de Volubilis, acheté par l’écrivain à un marchand ambulant.
Nous pensions depuis ce temps qu’il n’avait aucune valeur autre que le jeu de décryptage auquel Jules Verne s’adonnait…
C’est la découverte d’un papyrus similaire dans l’Atlas qui m’oblige maintenant à en parler…
Il est coupé dans son numéro, qui passionne le public, par l’arrivée d’une dizaine de policiers armés sur le plateau.
La diffusion continue malgré les demandes formelles, imposant de quitter l’antenne…
Le buzz sur le net fait exploser l’audience…
À la première sommation, alors qu’un homme en civil veut menotter Tomas, Basile se précipite sur lui et interpelle l’ambassadrice, tout en lui tenant la main, réalisant une chaîne à eux quatre, en comptant Paul :
— Excellence, nous sommes sous votre protection. Par l’autorité qui vous est conférée, personne ne devrait pouvoir nous arrêter.
Yidir et Nancy se joignent alors à leurs amis, exécutant un cercle fermé.
L’ambassadrice, très amusée par l’audace du jeune homme, bien préparée par Julien, joue le jeu :
— Moi, Josée Cynan Caral, Ambassadrice, déléguée permanente de la République du Pérou auprès de l'UNESCO, certifie que toutes ces personnes sont sous ma protection.
Elles font partie de ma famille ou du personnel œuvrant pour les missions que j’aurai à leur proposer.
Ce lieu où nous sommes est à considérer comme une extension de mon ambassade.
Nulle autorité n’est en droit d’agir contre ma décision.
— Cela va coûter des têtes !
Je vais contrôler le papyrus…
Je rapporterai sous peu les preuves de mon honnêteté que vous bafouez, hurle Farid Ramadan, en quittant le plateau. Ce que vous avez fait est intolérable pour l’honneur du Maroc.
Je demanderai réparation à la République française.
Monsieur Papire, vous devriez avoir honte !
Vous payerez votre outrage.
— Eh bien… Excellence…
Je me joins à vous, car je ne me sens pas très rassuré dans mon propre studio… et Julien gagne le cercle sécurisé.
La police recule.
Elle s’éloigne du groupe, comme la loi l’impose.
Les ordres sont donnés de faire évacuer le public, qui refuse en masse.
Quelques actes de violence sont à déplorer de part et d’autres des protagonistes, sous l’œil des caméras qui continuent à tourner : le service de sécurité est dépassé…
L’antenne n’est toujours pas rendue.
C’est une belle victoire pour Tomas et ses amis : le monde entier peut maintenant savoir, s’intéresser au papyrus berbère, même (surtout) tenter de trouver la signification de l’alphabet poissons.
Nancy ose alors annoncer qu’elle possède une copie d’excellente qualité de l’intégralité des vingt mètres de ces signes géométriques, photographiés par ses soins, avant de voir l’objet confisqué par le professeur Ramadan, à la faculté d’Agadir.
Elle va les télécharger sur un site dédié, à la libre disposition de toutes celles et ceux qui souhaiteraient trouver une traduction.
Les treize millions de dollars du riche armateur chinois attendent dans une banque privée… Le gagnant aura bien mérité la récompense !
Julien a le dernier mot :
— Enfin, enfin peut-être allons-nous prochainement nous confronter avec la réalité de l’Atlantide ?
Ce serait formidable !
En attendant de trouver qui comprendra l’écriture à l’alphabet poissons, si mon patron et ses actionnaires me laissent encore vous rencontrer comme le prévoit mon contrat…
Ah ah ah…
Nous allons parler de la patience samedi prochain !
Voici en effet le sujet prévu :
« L’œuvre d’art et
la gestion du temps de la création ».
la gestion du temps de la création ».
Oui, comment aujourd’hui seraient accueillies les quatre années nécessaires à Michel Ange afin de réaliser son David ?
Maintenant, nous allons pouvoir rendre l’antenne, avec beaucoup de retard !
Peut-être à bientôt ou peut-être pas… ah ah ah !
Alors, j’en profite pour dire un grand grand merci à toute l’équipe qui m’a permis de réaliser cette émission ; merci merci à tous les techniciens, merci encore aux intervenants, même à ceux qui nous ont déjà quittés… et merci, merci à vous cher public, chers téléspectateurs : je vous aime.
Alors que Julien allait donner le signal afin de rendre l’antenne, alors que certains policiers s’emportent, ne sachant plus comment gérer le public qui refuse avec force de quitter le plateau, l’ambassadrice demande la parole pour une ultime révélation :
— Si je suis ici ce soir, à protéger ces gens qui me sont chers — dont ma fille unique et son fiancé — c’est parce que comme beaucoup à travers le monde, je suis porteuse d’un secret familial qu’il me tardait de pouvoir révéler.
Oui, si je m’appelle Caral, c’est parce que voici une centaine d’années, ma grand-mère fut une enfant recueillie sur le site qui porte ce nom au Pérou, au milieu de vestiges extraordinaires et mystérieux, inscrits comme Volubilis, au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Dans le couffin où a été déposé le bébé, se trouvaient un fragment roulé de papyrus similaire à celui du Toubkal et une lettre informant que cette petite fille était orpheline : ses parents venaient de mourir dans des circonstances tragiques.
Le papyrus étant le lien avec leur histoire et l’histoire de leurs ancêtres, venus du peuple de Mu : il fallait le conserver jusqu’au jour où d’autres papyrus apparaîtraient.
Il y avait aussi quelques bijoux précieux offerts, en contrepartie de l’assurance d’une bonne éducation…
Enfin, une précision était de taille à faire fuir toutes personnes mal intentionnées : les Amazones de l’Ombre et de la Lumière veilleraient toujours à ce que l’enfant soit entourée des meilleurs soins…
J’ai appris, lorsque je fus en âge de l’entendre, que le couple qui décida de prendre soin de ce bébé, de l’aimer, de l’éduquer comme leur propre fille — ce bébé qui devint ma grand-mère — trouva autour du couffin pas moins d’une douzaine de cadavres, sur une scène de massacre.
Oui, c’est une tradition qui n’a pas cessé : des amazones veillent toujours sur ma famille, comme moi sur celles et ceux que j’aime.
De toute l’équipe, c’est Basile le plus surpris par les propos de l’ambassadrice : il était certain de découvrir l’histoire de l’Atlantide et voici qu’une nouvelle porte s’ouvre, vers une autre grande civilisation mythique, qui le passionne tout autant : le peuple de Mu…
Maintenant, nous allons pouvoir rendre l’antenne, avec beaucoup de retard !
Peut-être à bientôt ou peut-être pas… ah ah ah !
Alors, j’en profite pour dire un grand grand merci à toute l’équipe qui m’a permis de réaliser cette émission ; merci merci à tous les techniciens, merci encore aux intervenants, même à ceux qui nous ont déjà quittés… et merci, merci à vous cher public, chers téléspectateurs : je vous aime.
Alors que Julien allait donner le signal afin de rendre l’antenne, alors que certains policiers s’emportent, ne sachant plus comment gérer le public qui refuse avec force de quitter le plateau, l’ambassadrice demande la parole pour une ultime révélation :
— Si je suis ici ce soir, à protéger ces gens qui me sont chers — dont ma fille unique et son fiancé — c’est parce que comme beaucoup à travers le monde, je suis porteuse d’un secret familial qu’il me tardait de pouvoir révéler.
Oui, si je m’appelle Caral, c’est parce que voici une centaine d’années, ma grand-mère fut une enfant recueillie sur le site qui porte ce nom au Pérou, au milieu de vestiges extraordinaires et mystérieux, inscrits comme Volubilis, au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Dans le couffin où a été déposé le bébé, se trouvaient un fragment roulé de papyrus similaire à celui du Toubkal et une lettre informant que cette petite fille était orpheline : ses parents venaient de mourir dans des circonstances tragiques.
Le papyrus étant le lien avec leur histoire et l’histoire de leurs ancêtres, venus du peuple de Mu : il fallait le conserver jusqu’au jour où d’autres papyrus apparaîtraient.
Il y avait aussi quelques bijoux précieux offerts, en contrepartie de l’assurance d’une bonne éducation…
Enfin, une précision était de taille à faire fuir toutes personnes mal intentionnées : les Amazones de l’Ombre et de la Lumière veilleraient toujours à ce que l’enfant soit entourée des meilleurs soins…
J’ai appris, lorsque je fus en âge de l’entendre, que le couple qui décida de prendre soin de ce bébé, de l’aimer, de l’éduquer comme leur propre fille — ce bébé qui devint ma grand-mère — trouva autour du couffin pas moins d’une douzaine de cadavres, sur une scène de massacre.
Oui, c’est une tradition qui n’a pas cessé : des amazones veillent toujours sur ma famille, comme moi sur celles et ceux que j’aime.
De toute l’équipe, c’est Basile le plus surpris par les propos de l’ambassadrice : il était certain de découvrir l’histoire de l’Atlantide et voici qu’une nouvelle porte s’ouvre, vers une autre grande civilisation mythique, qui le passionne tout autant : le peuple de Mu…
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L'affaire du papyrus berbère est un récit initiatique, première partie des Amours d'un autre monde, épisode 1 du Cycle de Thulé des écrits de Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.
tous droits réservés ©.
Toute phrase sortie de son contexte pour un usage fallacieux sera considérée comme acte détestable de manipulation et sera rejetée par l'auteur qui accueille la légitimité de cet écrit uniquement reçu dans son intégralité.
Si le nom de l'auteur Yves Philippe de Francqueville apparaît souvent, c'est pour donner de l'aisance aux moteurs de recherche…
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Vous avez lu le chapitre quatre :
L'invité surprise
de la troisième partie
Basile
du livre
L'affaire du papyrus berbère
écrit par Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.
L'invité surprise
de la troisième partie
Basile
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L'affaire du papyrus berbère
écrit par Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.