Yves Philippe de Francqueville
Pirate des mots
et Philanalyste en herbe
vous propose en ligne
L'affaire du papyrus berbère
troisième partie :
Basile
Chapitre six :
Contre-expertises
un récit initiatique
chapitre par chapitre…
à découvrir chaque semaine
ou dans sa continuité, selon l'espace-temps !
Pirate des mots
et Philanalyste en herbe
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L'affaire du papyrus berbère
troisième partie :
Basile
Chapitre six :
Contre-expertises
un récit initiatique
chapitre par chapitre…
à découvrir chaque semaine
ou dans sa continuité, selon l'espace-temps !
Un récit
autour et au-delà
du Cycle de l’Austrel :
Le Cycle de Thulé
Épisode 1
L’affaire
du papyrus berbère
Les amours
d’un autre monde
première partie
© Saint-Aël 2019
Traduit de l’américain
par Olam Salomon P.
Seconde version supervisée
par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE,
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
à Montpellier, mmxix.
Imprimé pour le plaisir,
aux dépens de l'auteur,
sans l'approbation, ni les privilèges…
de ceux qui pensent être dépositaires
de la vérité et, donc, des pouvoirs…
D’après HÉRACLITE,
En relecture libérée de toute gravité :
« La dispute est mère de toute rencontre et de toute création »
Si vous avez manqué le début du récit, d'un clic allez au prologue : La Maison des Légendes
Ou alors …
Voici la
Ou alors …
Voici la
suite de la troisième partie
chapitre six
Contre-expertises
Le papyrus est étalé sur la grande table de recherche, dans la salle des sciences de la faculté.
Depuis tôt ce matin, Farid Ramadan s’affaire.
Il ne néglige rien, ose tout… et poursuit avec patience et beaucoup d’attention toute une série de protocoles, afin de justifier chacune de ses études.
L’arrivée de Paul le distrait à peine de ses travaux :
— Ah, bonjour Professeur, j’espère que vous avez fait bon voyage.
Venez donc : prenez une blouse et approchez.
Oui, dites-moi ce que vous en pensez…
Regardez, j’ai fait quelques nouveaux prélèvements.
Après plusieurs analyses avec éléments témoins, je reviens toujours au même résultat.
Dans l’avion supersonique, pendant la courte durée du voyage, les deux ambassadeurs présents avec toute une équipe de militaires et de diplomates, lui ont expliqué la nécessité impérieuse d’un regard intègre sur cette affaire, dite du papyrus berbère.
Sa venue confidentielle a été décidée à la demande conjointe du roi du Maroc lui-même — après une démarche insistante du professeur Ramadan, son vice-ministre de la culture — et du secrétaire général des Nations Unies.
Il n’y a aucune raison valable pour un chercheur comme lui de raconter des inepties.
Un état des lieux de ses services et quelques recherches approfondies autour de sa vie publique et privée ont été faits au plus vite : Paul apprend avec plaisir qu’il est apprécié, même estimé par la République et le Royaume…
Sa datation scientifiquement prouvée du papyrus — matière et encrage — est donc une nouvelle remarquable, qu’ils ne veulent pas remettre en cause : treize mille cinq-cents ans.
Le souci est que cela nie quasiment toutes les vérités historiques fondées sur des suppositions, des croyances ou des preuves moins fiables.
L’équipe de jeunes, auteure de la découverte — rejointe par le professeur — est saine, avec des individus plutôt intelligents et subtils.
Au vu de leurs actions et de leur résistance lors des interrogatoires, il doit y avoir probablement d’autres éléments majeurs, qui restent encore cachés au public.
Que nous réserve comme surprises le papyrus, au-delà de son écriture à l’alphabet poissons, que tous les cryptographes et cryptologues du monde doivent maintenant étudier avec attention ?
Personne ne peut désormais nier son existence.
Les recherches sur le papyrus se poursuivent dans le secret, en bravant bien des interdits religieux, malgré les sombres histoires racontées afin de désengager certains peut-être moins audacieux.
Cette annonce exceptionnelle, ajoutée aux révélations très personnelles de Josée Cynan Caral, face à des dizaines de millions de téléspectateurs à travers le monde, présente des risques certains pour l’équilibre mondial.
Ce qu’il s’est passé lors de l’émission de Julien Papire pourrait donner moult arguments à des groupuscules qui ne seraient pas dans les mêmes aspirations de paix et de vérité, mais de guerres et de conjurations. Il est donc nécessaire et urgent de proposer une contre-enquête légale et explicite, démontrant qu’il n’y a pas de théories du complot.
Avec de nouvelles expertises, les résultats, pour le moment officieux, pourraient alors être officiellement annoncés au monde entier par le roi du Maroc (où fut trouvé le papyrus) et le secrétaire général des Nations Unies, à même d’aspirer à la paix.
Depuis ce matin, le trouble est réel dans bien des pays, entre celles et ceux qui crient au scandale, soit pour dénoncer une manipulation, soit pour annoncer la révolution !
Il y a également l’appel pacifique des néo-résistants : à l’évolution.
Oui, de nouvelles analyses doivent être réalisées dans les meilleurs délais, par des personnes de confiance, dont lui.
Attentif aux requêtes, sensible à la situation, Paul leur a dit qu’il était prêt à collaborer scientifiquement, même avec le professeur Ramadan, tant qu’il ne lui parle pas de religion !
S’ils peuvent se réunir au nom de certaines valeurs, il n’y a plus de morale religieuse pour les séparer.
Pour la sécurité de sa famille, il n’a rien à craindre en France…
Quant à la sienne, elle sera assurée tout le temps nécessaire à ses recherches sur Agadir, par des officiers et des soldats du BCIJ, le Bureau central d'investigation judiciaire, des services secrets du Maroc.
C’est pourquoi la franchise et le direct des propos du professeur marocain, à l’attitude si différente de celle qu’il arborait lors de l’émission de son neveu, ne le surprennent qu’un instant.
Paul laisse très vite place à la curiosité : il est chercheur par passion, et entre chercheurs…
Enfilant une blouse, le voici aussitôt à l’action.
Son regard se porte surtout vers le fragment découpé placé sous un microscope électronique.
Il est surpris en étudiant quelques notes qu’il semble connaître… peut-être même ses notes personnelles ?
L’étonnement est perçu par Farid Ramadan :
— Bien que nous n’ayons pas de laboratoires aussi performants que ceux du CNRS, j’ai trouvé la meilleure assistante possible.
Son aide m’est précieuse depuis ce matin.
Ah, la voici d’ailleurs, accompagnée d’un homme en qui j’ai toute ma confiance.
Paul, stupéfait, voit arriver — des documents en main — souriante malgré un regard fatigué, Andrée, sa collègue qu’il pensait encore en garde à vue… ou pire !
Joie des retrouvailles !
Avec elle, le Professeur Issan Aït Oukaci.
— Bonjour Professeur d’Angône, ne soyez pas surpris : après avoir osé vous suivre non sans plaisir, dans votre offre de recherches à Lyon, j’ai accepté de mettre de nouveau mes compétences — cette fois à Agadir — au service de la même cause que vous… et sans contrainte !
Voici l’oncle de Yidir, dont il a dû certainement vous parler : le professeur Aït Oukaci, toujours directeur du centre de recherche archéologique de la faculté…
— Et en parler en bien, j’en suis sûr ! ajoute encore Farid Ramadan. Heureux que nous soyons tous réunis pour la bonne cause, avec le même esprit scientifique.
Oui, il me fallait vraiment de l’aide, et personne hormis Issan, parmi mes équipes au Maroc, n’aurait eu la neutralité de cette dame, très efficace…
De plus, elle est arrivée en fin de matinée avec tous ses dossiers… et même quelques-uns des vôtres, sur le papyrus, sans oublier, surtout, le fragment que la police avait saisi.
Je vous remercie d’accueillir la situation avec bienveillance.
J’ai des excuses à vous présenter, professeur.
— Oh, pas de souci avec les résultats de mes recherches : si c’est pour les vérifier et en discuter, il n’y a rien de secret… même si tout cela est bien mystérieux et surtout pas banal !
Peut-être allez-vous enfin reconnaître honnêtement que nous n’avons pas affaire à un vulgaire papyrus ?
Peut-être allez-vous enfin admettre l’idée que ce n’est pas un canular ?
— Mes excuses ne sont pas liées au fait d’avoir eu accès à vos recherches, grâce à la prise de conscience de votre collègue.
Je tiens à m’excuser parce que le papyrus ici présent était en effet intègre lorsque je l’ai ôté de sa caisse, après en avoir brisé les sceaux, comme cela fut annoncé hier soir par votre neveu.
Je pensais que vous mentiez tous.
Je l’ai encore vérifié ce midi avec Issan. Il n’y avait aucune trace de coupure, encore moins de découpe !
Je suis formel, le fragment rapporté de Lyon, même s’il est vérifié et prouvé maintenant qu’il est d’une structure semblable, n’appartient pas au papyrus berbère… Peut-être à son frère jumeau, si on peut dire ?
— Ah, oui, je confirme la gémellité, réplique Andrée, la moléculation est similaire…
Nous sommes en présence d’une copie conforme pour la matière, tissage et encrage…
Quant aux suites de signes géométriques, elles ne sont pas identiques. Nous pouvons donc considérer le fragment comme issu de la dernière colonne d’un autre papyrus, en comparaison à la dernière colonne du papyrus d’origine.
— Il y a donc deux textes différents pour certainement deux papyrus distincts, ayant pourtant la même structure moléculaire.
C’est vraiment extraordinaire.
C’est analogue pour l’encre !
Vous aviez donc dit la vérité, professeur d’Angône.
Si vous deviez procéder à la datation au carbone14, la date identique de treize mille cinq-cents ans est plus que probable, pour le papyrus du Toubkal.
— Vous nous faites donc confiance ?
Vous confirmez nos résultats ?
— Du peu d’informations que je possède sur cette histoire, maintenant, oui !
Je suis de plus en plus convaincu d’être le dindon de la farce, comme vous dites en France.
Je suis certain que le professeur Aït Oukaci en sait davantage que moi.
Il y a très probablement d’autres mystères auxquels vous ne m’avez pas encore confronté !
— Ah, comme le dit Yidir mon neveu, la vérité, c’est peut-être exprimer ce que l’autre peut entendre ?
— Peut-être, peut-être ?
Ne me considérez pas obtus à toute nouvelle trouvaille !
Je n’avais pas eu le temps, ni les autorisations de poursuivre les recherches, après la découverte des micro pixels.
Cela suffisait pour discréditer le papyrus.
Je pensais honnêtement avoir accompli ma mission. C’était parfait, en accord avec le saint Coran.
La responsable du budget était opposée à toute autre analyse et…
— Et je le suis toujours !
La secrétaire voilée, attachée à la surveillance, entre dans la salle de recherche.
Elle est accompagnée cette fois encore des deux gardes armés, responsables de la sécurité.
— Je viens d’entendre la fin de votre conversation, messieurs et… madame.
Par les pouvoirs qui me sont conférés au nom du Ministre des Habous et des Affaires Islamiques, vous êtes tous les quatre en état d’arrestation.
Ne touchez plus à rien !
Je vous ordonne de laisser tout sur place.
Sortez. Je pose dès maintenant des scellés sur la porte de la salle.
Il est dorénavant formellement interdit à quiconque d’y pénétrer sans mon autorisation.
Depuis tôt ce matin, Farid Ramadan s’affaire.
Il ne néglige rien, ose tout… et poursuit avec patience et beaucoup d’attention toute une série de protocoles, afin de justifier chacune de ses études.
L’arrivée de Paul le distrait à peine de ses travaux :
— Ah, bonjour Professeur, j’espère que vous avez fait bon voyage.
Venez donc : prenez une blouse et approchez.
Oui, dites-moi ce que vous en pensez…
Regardez, j’ai fait quelques nouveaux prélèvements.
Après plusieurs analyses avec éléments témoins, je reviens toujours au même résultat.
Dans l’avion supersonique, pendant la courte durée du voyage, les deux ambassadeurs présents avec toute une équipe de militaires et de diplomates, lui ont expliqué la nécessité impérieuse d’un regard intègre sur cette affaire, dite du papyrus berbère.
Sa venue confidentielle a été décidée à la demande conjointe du roi du Maroc lui-même — après une démarche insistante du professeur Ramadan, son vice-ministre de la culture — et du secrétaire général des Nations Unies.
Il n’y a aucune raison valable pour un chercheur comme lui de raconter des inepties.
Un état des lieux de ses services et quelques recherches approfondies autour de sa vie publique et privée ont été faits au plus vite : Paul apprend avec plaisir qu’il est apprécié, même estimé par la République et le Royaume…
Sa datation scientifiquement prouvée du papyrus — matière et encrage — est donc une nouvelle remarquable, qu’ils ne veulent pas remettre en cause : treize mille cinq-cents ans.
Le souci est que cela nie quasiment toutes les vérités historiques fondées sur des suppositions, des croyances ou des preuves moins fiables.
L’équipe de jeunes, auteure de la découverte — rejointe par le professeur — est saine, avec des individus plutôt intelligents et subtils.
Au vu de leurs actions et de leur résistance lors des interrogatoires, il doit y avoir probablement d’autres éléments majeurs, qui restent encore cachés au public.
Que nous réserve comme surprises le papyrus, au-delà de son écriture à l’alphabet poissons, que tous les cryptographes et cryptologues du monde doivent maintenant étudier avec attention ?
Personne ne peut désormais nier son existence.
Les recherches sur le papyrus se poursuivent dans le secret, en bravant bien des interdits religieux, malgré les sombres histoires racontées afin de désengager certains peut-être moins audacieux.
Cette annonce exceptionnelle, ajoutée aux révélations très personnelles de Josée Cynan Caral, face à des dizaines de millions de téléspectateurs à travers le monde, présente des risques certains pour l’équilibre mondial.
Ce qu’il s’est passé lors de l’émission de Julien Papire pourrait donner moult arguments à des groupuscules qui ne seraient pas dans les mêmes aspirations de paix et de vérité, mais de guerres et de conjurations. Il est donc nécessaire et urgent de proposer une contre-enquête légale et explicite, démontrant qu’il n’y a pas de théories du complot.
Avec de nouvelles expertises, les résultats, pour le moment officieux, pourraient alors être officiellement annoncés au monde entier par le roi du Maroc (où fut trouvé le papyrus) et le secrétaire général des Nations Unies, à même d’aspirer à la paix.
Depuis ce matin, le trouble est réel dans bien des pays, entre celles et ceux qui crient au scandale, soit pour dénoncer une manipulation, soit pour annoncer la révolution !
Il y a également l’appel pacifique des néo-résistants : à l’évolution.
Oui, de nouvelles analyses doivent être réalisées dans les meilleurs délais, par des personnes de confiance, dont lui.
Attentif aux requêtes, sensible à la situation, Paul leur a dit qu’il était prêt à collaborer scientifiquement, même avec le professeur Ramadan, tant qu’il ne lui parle pas de religion !
S’ils peuvent se réunir au nom de certaines valeurs, il n’y a plus de morale religieuse pour les séparer.
Pour la sécurité de sa famille, il n’a rien à craindre en France…
Quant à la sienne, elle sera assurée tout le temps nécessaire à ses recherches sur Agadir, par des officiers et des soldats du BCIJ, le Bureau central d'investigation judiciaire, des services secrets du Maroc.
C’est pourquoi la franchise et le direct des propos du professeur marocain, à l’attitude si différente de celle qu’il arborait lors de l’émission de son neveu, ne le surprennent qu’un instant.
Paul laisse très vite place à la curiosité : il est chercheur par passion, et entre chercheurs…
Enfilant une blouse, le voici aussitôt à l’action.
Son regard se porte surtout vers le fragment découpé placé sous un microscope électronique.
Il est surpris en étudiant quelques notes qu’il semble connaître… peut-être même ses notes personnelles ?
L’étonnement est perçu par Farid Ramadan :
— Bien que nous n’ayons pas de laboratoires aussi performants que ceux du CNRS, j’ai trouvé la meilleure assistante possible.
Son aide m’est précieuse depuis ce matin.
Ah, la voici d’ailleurs, accompagnée d’un homme en qui j’ai toute ma confiance.
Paul, stupéfait, voit arriver — des documents en main — souriante malgré un regard fatigué, Andrée, sa collègue qu’il pensait encore en garde à vue… ou pire !
Joie des retrouvailles !
Avec elle, le Professeur Issan Aït Oukaci.
— Bonjour Professeur d’Angône, ne soyez pas surpris : après avoir osé vous suivre non sans plaisir, dans votre offre de recherches à Lyon, j’ai accepté de mettre de nouveau mes compétences — cette fois à Agadir — au service de la même cause que vous… et sans contrainte !
Voici l’oncle de Yidir, dont il a dû certainement vous parler : le professeur Aït Oukaci, toujours directeur du centre de recherche archéologique de la faculté…
— Et en parler en bien, j’en suis sûr ! ajoute encore Farid Ramadan. Heureux que nous soyons tous réunis pour la bonne cause, avec le même esprit scientifique.
Oui, il me fallait vraiment de l’aide, et personne hormis Issan, parmi mes équipes au Maroc, n’aurait eu la neutralité de cette dame, très efficace…
De plus, elle est arrivée en fin de matinée avec tous ses dossiers… et même quelques-uns des vôtres, sur le papyrus, sans oublier, surtout, le fragment que la police avait saisi.
Je vous remercie d’accueillir la situation avec bienveillance.
J’ai des excuses à vous présenter, professeur.
— Oh, pas de souci avec les résultats de mes recherches : si c’est pour les vérifier et en discuter, il n’y a rien de secret… même si tout cela est bien mystérieux et surtout pas banal !
Peut-être allez-vous enfin reconnaître honnêtement que nous n’avons pas affaire à un vulgaire papyrus ?
Peut-être allez-vous enfin admettre l’idée que ce n’est pas un canular ?
— Mes excuses ne sont pas liées au fait d’avoir eu accès à vos recherches, grâce à la prise de conscience de votre collègue.
Je tiens à m’excuser parce que le papyrus ici présent était en effet intègre lorsque je l’ai ôté de sa caisse, après en avoir brisé les sceaux, comme cela fut annoncé hier soir par votre neveu.
Je pensais que vous mentiez tous.
Je l’ai encore vérifié ce midi avec Issan. Il n’y avait aucune trace de coupure, encore moins de découpe !
Je suis formel, le fragment rapporté de Lyon, même s’il est vérifié et prouvé maintenant qu’il est d’une structure semblable, n’appartient pas au papyrus berbère… Peut-être à son frère jumeau, si on peut dire ?
— Ah, oui, je confirme la gémellité, réplique Andrée, la moléculation est similaire…
Nous sommes en présence d’une copie conforme pour la matière, tissage et encrage…
Quant aux suites de signes géométriques, elles ne sont pas identiques. Nous pouvons donc considérer le fragment comme issu de la dernière colonne d’un autre papyrus, en comparaison à la dernière colonne du papyrus d’origine.
— Il y a donc deux textes différents pour certainement deux papyrus distincts, ayant pourtant la même structure moléculaire.
C’est vraiment extraordinaire.
C’est analogue pour l’encre !
Vous aviez donc dit la vérité, professeur d’Angône.
Si vous deviez procéder à la datation au carbone14, la date identique de treize mille cinq-cents ans est plus que probable, pour le papyrus du Toubkal.
— Vous nous faites donc confiance ?
Vous confirmez nos résultats ?
— Du peu d’informations que je possède sur cette histoire, maintenant, oui !
Je suis de plus en plus convaincu d’être le dindon de la farce, comme vous dites en France.
Je suis certain que le professeur Aït Oukaci en sait davantage que moi.
Il y a très probablement d’autres mystères auxquels vous ne m’avez pas encore confronté !
— Ah, comme le dit Yidir mon neveu, la vérité, c’est peut-être exprimer ce que l’autre peut entendre ?
— Peut-être, peut-être ?
Ne me considérez pas obtus à toute nouvelle trouvaille !
Je n’avais pas eu le temps, ni les autorisations de poursuivre les recherches, après la découverte des micro pixels.
Cela suffisait pour discréditer le papyrus.
Je pensais honnêtement avoir accompli ma mission. C’était parfait, en accord avec le saint Coran.
La responsable du budget était opposée à toute autre analyse et…
— Et je le suis toujours !
La secrétaire voilée, attachée à la surveillance, entre dans la salle de recherche.
Elle est accompagnée cette fois encore des deux gardes armés, responsables de la sécurité.
— Je viens d’entendre la fin de votre conversation, messieurs et… madame.
Par les pouvoirs qui me sont conférés au nom du Ministre des Habous et des Affaires Islamiques, vous êtes tous les quatre en état d’arrestation.
Ne touchez plus à rien !
Je vous ordonne de laisser tout sur place.
Sortez. Je pose dès maintenant des scellés sur la porte de la salle.
Il est dorénavant formellement interdit à quiconque d’y pénétrer sans mon autorisation.
* * * * *
— Un simple cafouillage… un simple cafouillage !
Voilà les propos tenus par Madame le Wali Zineb el Adaoui, la gouverneure d’Agadir, afin de s’excuser auprès des chercheurs pour ces quelques minutes passées en cellule.
Il était nécessaire en effet, entre les différents services secrets, de s’informer : qui avait autorité ?
Il s’est avéré — par chance — que les hommes du BCIJ étaient indépendants du pouvoir religieux.
Ils sont détachés de tous les ministères et surtout sans aucune obligation vis-à-vis des Affaires Islamiques.
Afin de leur laisser le temps de se remettre de leurs émotions, la gouverneure leur propose de les installer confortablement dans un des meilleurs hôtels de la ville.
Tout doit être prévu dans les délais impartis : qu’ils se préparent et soient à l’heure, car le roi demande à les recevoir en son palais, après le dîner.
Avant de penser à se restaurer, les quatre, sans se concerter, ont demandé urgemment de retourner à la faculté, inquiets de l’avenir du papyrus, de leurs notes… des travaux effectués.
Par chance encore, personne n’est revenu sur les lieux ; une dizaine de soldats appartenant à la BCIJ veillent et surveillent.
L’accueil est chaleureux, avec un protocole restreint.
Peu de personne présentes au palais : trois ministres semble-t-il, et les deux ambassadeurs, restés sur place, le roi et son fils, accompagné de sa fiancée.
Andrée, Paul et Issan ne sont pas informés sur les raisons de la rencontre.
Ils sont plutôt détendus, contrairement à Farid. Ce dernier leur a dit qu’il était bien décidé à remettre sa démission de toutes les charges et fonctions qu’il exerce.
Il a préparé son texte et sort une longue lettre pour la lire devant le roi et les autres invités, qui l’écoutent dans un grand silence.
— Merci, Majesté, d’avoir accueilli ma requête.
Merci d’avoir autorisé et facilité cette nouvelle rencontre entre chercheurs.
Impliqué personnellement dans les événements qui se sont déroulés depuis un peu plus d’un mois, j’ai toujours voulu être au service de mon pays et de la science, en accord avec ma conscience, dans une totale intégrité.
Tout cela, je le voulais dans le respect de la foi en l’Islam. Hélas.
Ce soir, les derniers résultats des analyses effectuées avec l’aide du très sérieux professeur Aït Oukaci ici présent, confrontés à ceux de mes collègues français — que je prie de bien vouloir m’excuser encore — d’éminents chercheurs en qui j’ai toute confiance, je dois reconnaître humblement mon erreur de jugement sur l’affaire du papyrus berbère.
Si personne ne peut nier ma découverte à propos des micro pixels qui sont utilisés pour l’impression, il s’avère que la datation de l’ensemble — matière du support et surtout l’encrage — doivent être de treize mille cinq-cents ans ; et non de quatre ou cinq mille ans comme je le supposais.
Je n’ai pas fait d’erreur de calculs, pourtant, en laissant ma foi guider le choix de mon équipe à ne pas s’investir davantage, à ne pas profiter des moyens mis à notre disposition, j’ai renoncé à la science.
D’autres chercheurs ont été plus tenaces et davantage audacieux.
Plus honnêtes avec leur conscience, finalement.
Traité de menteur et de tricheur, mon refus de poursuivre les investigations auraient fait de moi un lâche, ce que je ne suis pas.
Me voici confronté à une situation que jamais je n’aurais pu imaginer, sans savoir vraiment si je ne la souhaitais pas : ce papyrus… ces papyrus, puisque de nombreuses preuves nous le confirment, nous annoncent la possibilité d’autres mondes et de civilisations inconnues, peut-être, certainement plus évoluées que la nôtre.
Alors, me voici devant un choix que les Français nomment « cornélien » : refuser la réalité ou oser l’inconnu.
Majesté, vous savez, vous comprenez le sens de ma démarche.
Oui, ce papyrus remet en cause de nombreux enseignements fondamentaux de l’Islam, comme ceux du christianisme et du judaïsme, sur notre univers, sur le passé de la Terre, comme sur son avenir.
Je prends conscience aujourd’hui que j’ai davantage foi en la science qu’en une religion.
Je ne sais plus si je crois toujours en Allah le tout puissant, car la vérité d’un texte sacré s’éloigne de mon cœur.
Je ne pense pas rejeter le saint Coran, même s’il est pour moi maintenant sans réalité sacrée.
Alors, me voici devenu un apostat, et non un converti, si ce n’est à être en quête d’une vérité libérée de la peur de mes peurs : je veux croire davantage en l’humain.
Certains pensent peut-être ici que je mérite la mort.
Pour une grande majorité de Marocains, et du monde musulman en général, me voici un paria.
Je me dois donc tout d’abord de vous remettre ma démission de toutes mes charges et fonctions, en accord avec les lois du royaume.
Enfin, même si l’amour que j’ai pour mon pays est bien réel, je demande à Monsieur l’Ambassadeur de la République française, l’asile politique pour ma famille et moi.
J’y serai cependant en danger, comme dans le monde entier, car mon plus jeune frère, imam fervent, et prédicateur à la Courneuve, risque de lever une fatwa contre moi…
J’ose encore le dire, dans la tradition qui m’a façonné : Inch Allah…
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L'affaire du papyrus berbère est un récit initiatique, première partie des Amours d'un autre monde, épisode 1 du Cycle de Thulé des écrits de Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.
tous droits réservés ©.
Toute phrase sortie de son contexte pour un usage fallacieux sera considérée comme acte détestable de manipulation et sera rejetée par l'auteur qui accueille la légitimité de cet écrit uniquement reçu dans son intégralité.
Si le nom de l'auteur Yves Philippe de Francqueville apparaît souvent, c'est pour donner de l'aisance aux moteurs de recherche…
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Si le nom de l'auteur Yves Philippe de Francqueville apparaît souvent, c'est pour donner de l'aisance aux moteurs de recherche…
Vous avez lu le chapitre six :
Contre-expertises
de la troisième partie
Basile
du livre
L'affaire du papyrus berbère
écrit par Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.
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de la troisième partie
Basile
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L'affaire du papyrus berbère
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