Yves Philippe de Francqueville
Pirate des mots
et Philanalyste en herbe
vous propose en ligne
L'affaire du papyrus berbère
troisième partie :
Basile
Chapitre premier :
Jules Verne
un récit initiatique
chapitre par chapitre…
à découvrir chaque semaine
ou dans sa continuité, selon l'espace-temps !
Pirate des mots
et Philanalyste en herbe
vous propose en ligne
L'affaire du papyrus berbère
troisième partie :
Basile
Chapitre premier :
Jules Verne
un récit initiatique
chapitre par chapitre…
à découvrir chaque semaine
ou dans sa continuité, selon l'espace-temps !
Un récit
autour et au-delà
du Cycle de l’Austrel :
Le Cycle de Thulé
Épisode 1
L’affaire
du papyrus berbère
Les amours
d’un autre monde
première partie
© Saint-Aël 2019
Traduit de l’américain
par Olam Salomon P.
Seconde version supervisée
par Yves Philippe de FRANCQUEVILLE,
Pirate des mots et philanalyste en herbe.
à Montpellier, mmxix.
Imprimé pour le plaisir,
aux dépens de l'auteur,
sans l'approbation, ni les privilèges…
de ceux qui pensent être dépositaires
de la vérité et, donc, des pouvoirs…
D’après HÉRACLITE,
En relecture libérée de toute gravité :
« La dispute est mère de toute rencontre et de toute création »
Si vous avez manqué le début du récit, d'un clic allez au prologue : La Maison des Légendes
Ou alors …
Voici la
Ou alors …
Voici la
Troisième partie
Basile
I. 11
On ne se souvient pas de ce qui est ancien :
ce qui arrivera dans les temps futurs
ne laissera pas non plus de souvenir
chez ceux qui vivront encore plus tard.
Extrait de L’Ecclésiaste, ou Qohelet
chapitre premier
Jules Verne
Dans le taxi, Tomas prend le temps de réserver son billet.
Le dernier train pour Paris est dans moins de vingt minutes.
Cent mille idées, hypothèses, plans qui se bousculent dans sa tête.
Les nouvelles informations transmises par Paul sont extraordinaires.
Incompréhensibles.
C’est formidable : impossible à raconter sans être pris pour un fou.
Il y aura ces quelques belles histoires sur le jardin secret de Julien, à visiter avec lui.
Tomas arrive sur le quai du TGV, devant son wagon, juste avant la fin des contrôles.
Après une fouille sommaire, son livre à la main, la sacoche en bandoulière, il monte à l’étage et range sa valise dans le casier.
C’est alors qu’il aperçoit Basile, installé tranquillement sur le siège à côté de sa place réservée…
Tout sourire, devant Tomas ahuri :
— Pas d’inquiétude pour Sumo, il est très entouré ! C’est finalement Pierre Louis qui squatte les lieux avec deux copines arrivées de Paris : sa phase hétéro le titille en ce moment…
Elles m’ont promis de bien s’occuper de tes fleurs et de profiter de la mer…
— J’hallucine !
Qu’est-ce que tu fais là ?
Comment m’as-tu trouvé ?
Tu savais que je partais pour Toulouse…
— Oui, oui… tout le monde est convaincu que tu es à Toulouse : la police, mon frère et ses copines ; pas de souci !
Jamais de mystère avec toi…
Bon, pour ma part, lorsque tu t’es sauvé comme un voleur, je me suis bien douté que tu repasserais au café, avant de prendre ton train.
J’avais vu le message envoyé par Paul…
Alors, lorsque tu t’es enfui, j’ai piraté ton ordinateur et mis une alerte, afin de lire tes mails sur mon smartphone.
Je suis aussitôt parti t’attendre à la gare.
Il ne me restait plus qu’à recevoir ta confirmation d’achat pour savoir quel train tu allais prendre.
Dès la commande réceptionnée, connaissant la destination, le wagon et la place, j’ai pu prendre mon billet au mieux, là… à côté de toi.
Ah, oui…
Moi je ne fais pas de cachotteries : j’ai récupéré ton numéro de carte bleue et tes codes Paypal que tu laisses traîner partout (ta crainte d’avoir Alzheimer certainement) pour payer, car mon compte est dans le rouge, comme d’habitude, et je n’ai pas les moyens de m’offrir une place en première pour les professionnels !
Elle n’est pas géniale la technologie, quand on sait l’utiliser ?
Ah ah !
Heureux de me voir ?
Je prendrais bien une bière, car tout cela m’a donné grand soif…
Si tu pouvais m’en offrir une au bar ?
Tomas prend quelques secondes pour souffler, afin de digérer les premières explications.
— Basile, tu es redoutablement génial…
Avec tout ce qui s’enchaîne depuis quelques jours, ta présence finalement me surprend à peine !
Et je suis ravi de faire le trajet avec toi.
Je devrais être déclaré fou… si je te disais ce que j’ai entendu ce soir…
Pas même besoin d’ajouter une apparition de la Vierge Marie, pour mériter d’être interné !
Je connais d’ailleurs un vieil expert au tribunal de Montpellier qui serait enchanté de pouvoir enfin s’en charger…
Bon… qu’as-tu de beau à me raconter ?
Parce que si j’ai des choses à dire… ta présence assurément n’est pas liée à ta seule curiosité !
Toi d’abord, que je souffle.
Viens au bar, nous la méritons tous les deux cette bière bien fraîche.
Tomas met son livre dans la sacoche qu’il emporte avec lui. Basile, comme toujours, ne se sépare jamais de son petit sac à dos.
Deux sièges disponibles, à un comptoir du wagon restaurant, permettent l’échange agréable et discret.
— Je t’écoute, mon cher !
Maintenant que je sais comment tu as fait pour te taper l’incruste… j’aimerais comprendre pourquoi !
— Ah ah !
C’est parce que tu es le roi des enfoirés !
J’ai compris que cette nuit tu ne m’avais pas encore tout dit ! Même si tu parles parfois en dormant…
J’en suis convaincu : les fragments découpés…
— Si tu savais…
— Justement, je pense savoir ; j’ai trouvé l’idée qui manquait pour t’éviter la prison : je sais qu’il n’y a pas qu’un seul papyrus !
C’est notre chance.
C’est pour cela que je suis avec toi dans le train : tu as besoin de moi !
— Hum…
— J’ai raison, n’est-ce pas ?
Il y en a bien d’autres ?
— Comment peux-tu imaginer ça ?
Explique-moi…
Qu’est-ce que cela changerait pour mon cas ?
— Voilà, monsieur le grand cachottier…
Ma déduction est tout ce qu’il y a de plus simple : étant donnée l’inquiétude des autorités marocaines et leur volonté de cacher cette histoire de papyrus, en aucun cas elles ne vous auraient laissés partir avec un morceau découpé… même le plus petit.
— C’est pourtant ce que j’ai réussi à faire… je suis plutôt doué, n’est-ce pas ?
Donc, ton hypothèse ne tient pas.
— Si, si !
Je suis sûr que le papyrus déposé à la faculté est intègre. Il n’y a aucun doute, car les chercheurs ont nécessairement bien vérifié qu’il n’en manque pas un chouya…
Absolument : parce que Monsieur de Saint-Aël n’aurait jamais mis en danger ses amis en osant découper LE papyrus qui fut présenté…
Vous seriez encore à moisir dans une horrible geôle marocaine, s’il y avait le moindre petit élément ôté, perceptible.
Imagine !
Une colonne entière qui manque, c’est plutôt visible, même… surtout… si c’est la dernière !
Donc, il y en a au moins un autre, plusieurs peut-être : ils sont toujours cachés dans la montagne… dont un qui a été sauvagement détérioré par toi !
— Attention, Basile, ce fut fait dans les règles de l’art : après trois incantations aux dieux de l’Atlas, j’ai soigneusement procédé à l’amputation de la dernière colonne avec mon opinel n°9 — lame acier — avant de remettre délicatement le second papyrus dans son cylindre de pâte de verre.
Oh… tiens… une pièce de plus du puzzle qui se retourne avec le vent…
— Je ne t’étrangle pas de suite, car j’en espère davantage ; je ne t’embrasse pas non plus : il y a trop de monde dans le wagon restaurant…
Raconte !
— Eh oui tu as vu juste… nous avons bien laissé un autre papyrus, un seul, (ne fantasme pas davantage : ce n’était pas les manuscrits de la Mer Morte) dans la grotte… dans MA grotte d’ailleurs, puisque j’en suis le découvreur des temps modernes !
Tu l’as deviné, bravo…
Moi, j’ai craqué !
C’est la fatigue et trop d’émotions : je n’arrive plus à raisonner sagement mes propos !
Heureusement que j’étais autrement brillant lors de toutes mes gardes à vue… surtout celles au Maroc !
Les deux amis éclatent de rire.
Tomas se doit, non sans plaisir, de raconter encore et encore les quelques scènes manquantes de cette épopée incroyable, devant Basile enchanté d’être enfin totalement dans la confidence.
C’est très fier et avec beaucoup d’émotion qu’il apprend les autres résultats des tests du CNRS, transmis par Paul.
La nouvelle du jour ne le choque pas. En tant qu’amateur de nombreux jeux, de films et surtout de lectures fantastiques, cela lui paraît même évident : si l’écriture est inconnue, la matière doit l’être également.
C’est au tour de Basile d’expliquer à son ami l’idée géniale censée le protéger et, surtout, de pouvoir exposer au monde le papyrus, en toute liberté.
Grâce à l’histoire de la famille de Tomas.
En effet, ce dernier lui avait raconté maintes fois qu’un de ses arrières-arrières-grands-pères était peintre de talent. Il était reconnu comme tel par la société, de son vivant… ce qui n’est pas toujours le cas pour hélas bien des auteurs.
Cet aristocrate, né en Picardie, était un grand ami de Jules Verne… un de ses jeunes amours même, à ce que Tomas aime à dire. Cette hypothèse est non reconnue comme telle par les descendants des familles, évidemment.
Pourtant, bien des lettres lues témoignent de l’affection réciproque.
Tout le monde le sait : Tomas adore dévoiler chez beaucoup d’artistes, ce qu’il appelle « leur phase homophile ».
Libérée des frustrations, des hontes et des tabous, elle permettrait de développer une très grande créativité.
D’après lui, les biographies de celles et ceux qui ont marqué l’histoire, sont revisitées régulièrement par des censeurs ou des polémistes. Tantôt pour épurer leur vie de zones jugées loin de la bonne morale sociétale du moment, afin d’en faire des saints plus ou moins laïcs ; tantôt pour en développer des espaces nauséeux construits sur des hypothèses fumeuses, pour les désigner comme la lie de l’humanité… quand il faut trouver de nouveaux boucs émissaires.
Souvent, tout est relatif.
Lorsque c’est écrit par de grands spécialistes-experts ayant « autorité », l’information devient alors une vérité très largement diffusée à charge ou à décharge par les médias !
Beaucoup d’œuvres auraient été détruites, avec bien des preuves jugées dangereuses pour des réputations familiales… Il se raconte que d’autres créations furent même restaurées afin de donner l’apparence qu’il convient, comme un certain nombre de sonnets chez Pierre de Ronsard : quand mignon devient mignonne !
Tomas parlait simplement d’une belle histoire vécue par des êtres de génie : les liens d’amour entre Jules Verne et son ancêtre étaient sincères.
Ils voyageaient souvent ensemble, présents pour honorer des responsabilités politiques et mondaines ; ils naviguaient sans chaperon. Ils s’écrivaient beaucoup et s’offraient régulièrement des cadeaux.
L’idée de Basile est excellente : il propose de relire la jeunesse de Tomas, en rappelant une situation qui s’est certainement passée.
Absolument !
Dans la bibliothèque du grand-père se trouvait toute la collection des Voyages extraordinaires, chacun des volumes dédicacé par l’auteur « à son grand ami Jean ».
Ces beaux livres étaient là, figés depuis quelques dizaines d’années, comme la plupart des autres œuvres aux riches reliures : leur usage premier était de former une certaine esthétique de fausse culture bourgeoise.
L’enfance solitaire de Tomas s’animait surtout dans les rêves à travers ses lectures. Il était un des rares de la famille à oser remuer la poussière, afin de lire tout ce qu’il pouvait trouver. Les aventures fantastiques de Jules Verne ont bercé sa jeunesse, avec celles d’Ernest Hemingway, Herman Melville et tant d’autres, à la suite de Hermann Hesse.
De Vingt mille lieues sous les mers, il n’oubliera jamais la phrase :
Le dernier train pour Paris est dans moins de vingt minutes.
Cent mille idées, hypothèses, plans qui se bousculent dans sa tête.
Les nouvelles informations transmises par Paul sont extraordinaires.
Incompréhensibles.
C’est formidable : impossible à raconter sans être pris pour un fou.
Il y aura ces quelques belles histoires sur le jardin secret de Julien, à visiter avec lui.
Tomas arrive sur le quai du TGV, devant son wagon, juste avant la fin des contrôles.
Après une fouille sommaire, son livre à la main, la sacoche en bandoulière, il monte à l’étage et range sa valise dans le casier.
C’est alors qu’il aperçoit Basile, installé tranquillement sur le siège à côté de sa place réservée…
Tout sourire, devant Tomas ahuri :
— Pas d’inquiétude pour Sumo, il est très entouré ! C’est finalement Pierre Louis qui squatte les lieux avec deux copines arrivées de Paris : sa phase hétéro le titille en ce moment…
Elles m’ont promis de bien s’occuper de tes fleurs et de profiter de la mer…
— J’hallucine !
Qu’est-ce que tu fais là ?
Comment m’as-tu trouvé ?
Tu savais que je partais pour Toulouse…
— Oui, oui… tout le monde est convaincu que tu es à Toulouse : la police, mon frère et ses copines ; pas de souci !
Jamais de mystère avec toi…
Bon, pour ma part, lorsque tu t’es sauvé comme un voleur, je me suis bien douté que tu repasserais au café, avant de prendre ton train.
J’avais vu le message envoyé par Paul…
Alors, lorsque tu t’es enfui, j’ai piraté ton ordinateur et mis une alerte, afin de lire tes mails sur mon smartphone.
Je suis aussitôt parti t’attendre à la gare.
Il ne me restait plus qu’à recevoir ta confirmation d’achat pour savoir quel train tu allais prendre.
Dès la commande réceptionnée, connaissant la destination, le wagon et la place, j’ai pu prendre mon billet au mieux, là… à côté de toi.
Ah, oui…
Moi je ne fais pas de cachotteries : j’ai récupéré ton numéro de carte bleue et tes codes Paypal que tu laisses traîner partout (ta crainte d’avoir Alzheimer certainement) pour payer, car mon compte est dans le rouge, comme d’habitude, et je n’ai pas les moyens de m’offrir une place en première pour les professionnels !
Elle n’est pas géniale la technologie, quand on sait l’utiliser ?
Ah ah !
Heureux de me voir ?
Je prendrais bien une bière, car tout cela m’a donné grand soif…
Si tu pouvais m’en offrir une au bar ?
Tomas prend quelques secondes pour souffler, afin de digérer les premières explications.
— Basile, tu es redoutablement génial…
Avec tout ce qui s’enchaîne depuis quelques jours, ta présence finalement me surprend à peine !
Et je suis ravi de faire le trajet avec toi.
Je devrais être déclaré fou… si je te disais ce que j’ai entendu ce soir…
Pas même besoin d’ajouter une apparition de la Vierge Marie, pour mériter d’être interné !
Je connais d’ailleurs un vieil expert au tribunal de Montpellier qui serait enchanté de pouvoir enfin s’en charger…
Bon… qu’as-tu de beau à me raconter ?
Parce que si j’ai des choses à dire… ta présence assurément n’est pas liée à ta seule curiosité !
Toi d’abord, que je souffle.
Viens au bar, nous la méritons tous les deux cette bière bien fraîche.
Tomas met son livre dans la sacoche qu’il emporte avec lui. Basile, comme toujours, ne se sépare jamais de son petit sac à dos.
Deux sièges disponibles, à un comptoir du wagon restaurant, permettent l’échange agréable et discret.
— Je t’écoute, mon cher !
Maintenant que je sais comment tu as fait pour te taper l’incruste… j’aimerais comprendre pourquoi !
— Ah ah !
C’est parce que tu es le roi des enfoirés !
J’ai compris que cette nuit tu ne m’avais pas encore tout dit ! Même si tu parles parfois en dormant…
J’en suis convaincu : les fragments découpés…
— Si tu savais…
— Justement, je pense savoir ; j’ai trouvé l’idée qui manquait pour t’éviter la prison : je sais qu’il n’y a pas qu’un seul papyrus !
C’est notre chance.
C’est pour cela que je suis avec toi dans le train : tu as besoin de moi !
— Hum…
— J’ai raison, n’est-ce pas ?
Il y en a bien d’autres ?
— Comment peux-tu imaginer ça ?
Explique-moi…
Qu’est-ce que cela changerait pour mon cas ?
— Voilà, monsieur le grand cachottier…
Ma déduction est tout ce qu’il y a de plus simple : étant donnée l’inquiétude des autorités marocaines et leur volonté de cacher cette histoire de papyrus, en aucun cas elles ne vous auraient laissés partir avec un morceau découpé… même le plus petit.
— C’est pourtant ce que j’ai réussi à faire… je suis plutôt doué, n’est-ce pas ?
Donc, ton hypothèse ne tient pas.
— Si, si !
Je suis sûr que le papyrus déposé à la faculté est intègre. Il n’y a aucun doute, car les chercheurs ont nécessairement bien vérifié qu’il n’en manque pas un chouya…
Absolument : parce que Monsieur de Saint-Aël n’aurait jamais mis en danger ses amis en osant découper LE papyrus qui fut présenté…
Vous seriez encore à moisir dans une horrible geôle marocaine, s’il y avait le moindre petit élément ôté, perceptible.
Imagine !
Une colonne entière qui manque, c’est plutôt visible, même… surtout… si c’est la dernière !
Donc, il y en a au moins un autre, plusieurs peut-être : ils sont toujours cachés dans la montagne… dont un qui a été sauvagement détérioré par toi !
— Attention, Basile, ce fut fait dans les règles de l’art : après trois incantations aux dieux de l’Atlas, j’ai soigneusement procédé à l’amputation de la dernière colonne avec mon opinel n°9 — lame acier — avant de remettre délicatement le second papyrus dans son cylindre de pâte de verre.
Oh… tiens… une pièce de plus du puzzle qui se retourne avec le vent…
— Je ne t’étrangle pas de suite, car j’en espère davantage ; je ne t’embrasse pas non plus : il y a trop de monde dans le wagon restaurant…
Raconte !
— Eh oui tu as vu juste… nous avons bien laissé un autre papyrus, un seul, (ne fantasme pas davantage : ce n’était pas les manuscrits de la Mer Morte) dans la grotte… dans MA grotte d’ailleurs, puisque j’en suis le découvreur des temps modernes !
Tu l’as deviné, bravo…
Moi, j’ai craqué !
C’est la fatigue et trop d’émotions : je n’arrive plus à raisonner sagement mes propos !
Heureusement que j’étais autrement brillant lors de toutes mes gardes à vue… surtout celles au Maroc !
Les deux amis éclatent de rire.
Tomas se doit, non sans plaisir, de raconter encore et encore les quelques scènes manquantes de cette épopée incroyable, devant Basile enchanté d’être enfin totalement dans la confidence.
C’est très fier et avec beaucoup d’émotion qu’il apprend les autres résultats des tests du CNRS, transmis par Paul.
La nouvelle du jour ne le choque pas. En tant qu’amateur de nombreux jeux, de films et surtout de lectures fantastiques, cela lui paraît même évident : si l’écriture est inconnue, la matière doit l’être également.
C’est au tour de Basile d’expliquer à son ami l’idée géniale censée le protéger et, surtout, de pouvoir exposer au monde le papyrus, en toute liberté.
Grâce à l’histoire de la famille de Tomas.
En effet, ce dernier lui avait raconté maintes fois qu’un de ses arrières-arrières-grands-pères était peintre de talent. Il était reconnu comme tel par la société, de son vivant… ce qui n’est pas toujours le cas pour hélas bien des auteurs.
Cet aristocrate, né en Picardie, était un grand ami de Jules Verne… un de ses jeunes amours même, à ce que Tomas aime à dire. Cette hypothèse est non reconnue comme telle par les descendants des familles, évidemment.
Pourtant, bien des lettres lues témoignent de l’affection réciproque.
Tout le monde le sait : Tomas adore dévoiler chez beaucoup d’artistes, ce qu’il appelle « leur phase homophile ».
Libérée des frustrations, des hontes et des tabous, elle permettrait de développer une très grande créativité.
D’après lui, les biographies de celles et ceux qui ont marqué l’histoire, sont revisitées régulièrement par des censeurs ou des polémistes. Tantôt pour épurer leur vie de zones jugées loin de la bonne morale sociétale du moment, afin d’en faire des saints plus ou moins laïcs ; tantôt pour en développer des espaces nauséeux construits sur des hypothèses fumeuses, pour les désigner comme la lie de l’humanité… quand il faut trouver de nouveaux boucs émissaires.
Souvent, tout est relatif.
Lorsque c’est écrit par de grands spécialistes-experts ayant « autorité », l’information devient alors une vérité très largement diffusée à charge ou à décharge par les médias !
Beaucoup d’œuvres auraient été détruites, avec bien des preuves jugées dangereuses pour des réputations familiales… Il se raconte que d’autres créations furent même restaurées afin de donner l’apparence qu’il convient, comme un certain nombre de sonnets chez Pierre de Ronsard : quand mignon devient mignonne !
Tomas parlait simplement d’une belle histoire vécue par des êtres de génie : les liens d’amour entre Jules Verne et son ancêtre étaient sincères.
Ils voyageaient souvent ensemble, présents pour honorer des responsabilités politiques et mondaines ; ils naviguaient sans chaperon. Ils s’écrivaient beaucoup et s’offraient régulièrement des cadeaux.
L’idée de Basile est excellente : il propose de relire la jeunesse de Tomas, en rappelant une situation qui s’est certainement passée.
Absolument !
Dans la bibliothèque du grand-père se trouvait toute la collection des Voyages extraordinaires, chacun des volumes dédicacé par l’auteur « à son grand ami Jean ».
Ces beaux livres étaient là, figés depuis quelques dizaines d’années, comme la plupart des autres œuvres aux riches reliures : leur usage premier était de former une certaine esthétique de fausse culture bourgeoise.
L’enfance solitaire de Tomas s’animait surtout dans les rêves à travers ses lectures. Il était un des rares de la famille à oser remuer la poussière, afin de lire tout ce qu’il pouvait trouver. Les aventures fantastiques de Jules Verne ont bercé sa jeunesse, avec celles d’Ernest Hemingway, Herman Melville et tant d’autres, à la suite de Hermann Hesse.
De Vingt mille lieues sous les mers, il n’oubliera jamais la phrase :
« Je suis l’historien des choses d’apparence impossible,
qui sont pourtant réelles, incontestables ».
qui sont pourtant réelles, incontestables ».
Lorsqu’il a commencé la lecture du Voyage au centre de la Terre, Tomas n’imaginait pas trouver au début du livre, entre deux pages — au chapitre évoquant le parchemin avec l’écriture runique de Arne Saknussemm — une demi-feuille chargée de notes (écrites probablement de la plume de son aïeul), parlant des autres très nombreux cryptogrammes, imaginés ou retrouvés par Jules Verne. Il était évoqué une écriture mystérieuse, codée, à déchiffrer.
Cette pièce était accompagnée d’un fragment de papyrus empli de signes géométriques, le tout semblant très moderne. Ce dernier était annoté d’un message étrange sur un huitième de page épinglé :
Cette pièce était accompagnée d’un fragment de papyrus empli de signes géométriques, le tout semblant très moderne. Ce dernier était annoté d’un message étrange sur un huitième de page épinglé :
« Offert par Jules !
Souvenir d’un séjour à Volubilis,
au palais de Pharaon.
Le premier qui parvient à décoder
détiendra la clef de notre prochain voyage
à travers le temps ».
Souvenir d’un séjour à Volubilis,
au palais de Pharaon.
Le premier qui parvient à décoder
détiendra la clef de notre prochain voyage
à travers le temps ».
Tomas dut remettre le livre à sa place dans la grande bibliothèque, à la fin de ses vacances, afin de respecter un ensemble harmonieux aux regards des amateurs de beaux livres, qui lisent rarement…
Cette collection fut hélas dispersée après la mort de son grand-père. Heureusement, il avait discrètement récupéré le fragment et les notes, afin de tenter un jour d’en résoudre l’énigme.
C’était à ses yeux une épreuve de plus que se lançaient les deux amis : un autre cryptogramme parmi les centaines, inventés par Jules Verne.
Il l’avait certainement noté sur un support original, acheté au Maroc, lors d’une expédition.
Tomas avait tout de même ôté l’épingle afin d’éviter qu’elle ne nuise au papyrus, en rouillant.
La création, récente à l’époque de son trisaïeul, commençait à prendre de l’âge, même si elle paraissait comme neuve.
Tous et chacun qui connaissent Tomas peuvent témoigner d’avoir vu ce papyrus, protégé par un sous-verre posé sur son bureau, depuis qu’il est installé à Montpellier.
Avec les aléas de plusieurs déménagements, il a hélas égaré les quelques notes trouvées dans son enfance… Par chance, sa mémoire reste fidèle à cette histoire, qui se lie intimement à celle du papyrus berbère.
Tomas possède donc un fragment similaire à celui découvert au Maroc.
Il est temps de le faire expertiser.
Une petite heure de fiction, où l’imagination fertile de Basile s’est nourrie des éléments connus de la vie de Tomas, permettant d’offrir à son passé une belle histoire sensée et plausible.
Boris Vian rappelait, dans L’écume des jours, que tout est absolument vrai lorsque l’on arrive à utiliser son imagination créatrice.
L’inventeur est un bâtisseur d’univers.
Il y a dans son histoire ce frisson délicieux que l’on retrouve chez certains auteurs capables du jaillissement : Basile a réussi à donner vie à l’objet.
C’est une prouesse qui rappelle Jorge Luis Borges avec Tlön, Uqbar, Orbis Tertius.
Tomas s’étire amplement tout en baillant, sans aucune discrétion.
Il serre longuement Basile dans ses bras, la larme à l’œil.
— Mon grand, cela date, la dernière fois que j’ai pu entendre ou lire une aventure si réaliste.
Tu as en effet trouvé la solution, la clef pour ouvrir la prochaine route de notre épopée.
Ton idée peut fonctionner parfaitement vis-à-vis des autorités, sachant qu’il va falloir continuer à être excellents acteurs avec le système !
— Je suis joueur…
— Je ne m’inquiète pas pour toi !
Tu réussis les épreuves de sélection sans avoir été convoqué : bienvenue dans l’équipe !
— Merci Tomas…
J’ai à peine forcé les portes !
— Et tu t’impliques dans une aventure qui n’est pas sans risque.
Je vais devoir m’inquiéter davantage pour toi.
Je savais que tu tournerais mal en me fréquentant.
— Parce que tu estimes peut-être jouer au Pygmalion ?
Ah, ah… si tu savais…
J’ai moi-même encore beaucoup à t’apprendre.
Dans bien des domaines !
— Je ne suis pas en état de tenir davantage la joute !
Allons profiter des deux… places confortables que j’ai payées…
— Pas faux !
— Oui… Terminons le voyage en posant soigneusement les jalons de notre expédition parisienne.
Nous continuons à jouer sans filet, comme Tancrède su le vivre.
Les funambules de l’extrême n’ont pas de seconde chance.
Tentons de réussir.
La nuit blanche se ressent de plus en plus…
Les sièges en classe pro leur permettent de poursuivre le voyage dans le calme… en comatant sérieusement.
Quand l’arrivée à la Gare de Lyon est signalée par le contrôleur, les deux amis dorment profondément.
Le réveil est délicat, par une voisine de siège, que Basile remercie chaleureusement… pour la place échangée au début du voyage.
— Eh oui, l’informatique ne permet pas de résoudre tout… la diplomatie a finalement son utilité, mon cher Tomas, et tu m’as bien appris son maniement.
Je ne t’ai pas dissimulé — comme tu le fais si bien — la réalité des choses ; j’ai juste ôté quelques éléments techniques de l’histoire, afin de rendre encore plus magiques mes super compétences…
Il me plairait de t’en apprendre : que tu deviennes un pirate dans bien d’autres domaines !
— Avec toi comme ami, j’ai la chance de pouvoir prendre mon temps pour œuvrer, sans inquiétude de mes lacunes !
Tu as des talents que je n’ai pas… tu maîtrises à merveille certains arts…
Je suis fier de toi, sans te jalouser.
Nous avons chacun notre génie, avec nos handicaps.
L’important n’est pas de tout savoir : être dans le désir d’apprendre, sans nécessairement comprendre.
Après, il faut connaître les bons amis…
Tout est une question d’intérêt… et le plus bel intérêt, c’est l’amour !
— Merci Tomas.
Tu me complètes, je te complète et nous nous enrichissons.
Je pense donc que nous avons, toi comme moi, de multiples intérêts à poursuivre l’aventure ensemble !
Nous sommes gagnants/gagnants.
Cette collection fut hélas dispersée après la mort de son grand-père. Heureusement, il avait discrètement récupéré le fragment et les notes, afin de tenter un jour d’en résoudre l’énigme.
C’était à ses yeux une épreuve de plus que se lançaient les deux amis : un autre cryptogramme parmi les centaines, inventés par Jules Verne.
Il l’avait certainement noté sur un support original, acheté au Maroc, lors d’une expédition.
Tomas avait tout de même ôté l’épingle afin d’éviter qu’elle ne nuise au papyrus, en rouillant.
La création, récente à l’époque de son trisaïeul, commençait à prendre de l’âge, même si elle paraissait comme neuve.
Tous et chacun qui connaissent Tomas peuvent témoigner d’avoir vu ce papyrus, protégé par un sous-verre posé sur son bureau, depuis qu’il est installé à Montpellier.
Avec les aléas de plusieurs déménagements, il a hélas égaré les quelques notes trouvées dans son enfance… Par chance, sa mémoire reste fidèle à cette histoire, qui se lie intimement à celle du papyrus berbère.
Tomas possède donc un fragment similaire à celui découvert au Maroc.
Il est temps de le faire expertiser.
Une petite heure de fiction, où l’imagination fertile de Basile s’est nourrie des éléments connus de la vie de Tomas, permettant d’offrir à son passé une belle histoire sensée et plausible.
Boris Vian rappelait, dans L’écume des jours, que tout est absolument vrai lorsque l’on arrive à utiliser son imagination créatrice.
L’inventeur est un bâtisseur d’univers.
Il y a dans son histoire ce frisson délicieux que l’on retrouve chez certains auteurs capables du jaillissement : Basile a réussi à donner vie à l’objet.
C’est une prouesse qui rappelle Jorge Luis Borges avec Tlön, Uqbar, Orbis Tertius.
Tomas s’étire amplement tout en baillant, sans aucune discrétion.
Il serre longuement Basile dans ses bras, la larme à l’œil.
— Mon grand, cela date, la dernière fois que j’ai pu entendre ou lire une aventure si réaliste.
Tu as en effet trouvé la solution, la clef pour ouvrir la prochaine route de notre épopée.
Ton idée peut fonctionner parfaitement vis-à-vis des autorités, sachant qu’il va falloir continuer à être excellents acteurs avec le système !
— Je suis joueur…
— Je ne m’inquiète pas pour toi !
Tu réussis les épreuves de sélection sans avoir été convoqué : bienvenue dans l’équipe !
— Merci Tomas…
J’ai à peine forcé les portes !
— Et tu t’impliques dans une aventure qui n’est pas sans risque.
Je vais devoir m’inquiéter davantage pour toi.
Je savais que tu tournerais mal en me fréquentant.
— Parce que tu estimes peut-être jouer au Pygmalion ?
Ah, ah… si tu savais…
J’ai moi-même encore beaucoup à t’apprendre.
Dans bien des domaines !
— Je ne suis pas en état de tenir davantage la joute !
Allons profiter des deux… places confortables que j’ai payées…
— Pas faux !
— Oui… Terminons le voyage en posant soigneusement les jalons de notre expédition parisienne.
Nous continuons à jouer sans filet, comme Tancrède su le vivre.
Les funambules de l’extrême n’ont pas de seconde chance.
Tentons de réussir.
La nuit blanche se ressent de plus en plus…
Les sièges en classe pro leur permettent de poursuivre le voyage dans le calme… en comatant sérieusement.
Quand l’arrivée à la Gare de Lyon est signalée par le contrôleur, les deux amis dorment profondément.
Le réveil est délicat, par une voisine de siège, que Basile remercie chaleureusement… pour la place échangée au début du voyage.
— Eh oui, l’informatique ne permet pas de résoudre tout… la diplomatie a finalement son utilité, mon cher Tomas, et tu m’as bien appris son maniement.
Je ne t’ai pas dissimulé — comme tu le fais si bien — la réalité des choses ; j’ai juste ôté quelques éléments techniques de l’histoire, afin de rendre encore plus magiques mes super compétences…
Il me plairait de t’en apprendre : que tu deviennes un pirate dans bien d’autres domaines !
— Avec toi comme ami, j’ai la chance de pouvoir prendre mon temps pour œuvrer, sans inquiétude de mes lacunes !
Tu as des talents que je n’ai pas… tu maîtrises à merveille certains arts…
Je suis fier de toi, sans te jalouser.
Nous avons chacun notre génie, avec nos handicaps.
L’important n’est pas de tout savoir : être dans le désir d’apprendre, sans nécessairement comprendre.
Après, il faut connaître les bons amis…
Tout est une question d’intérêt… et le plus bel intérêt, c’est l’amour !
— Merci Tomas.
Tu me complètes, je te complète et nous nous enrichissons.
Je pense donc que nous avons, toi comme moi, de multiples intérêts à poursuivre l’aventure ensemble !
Nous sommes gagnants/gagnants.
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Être lu sense la vie de l'écrivain.
Merci.
pour me contacter : yvesdefrancqueville@yahoo.fr
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L'affaire du papyrus berbère est un récit initiatique, première partie des Amours d'un autre monde, épisode 1 du Cycle de Thulé des écrits de Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.
tous droits réservés ©.
Toute phrase sortie de son contexte pour un usage fallacieux sera considérée comme acte détestable de manipulation et sera rejetée par l'auteur qui accueille la légitimité de cet écrit uniquement reçu dans son intégralité.
Si le nom de l'auteur Yves Philippe de Francqueville apparaît souvent, c'est pour donner de l'aisance aux moteurs de recherche…
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Vous avez lu le premier chapitre :
Jules Verne
de la troisième partie
Basile
du livre
L'affaire du papyrus berbère
écrit par Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.
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Basile
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L'affaire du papyrus berbère
écrit par Yves Philippe de Francqueville, pirate des mots et philanalyste en herbe.