Yves Philippe de Francqueville
Pirate des mots
et Philanalyste en herbe
vous propose en ligne
L'affaire du papyrus berbère
Prologue :
La maison des légendes
un récit initiatique
chapitre par chapitre…
à découvrir chaque semaine
ou dans sa continuité, selon l'espace-temps !
Pirate des mots
et Philanalyste en herbe
vous propose en ligne
L'affaire du papyrus berbère
Prologue :
La maison des légendes
un récit initiatique
chapitre par chapitre…
à découvrir chaque semaine
ou dans sa continuité, selon l'espace-temps !
Un récit
autour et au-delà
du Cycle de l’Austrel :
Le Cycle de Thulé
Épisode 1
L’affaire
du papyrus Berbère
Les amours
d’un autre monde
première partie
© Saint-Aël 2019
Traduit de l’américain
par Olam Salomon P.
Seconde version supervisée
par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE,
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
autour et au-delà
du Cycle de l’Austrel :
Le Cycle de Thulé
Épisode 1
L’affaire
du papyrus Berbère
Les amours
d’un autre monde
première partie
© Saint-Aël 2019
Traduit de l’américain
par Olam Salomon P.
Seconde version supervisée
par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE,
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
à Montpellier, mmxix.
Imprimé pour le plaisir,
aux dépens de l'auteur,
sans l'approbation, ni les privilèges…
de ceux qui pensent être dépositaires
de la vérité et, donc, des pouvoirs…
D’après HÉRACLITE,
En relecture libérée de toute gravité :
« La dispute est mère de toute rencontre et de toute création »
à Montpellier, mmxix.
Imprimé pour le plaisir,
aux dépens de l'auteur,
sans l'approbation, ni les privilèges…
de ceux qui pensent être dépositaires
de la vérité et, donc, des pouvoirs…
D’après HÉRACLITE,
En relecture libérée de toute gravité :
« La dispute est mère de toute rencontre et de toute création »
La Maison des Légendes
Prologue
La cloche du tramway coloré couvre le roucoulement des pigeons blottis contre l’œil-de-bœuf de l’appartement voisin.
Confortablement installé sur sa terrasse ensoleillée, Tomas pose son stylo et attrape le mug de thé, tout en enregistrant ses pages Word.
Il se lève cette fois pour aller regarder disparaître la grosse chenille aux fleurs naïves, dans les méandres de la vieille ville de Montpellier.
Le silence, de nouveau…
Le parfum des mufliers se mêle aux exhalaisons des plantations soigneusement entretenues, dans un véritable jardin de curé d’intérieur…
Quelques étirements…
Un sourire sur ce beau visage de jeune trentenaire.
Sumo, son sympathique gros chat, quitte le canapé pour la cuisine : il y dévore quelques croquettes.
De rares piétons en ce dimanche d’automne, alors que huit heures trente ont sonné à la cloche de la toute proche église.
Les cafés ouverts sont introuvables aussi !
Tomas se ressert et part uriner.
Il en a le désir quasiment toutes les vingt minutes…
Cela fait bien deux heures qu’il écrit, en ayant consommé près d’un litre et demi d’un breuvage devenu tiède, qui l’accompagne dans ses matinées studieuses.
« La page blanche » de ce jour a donné naissance au joli conte bien structuré qui titillera quelques esprits curieux :
Confortablement installé sur sa terrasse ensoleillée, Tomas pose son stylo et attrape le mug de thé, tout en enregistrant ses pages Word.
Il se lève cette fois pour aller regarder disparaître la grosse chenille aux fleurs naïves, dans les méandres de la vieille ville de Montpellier.
Le silence, de nouveau…
Le parfum des mufliers se mêle aux exhalaisons des plantations soigneusement entretenues, dans un véritable jardin de curé d’intérieur…
Quelques étirements…
Un sourire sur ce beau visage de jeune trentenaire.
Sumo, son sympathique gros chat, quitte le canapé pour la cuisine : il y dévore quelques croquettes.
De rares piétons en ce dimanche d’automne, alors que huit heures trente ont sonné à la cloche de la toute proche église.
Les cafés ouverts sont introuvables aussi !
Tomas se ressert et part uriner.
Il en a le désir quasiment toutes les vingt minutes…
Cela fait bien deux heures qu’il écrit, en ayant consommé près d’un litre et demi d’un breuvage devenu tiède, qui l’accompagne dans ses matinées studieuses.
« La page blanche » de ce jour a donné naissance au joli conte bien structuré qui titillera quelques esprits curieux :
« La véritable histoire du petit Poucet,
d’après des documents authentiques ».
d’après des documents authentiques ».
Il repense au texte : un clin d’œil à Anatole France.
Un autre regard original et audacieux sur cette légende rapportée par Charles Perrault, qui n’est plus écrite cette fois pour inquiéter les enfants, mais les adultes : c’est instructif et plein d’humour !
Maintenant que l’histoire est posée, le temps du développement s’annonce, plaisant.
Machinalement, après s’être lavé les mains, il les essuie dans ses cheveux aux boucles châtains — aux reflets blonds — désordonnées.
Tomas regarde son téléphone mis sur silence et sourit en voyant deux appels en absence.
Ah… Nancy et Yidir : pas de message, comme toujours.
« Je pense à toi ! »… « Tu penses à moi ? »… c’est le code habituel des amis attentifs.
Et quand l’instant crée le lien possible, ils se contactent.
Déjà sept mois se sont écoulés depuis le retour à La Maison des Légendes, l’épilogue de l’extraordinaire aventure qui a transformé leur vie.
L’épilogue de la première partie… dirait Basile !
Il a raison : sept mois, et tant de rebondissements, tant à conter.
Une éternité… pour se remémorer l’épopée fantastique entre les joies, les peines, les épreuves et le triomphe !
Encore quatre jours… et les retrouvailles !
« Encore quatre jours » : voilà une belle rengaine pour un poème d’amour !
Libérés des soucis du quotidien, ils vont enfin pouvoir mettre en œuvre leurs projets formidables : Thélème se construit, les jeux peuvent être édités, un film doit se réaliser et d’autres livres à écrire…
Surtout : voyager en liberté, aimer sans limites !
De visages en paysages, d’aventure en aventure : vivre.
Tomas est en paix.
La solitude étrangère s’éloigne maintenant de ses univers amoureux.
Un autre regard original et audacieux sur cette légende rapportée par Charles Perrault, qui n’est plus écrite cette fois pour inquiéter les enfants, mais les adultes : c’est instructif et plein d’humour !
Maintenant que l’histoire est posée, le temps du développement s’annonce, plaisant.
Machinalement, après s’être lavé les mains, il les essuie dans ses cheveux aux boucles châtains — aux reflets blonds — désordonnées.
Tomas regarde son téléphone mis sur silence et sourit en voyant deux appels en absence.
Ah… Nancy et Yidir : pas de message, comme toujours.
« Je pense à toi ! »… « Tu penses à moi ? »… c’est le code habituel des amis attentifs.
Et quand l’instant crée le lien possible, ils se contactent.
Déjà sept mois se sont écoulés depuis le retour à La Maison des Légendes, l’épilogue de l’extraordinaire aventure qui a transformé leur vie.
L’épilogue de la première partie… dirait Basile !
Il a raison : sept mois, et tant de rebondissements, tant à conter.
Une éternité… pour se remémorer l’épopée fantastique entre les joies, les peines, les épreuves et le triomphe !
Encore quatre jours… et les retrouvailles !
« Encore quatre jours » : voilà une belle rengaine pour un poème d’amour !
Libérés des soucis du quotidien, ils vont enfin pouvoir mettre en œuvre leurs projets formidables : Thélème se construit, les jeux peuvent être édités, un film doit se réaliser et d’autres livres à écrire…
Surtout : voyager en liberté, aimer sans limites !
De visages en paysages, d’aventure en aventure : vivre.
Tomas est en paix.
La solitude étrangère s’éloigne maintenant de ses univers amoureux.
* * * * *
Afin de comprendre pourquoi hier, aujourd’hui et demain sauraient s’écrire ainsi, nous allons découvrir une histoire qui se déroule sur quatre années extraordinaires…
Nous voici donc — comme l’expliquait Stendhal — exposés à la clémence du reflet d’un miroir promené au gré de l’écrivain.
Tantôt marchant sur quelques sentiers sinueux ou, parfois, roulant à grande vitesse sur des autoroutes de la vie : le récit qui en découle est absolument vrai.
C’est la sincérité du cœur. Il est bien entendu relaté selon les inclinaisons souhaitées du miroir, les angles de prises de vues choisis, en liberté, au plaisir de son auteur.
Cette aventure commence par un bel après-midi de printemps — l’année 2021 de notre ère — tout près du village de Saint-Guilhem-le-Désert, dans le sud de la France.
Le Bout du Monde !
Trois motos électriques aux lignes futuristes surgissent dans un paysage de légende. Elles s’immobilisent devant la vue magnifique du Cirque de l’Infernet, alors que le soleil se couche dans un ciel en feu.
Aucun bruit humain ou animal.
Seul un vent siffle en continu : il n’offre plus d’espace au chant des oiseaux.
Presque angoissant.
Nancy ôte son casque ; sa longue chevelure brune se déploie sur ses épaules.
La trentaine, fine et élancée, une peau mate laissant suggérer des origines d’outre-mer : c’est une jeune femme élégante et soignée, avec sa veste cintrée couleur chamois, ouverte sur un chemisier blanc.
Une bourrasque la décoiffe.
Yidir a pris tout son temps pour rejoindre Nancy. Il lui relève la mèche qui cache son sourire.
Yidir, un personnage sorti d’une pyramide… un visage de pharaon aux lignes pures, une allure de jeune prince d’Égypte jouant l’anachronisme avec sa tenue de moto dernier cri et ses lunettes de soleil bleu-clair à la Easy Rider.
Et Tomas.
Tomas…
Une gueule de gamin, le condamnant ou le valorisant à paraître encore pour un temps certain, un grand adolescent ?
Avec son polo « Vicomte Arthur » très coloré à deux tons rose et bleu, sa veste noire ouverte, en toile huilée, un pantalon de jeans comme celui de Yidir — noir — et des chaussures de cuir marron aussi élégantes que robustes, il serait prêt à passer au cinéma, jouer l’aristo rebelle.
Il reste finalement plutôt classique, comme le confirment ses gants fins qui l’accompagnent pour la moindre sortie.
Certains les qualifieraient de « métrosexuels » s’ils étaient jaloux, voire incapables d’apprécier le plaisir de vivre de ces trois amis qui prennent soin d’eux.
D’autres remarqueraient la belle âme qui les unit.
— Alors, ce paysage vous plaît, les Parisiens ? dit Tomas, plutôt fier de lui, se mettant entre Nancy et Yidir pour regarder avec eux le point de vue fantastique.
— Plutôt oui… s’exclame Nancy, nous voici au « Bout du Monde » !
Un petit tourbillon se forme devant eux.
— Le vent se lève ! murmure Yidir à l’oreille de Tomas, qui réplique avec un vague accent peut-être japonais :
— Il faut tenter de vivre…
Nancy, tout sourire :
— Eh bien les poètes, le paysage et sa région vous inspirent ? Il est vrai que Sète n’est pas loin… J’adore Paul Valéry et son Cimetière Marin.
— Valéry ? Mouais… rétorque Tomas, moi, c’est plutôt Miyazaki et ses films…
Et pour Yidir, devons-nous y trouver l’effet du hasard ? Où donc aurait-il reçu ces quelques bribes de culture poétique ?
Yidir attrape Tomas par les épaules et fait mine de le mettre à terre tout en le retenant…
— C’est vrai que ce n’est pas à « l’École de ta République », que j’aurais pu combler mes lacunes de petit immigré Marocain !
Je suis prêt à d’autres joutes quand tu veux.
Sache que j’ai une pléiade d’auteurs, dévorée depuis ces quelques années, au contact de la belle Nancy !
Les trois amis éclatent de rire.
Leur complicité se construit depuis plus de quinze ans : une suite de rencontres improbables, où tout a commencé dans un lycée de Montpellier.
Tomas se souvient…
La petite cour blanche et bleue de L’Institut Rabelais s’est animée de la présence d’une quarantaine de lycéens.
La rentrée des terminales en cette première semaine de septembre, ensoleillée : la fin de l’été semble encore lointaine à Montpellier.
Tomas, assis sur un banc, scrute avec une grande attention l’arrivée des nouveaux, comme le retour des anciens.
C’est un adolescent plutôt réservé, inquiet même, et pourtant…
Encore un visage de poupon sur un corps qui n’a pas fini de grandir. Des traits fins — presque féminins — accentués par une chevelure blonde et bouclée.
Tomas vit dans plusieurs univers… Qui saurait le connaître ?
Il confirme à lui seul le célèbre vers d’Arthur Rimbaud :
Aucun bruit humain ou animal.
Seul un vent siffle en continu : il n’offre plus d’espace au chant des oiseaux.
Presque angoissant.
Nancy ôte son casque ; sa longue chevelure brune se déploie sur ses épaules.
La trentaine, fine et élancée, une peau mate laissant suggérer des origines d’outre-mer : c’est une jeune femme élégante et soignée, avec sa veste cintrée couleur chamois, ouverte sur un chemisier blanc.
Une bourrasque la décoiffe.
Yidir a pris tout son temps pour rejoindre Nancy. Il lui relève la mèche qui cache son sourire.
Yidir, un personnage sorti d’une pyramide… un visage de pharaon aux lignes pures, une allure de jeune prince d’Égypte jouant l’anachronisme avec sa tenue de moto dernier cri et ses lunettes de soleil bleu-clair à la Easy Rider.
Et Tomas.
Tomas…
Une gueule de gamin, le condamnant ou le valorisant à paraître encore pour un temps certain, un grand adolescent ?
Avec son polo « Vicomte Arthur » très coloré à deux tons rose et bleu, sa veste noire ouverte, en toile huilée, un pantalon de jeans comme celui de Yidir — noir — et des chaussures de cuir marron aussi élégantes que robustes, il serait prêt à passer au cinéma, jouer l’aristo rebelle.
Il reste finalement plutôt classique, comme le confirment ses gants fins qui l’accompagnent pour la moindre sortie.
Certains les qualifieraient de « métrosexuels » s’ils étaient jaloux, voire incapables d’apprécier le plaisir de vivre de ces trois amis qui prennent soin d’eux.
D’autres remarqueraient la belle âme qui les unit.
— Alors, ce paysage vous plaît, les Parisiens ? dit Tomas, plutôt fier de lui, se mettant entre Nancy et Yidir pour regarder avec eux le point de vue fantastique.
— Plutôt oui… s’exclame Nancy, nous voici au « Bout du Monde » !
Un petit tourbillon se forme devant eux.
— Le vent se lève ! murmure Yidir à l’oreille de Tomas, qui réplique avec un vague accent peut-être japonais :
— Il faut tenter de vivre…
Nancy, tout sourire :
— Eh bien les poètes, le paysage et sa région vous inspirent ? Il est vrai que Sète n’est pas loin… J’adore Paul Valéry et son Cimetière Marin.
— Valéry ? Mouais… rétorque Tomas, moi, c’est plutôt Miyazaki et ses films…
Et pour Yidir, devons-nous y trouver l’effet du hasard ? Où donc aurait-il reçu ces quelques bribes de culture poétique ?
Yidir attrape Tomas par les épaules et fait mine de le mettre à terre tout en le retenant…
— C’est vrai que ce n’est pas à « l’École de ta République », que j’aurais pu combler mes lacunes de petit immigré Marocain !
Je suis prêt à d’autres joutes quand tu veux.
Sache que j’ai une pléiade d’auteurs, dévorée depuis ces quelques années, au contact de la belle Nancy !
Les trois amis éclatent de rire.
Leur complicité se construit depuis plus de quinze ans : une suite de rencontres improbables, où tout a commencé dans un lycée de Montpellier.
Tomas se souvient…
La petite cour blanche et bleue de L’Institut Rabelais s’est animée de la présence d’une quarantaine de lycéens.
La rentrée des terminales en cette première semaine de septembre, ensoleillée : la fin de l’été semble encore lointaine à Montpellier.
Tomas, assis sur un banc, scrute avec une grande attention l’arrivée des nouveaux, comme le retour des anciens.
C’est un adolescent plutôt réservé, inquiet même, et pourtant…
Encore un visage de poupon sur un corps qui n’a pas fini de grandir. Des traits fins — presque féminins — accentués par une chevelure blonde et bouclée.
Tomas vit dans plusieurs univers… Qui saurait le connaître ?
Il confirme à lui seul le célèbre vers d’Arthur Rimbaud :
« On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans ».
Ses yeux bleus fixent enfin les prunelles noires d’une demoiselle.
C’est le soulagement.
Deux ans déjà qu’ils se connaissent : une belle amitié s’est construite.
Nancy vient d’Amérique Latine, du Paraguay, le pays de son père où elle a vécu quinze années, avec ses parents.
Sa mère y exerçait déjà la charge de consule du Pérou. Sa famille est désormais installée en France.
Nancy, une belle adolescente à la peau mate. Elle se distingue des élèves de ce lycée privé sous contrat, où se côtoient surtout les enfants de la bonne bourgeoisie montpelliéraine — les héritiers des domaines — et parfois certains jeunes ayant voulu forcer le destin.
— Tu as vraiment raté quelque chose avec la randonnée de cet été, Nancy, mais tu es revenue encore plus belle.
Tomas se lève et serre Nancy dans ses bras.
Radieuse, elle réplique :
— C’est l’effet retour au pays. Deux mois de balades au Pérou qui te donneraient bien des envies ! J’étais à plus de trois mille mètres, presque toutes les vacances !
— Moi aussi, surtout dans ma tête… La rentrée m’ennuie déjà. Mes cousins partis, surtout Vincent qui semble m’oublier… la solitude me guette de nouveau… et pas d’autre visage plaisant à l’horizon !
À part toi, cela va sans dire !
— Oh, Tomas… tu ne vas pas commencer l’année avec une déprime ? Je suis là… et Nancy l’embrasse sur le front. Je suis là, même si…
— Ne dis rien de plus, Nancy chérie. Il y a tant de choses qui ne peuvent s’exprimer dans ce bas monde.
Tomas se fige… comme tétanisé.
L’arrivée de Yidir est remarquée dans la cour.
Nancy se sent beaucoup moins seule. Les commentaires fusent :
— Oh, les gars, cela se colore grave à Rabelais…
— Toujours aussi con, Michel ! lance Pierre-Louis.
Yidir…
C’est le soulagement.
Deux ans déjà qu’ils se connaissent : une belle amitié s’est construite.
Nancy vient d’Amérique Latine, du Paraguay, le pays de son père où elle a vécu quinze années, avec ses parents.
Sa mère y exerçait déjà la charge de consule du Pérou. Sa famille est désormais installée en France.
Nancy, une belle adolescente à la peau mate. Elle se distingue des élèves de ce lycée privé sous contrat, où se côtoient surtout les enfants de la bonne bourgeoisie montpelliéraine — les héritiers des domaines — et parfois certains jeunes ayant voulu forcer le destin.
— Tu as vraiment raté quelque chose avec la randonnée de cet été, Nancy, mais tu es revenue encore plus belle.
Tomas se lève et serre Nancy dans ses bras.
Radieuse, elle réplique :
— C’est l’effet retour au pays. Deux mois de balades au Pérou qui te donneraient bien des envies ! J’étais à plus de trois mille mètres, presque toutes les vacances !
— Moi aussi, surtout dans ma tête… La rentrée m’ennuie déjà. Mes cousins partis, surtout Vincent qui semble m’oublier… la solitude me guette de nouveau… et pas d’autre visage plaisant à l’horizon !
À part toi, cela va sans dire !
— Oh, Tomas… tu ne vas pas commencer l’année avec une déprime ? Je suis là… et Nancy l’embrasse sur le front. Je suis là, même si…
— Ne dis rien de plus, Nancy chérie. Il y a tant de choses qui ne peuvent s’exprimer dans ce bas monde.
Tomas se fige… comme tétanisé.
L’arrivée de Yidir est remarquée dans la cour.
Nancy se sent beaucoup moins seule. Les commentaires fusent :
— Oh, les gars, cela se colore grave à Rabelais…
— Toujours aussi con, Michel ! lance Pierre-Louis.
Yidir…
* * * * *
— Oh, Tomas ? Tu rêves ?
Une nouvelle bourrasque de vent décoiffe encore la jeune femme qui ne cherche plus à remettre de l’ordre dans sa chevelure.
Yidir lui ferme sa veste tout en fixant Tomas, et ose dire :
— Il a peut-être vu sa comtesse…
Enfin ?
— Aujourd’hui, la compagnie de deux étrangers presqu’assimilés semblerait lui suffire !
— C’n’est pas faux les amis !
J’ai surtout la chance d’être avec mon prince et sa princesse.
— « Avec nos gueules de métèques » ?
Tu continueras donc toujours à nous faire marcher ?
Yidir et Tomas, rieurs — bras dessus, bras dessous — admirent la vue fantastique.
Nancy s’inquiète un peu : la nuit s’annonce.
Même si la température printanière est clémente ce soir, monter la tente serait périlleux avec le vent qui ne veut pas faiblir.
Il faut agir vite, s’ils désirent s’assurer un autre couchage plus sûr. Pourtant Nancy et Yidir ne semblent pas s’en soucier.
Ils sont sur les terres de Tomas… à lui de trouver une solution !
L’époque n’est pas des plus plaisantes, surtout lorsque l’on ose se présenter à l’improviste dans un bel hôtel, avec un passeport non européen.
À part retourner au Mercure de Montpellier et être accueillis par Laurette… ce seront des refus ou des remarques désobligeantes, des fiches à remplir, des empreintes à scanner, même si Tomas montre sa « patte blanche » !
Pour Yidir, le risque encore d’un contrôle par un policier musulman, en plein ramadan… et c’est la critique habituelle, voire les menaces à propos de son état laïc.
Une chambre d’hôte serait l’idéal… sauf qu’en dénicher une ouverte au printemps, ce n’est pas du tout évident en cette période de crise économique, qui n’en finit pas de durer !
Les regards sont sur Tomas qui s’éclipse pour aller uriner, tout en mettant ses écouteurs de téléphone aux oreilles.
— On peut dormir à la belle étoile… je vous tiendrais très chaud à tous les deux… mais faut que je pisse, et pas sur mes pieds !
— Il va nous trouver quelque chose, Nancy… ou dois-je m’inquiéter d’une nuit torride, et pourtant dans le froid ?
— Comme toujours quand il va pisser… il nous surprend, tu vas voir… Et y a intérêt, après des paysages aussi géniaux !
Tomas revient tout joyeux, remettant tranquillement les boutons de sa braguette.
— Gagné !
« La Maison des Légendes » !
À quelques minutes, je vous offre une maison forestière dans la montagne.
Nous sommes attendus sans caution ni garantie d’origine !
C’est l’ami d’un ami qui gère ce petit coin de paradis !
Yidir et Nancy se rapprochent de Tomas qui leur explique fièrement, avec l’application de son IPhone dernier cri, le trajet à parcourir.
Deux photos associées à l’itinéraire illustrent le choix de Tomas : une bâtisse fort ancienne dans une nature enchanteresse, avec pour description :
Une nouvelle bourrasque de vent décoiffe encore la jeune femme qui ne cherche plus à remettre de l’ordre dans sa chevelure.
Yidir lui ferme sa veste tout en fixant Tomas, et ose dire :
— Il a peut-être vu sa comtesse…
Enfin ?
— Aujourd’hui, la compagnie de deux étrangers presqu’assimilés semblerait lui suffire !
— C’n’est pas faux les amis !
J’ai surtout la chance d’être avec mon prince et sa princesse.
— « Avec nos gueules de métèques » ?
Tu continueras donc toujours à nous faire marcher ?
Yidir et Tomas, rieurs — bras dessus, bras dessous — admirent la vue fantastique.
Nancy s’inquiète un peu : la nuit s’annonce.
Même si la température printanière est clémente ce soir, monter la tente serait périlleux avec le vent qui ne veut pas faiblir.
Il faut agir vite, s’ils désirent s’assurer un autre couchage plus sûr. Pourtant Nancy et Yidir ne semblent pas s’en soucier.
Ils sont sur les terres de Tomas… à lui de trouver une solution !
L’époque n’est pas des plus plaisantes, surtout lorsque l’on ose se présenter à l’improviste dans un bel hôtel, avec un passeport non européen.
À part retourner au Mercure de Montpellier et être accueillis par Laurette… ce seront des refus ou des remarques désobligeantes, des fiches à remplir, des empreintes à scanner, même si Tomas montre sa « patte blanche » !
Pour Yidir, le risque encore d’un contrôle par un policier musulman, en plein ramadan… et c’est la critique habituelle, voire les menaces à propos de son état laïc.
Une chambre d’hôte serait l’idéal… sauf qu’en dénicher une ouverte au printemps, ce n’est pas du tout évident en cette période de crise économique, qui n’en finit pas de durer !
Les regards sont sur Tomas qui s’éclipse pour aller uriner, tout en mettant ses écouteurs de téléphone aux oreilles.
— On peut dormir à la belle étoile… je vous tiendrais très chaud à tous les deux… mais faut que je pisse, et pas sur mes pieds !
— Il va nous trouver quelque chose, Nancy… ou dois-je m’inquiéter d’une nuit torride, et pourtant dans le froid ?
— Comme toujours quand il va pisser… il nous surprend, tu vas voir… Et y a intérêt, après des paysages aussi géniaux !
Tomas revient tout joyeux, remettant tranquillement les boutons de sa braguette.
— Gagné !
« La Maison des Légendes » !
À quelques minutes, je vous offre une maison forestière dans la montagne.
Nous sommes attendus sans caution ni garantie d’origine !
C’est l’ami d’un ami qui gère ce petit coin de paradis !
Yidir et Nancy se rapprochent de Tomas qui leur explique fièrement, avec l’application de son IPhone dernier cri, le trajet à parcourir.
Deux photos associées à l’itinéraire illustrent le choix de Tomas : une bâtisse fort ancienne dans une nature enchanteresse, avec pour description :
— Adopté ! s’exclame Yidir, J’espère qu’il n’y a pas de sorcière pour nous accueillir…
— Non, Yidir, ce sont des djinns issus du commerce équitable qui veilleront sur notre nuit !
— J’adore !
Messieurs, à vos motos !
Les amis retournent à leurs belles machines.
Le Cirque du Bout du Monde s’embrume légèrement.
Leur dernier regard s’anime avec le chant d’un rossignol qui défie le vent soudainement un peu plus clément.
Sa fascinante mélodie annonce-t-elle une nuit printanière et amoureuse ?
Ravis, nos trois tourtereaux quittent les lieux et, casque sur la tête, démarrent en musique vers le Domaine des Plôts.
— Non, Yidir, ce sont des djinns issus du commerce équitable qui veilleront sur notre nuit !
— J’adore !
Messieurs, à vos motos !
Les amis retournent à leurs belles machines.
Le Cirque du Bout du Monde s’embrume légèrement.
Leur dernier regard s’anime avec le chant d’un rossignol qui défie le vent soudainement un peu plus clément.
Sa fascinante mélodie annonce-t-elle une nuit printanière et amoureuse ?
Ravis, nos trois tourtereaux quittent les lieux et, casque sur la tête, démarrent en musique vers le Domaine des Plôts.
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L'affaire du papyrus Berbère est un récit initiatique, première partie des Amours d'un autre monde, épisode 1 du Cycle de Thulé des écrits de Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.
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Si le nom de l'auteur Yves Philippe de Francqueville apparaît souvent, c'est pour donner de l'aisance aux moteurs de recherche…
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La Maison des Légendes
de la première partie
Tomas
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L'affaire du papyrus berbère
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L'affaire du papyrus berbère
écrit par Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.
Auteur : Yves Philippe de Francqueville